01-06-2025 12:34 - Vague de chaleur en Mauritanie : alerter ne suffit plus, il faut agir face au changement climatique

LE RÉNOVATEUR QUOTIDIEN -
Une vague de chaleur d’une intensité exceptionnelle s’abat sur la Mauritanie, avec des températures attendues entre 47 et 55°C dans plusieurs régions. Face à cette situation critique, la Direction générale de la protection civile a multiplié les messages de prévention, appelant la population à la vigilance.
Mais derrière cette alerte saisonnière se profile une réalité plus profonde et durable : le changement climatique. Ce phénomène, dont les effets se manifestent avec de plus en plus de violence et de fréquence, transforme les vagues de chaleur en risques structurels, et non plus en simples anomalies météorologiques.
Les alertes répétées ne peuvent suffire à protéger une population exposée à des conditions de plus en plus extrêmes. Car si informer est essentiel, agir devient désormais vital. L’augmentation des températures, la dégradation de l’atmosphère et l’apparition plus fréquente de phénomènes météorologiques sévères sont autant de signes que le climat a changé – et avec lui, notre manière de vivre et de nous protéger doit changer aussi.
Dans un tel contexte, l’accès à l’eau, déjà fragile dans certaines zones rurales, devient une priorité de santé publique. La chaleur extrême aggrave les inégalités : ce sont toujours les plus vulnérables – personnes âgées, enfants, travailleurs manuels – qui en subissent les conséquences les plus graves. Or, dans nombre d’endroits, il n’existe ni abris rafraîchis, ni équipes de secours de proximité, ni relais d’information adaptés.
Les réponses doivent donc aller bien au-delà des messages de précaution :
Elles doivent inclure des dispositifs concrets et permanents pour anticiper les effets du climat qui évolue. Il devient urgent de renforcer les infrastructures de résilience, de développer des réseaux d’alerte communautaires, d’organiser des distributions d’eau dans les zones sensibles, et de mobiliser des unités d’intervention capables de réagir efficacement aux situations d’urgence.
Par ailleurs, la communication elle-même doit s’adapter. Dans un pays où tous n’ont pas accès à Internet ou aux médias classiques, l’information de proximité – via les chefs de quartier, les radios locales, les ONG – est essentielle pour toucher les publics les plus exposés.
Mais plus largement encore, la multiplication de ces vagues de chaleur doit être comprise comme un signal d’alerte climatique. Elles témoignent de l’ampleur du défi environnemental auquel la Mauritanie, comme beaucoup d’autres pays sahéliens, est confrontée. Anticiper le changement climatique, ce n’est plus une option, c’est une obligation. Cela implique des politiques publiques claires, des moyens alloués, et une mobilisation sur le long terme.
En somme, alerter est une étape nécessaire, mais elle ne peut être isolée de l’action. À l’heure du dérèglement climatique, la réponse ne peut plus être ponctuelle. Elle doit être structurée, continue, et guidée par une volonté politique forte de protéger les populations – aujourd’hui comme demain.