08-06-2025 11:43 - SOS adressé par un Palmier au Président de la République

SOS adressé par un Palmier au Président de la République

A 60 km de Nouadhibou, existe une zone dénommée Sweysya. Un petit îlot de verdure où poussent des palmiers dattiers, des oliviers (devenus infertiles), des pommiers qui, après avoir produits de bonnes reinettes, sont morts l’un après l’autre.

Des bons légumes, aussi, y étaient cultivés. La vue de ces petites oasis donnait un peu de repos aux yeux des voyageurs épuisés par de longue heures de voyage dans cette zone au relief lunaire et sur une route ou la mort les côtoie à chaque kilomètres parcouru.

Les propriétaires de ces petites oasis luttent, depuis plusieurs années, contre la submerssion de leurs lopins par des dunes de sable, implacables, en perpétuel mouvement et contre lesquels ils n’ont, jamais, que des pelles impuissantes. Les autorités, toutes les autorités ont, toujours, été absentes.

Parfois, de rares visites sont effectués, à l’improviste, par des anonymes, pour justifier des dotations, en matériel et en engrais, que certains personnes inconnues du milieu sweyssien, percevaient, dans le cadre d’un partenariat public- privé à la mauritanienne.

Aucune soutien de l’Administration, aucune aide, aucun bulldozer pour aider à désensabler, aucune goutte d’eau, aucune assistance technique. Le silence plat. Il y a la délégation régionale à Nouadhibou, qui veille, qui se démène, sans moyens, sans personnel, sans perspective. Une enseigne.

Pourtant ces palmiers qui comptent plusieurs espèces dont Alajwa (chère à notre Saint Prophète, Prière sur lui) et d’autres espèces importées de toutes parts, produisant parfois des dattes qui n’avaient rien à envier aux merveilleuse variétés de l’Adrar, du Tagant et de l’Assaba.

Les légumes, aussi, étaient de bonne qualité, volumineux et nourriciers. L’eau qui a alimenté ces petites oasis, pendant plus de deux décennies, est obtenue à travers une borne ouverte, depuis longtemps par la société des eaux, et sur laquelle les premiers qui se sont greffés ont commencé à vendre des tuyaux de connexion au nouveaux venus. Le débit est depuis plusieurs années d’une faiblesse maladive.

Certains ont abandonné chassé par le sable qui a engloutie leur jardins et leurs demeures. D’autres ayant ne pouvant se résoudre à euthanasier leur jardins, restaient là, figés sur leurs jambes squelettiques, jetant un regard menaçant à ces vagues désertiques qui atteignent parfois plus de dix mètres de hauteur et une largeur de quelques dizaines de mètres, alimentées par un vent incessant, dont la vitesse est, parfois, d’une violence inouïe.

Seulement , un jour, une fuite d’eau au niveau du réseau public à été remarquée par un des propriétaire. Rêvant d’être un bon musulman et un bon citoyen, ce dernier chercha le numéro du responsable de la SNDE à Nouadhibou. Il l’informa que l'eau, cet Or incolore, que les pouvoirs publics paieraient au prix d’Or coulait dans le désert de Sweysya, sans but, sans objectif.

Ce dernier, en bon bureaucrate, renvoya la balle, et donna un numéro SNDE de Boulenwar. Le contact fut fait et l’information véhiculée. Quelques jours plus tard un véhicule de la SNDE se présenta. Miracle des miracles, après cette visite, l’eau disparu, tout simplement et à jamais.

Certains et c’est peut être de la médisance, renforcée par la force des coïncidences, affirment, sans l'ombre d’un doute, que les responsables concernés ont dit, ou laisser entendre à quelques oreilles indiscrètes qu’ils ne laisseraient pas couler une goutte d’eau, tant qu’ils n’ont pas été (indûment) payés. ALLAH SEUL SAIT. Aujourd’hui, il est, autant, difficile de croire, que de ne pas croire.

A Sweysya, les arbres ont commencé à jaunir la tristesse se lisaient sur les visages pâles et réfléchis des palmiers. Même le Kej Gweira reconnu pour sa robustesse et son amour pour la vie, qui bordait certaines propriétés à rendu le souffle, au milieu de certains palmiers enveloppés de leurs linceuls qui lui jetaient des regards effarés mais, qui pour des raison de dignité, de noblesse de l’âme et de déshydratation ne pouvaient pas verser de larme.

Ces palmiers là, m’interpellaient, chaque fois que nos regards se croisaient. Je baissais, toujours, les yeux, de peur de leur faire découvrir ma détresse, et mon impuissance. Un jour passant prêt d’un jeune palmier à la mine moribonde, qui avait des difficultés apparentes, à sortir devson adolescence, me suggéra, discrètement, (il ne voulait pas à son âge être accusé de faire la politique) de porter son message de détresse devant le Président de tous les mauritaniens, palmiers compris.

Après une courte réflexion (j’avais la même peur que lui de me mêler de politique), je me suis dit, qu’aujourd’hui, personne n’a plus besoin de quelqu'un qui connaisse quelqu’un qui connaît ... Je vais écrire et publier.

Le Président, lira bien cet appel de détresse, ce message d’un jeune palmier qui porte le lourd fardeau d’appartenir à une famille menacée de disparition et pour laquelle, il voudrait bien pouvoir faire quelque chose de positif, un geste salvateur, peut-être. Le rêve d’un jeune Palmier en proie à une crise existentielle : de l’eau, des engrais, un bulldozer et peut-être quelque choses de spécial qui rimerait bien avec la volonté d’aller vers l’avant que l’on constate un peu partout, depuis quelques temps, dans notre pays.

ALLAH SEUL ACCORDE LE SUCCÈS.
Par Maitre Oumar EL HAJ



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Source : Oumar EL HAJ
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