13-06-2025 17:02 - Régularisation des travailleurs informels : Tournant vers une justice sociale inclusive/El Wely Sidi Heiba

La décision éclairée de régulariser la situation des travailleurs informels dans divers secteurs constitue un tournant décisif dans le processus de construction d’un État de droit fondé sur la justice sociale.
Il ne s’agit pas seulement de corriger une situation juridique irrégulière, mais bien de redéfinir la relation entre l’État et le citoyen, en consacrant concrètement les principes de dignité humaine et d’équité après des décennies de marginalisation et d’exclusion.
Le secteur des médias : rendre justice aux porteurs de vérité
Le secteur de l'information a longtemps été le théâtre d'une contradiction aberrante : malgré la noblesse de sa mission – transmettre la vérité – plus de 1500 travailleurs ont opéré en dehors de tout cadre légal ou reconnaissance officielle.
Ces femmes et ces hommes, dévoués à l’intérêt général par leurs plumes, leurs caméras et leurs voix, ont été privés des droits les plus élémentaires : contrat de travail, sécurité sociale, reconnaissance professionnelle.
Aujourd’hui, cette page douloureuse se tourne enfin, marquant l’avènement d’une nouvelle ère faite de justice et de stabilité.
Le secteur de l’énergie : reconnaître les bâtisseurs du développement
Dans le secteur stratégique de l’énergie, véritable colonne vertébrale de l’économie nationale, des centaines de travailleurs ont œuvré dans des conditions précaires, sans protection juridique, malgré leur rôle essentiel dans la dynamique de développement.
La régularisation de leur statut représente une reconnaissance officielle de leurs efforts et une manifestation concrète de la volonté politique des autorités de réparer les déséquilibres du passé.
Une volonté politique sincère et une gouvernance responsable
Cette décision traduit l'engagement du Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, et la mise en œuvre rigoureuse du Premier ministre, M. Mokhtar Ould Ajay. Elle atteste de la volonté de l'État de passer des slogans aux actes, à travers des mesures concrètes visant à restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions.
Portées stratégiques de la régularisation
1. Ancrer la justice sociale comme socle des politiques publiques, en assurant l'égalité des chances.
2. Corriger les déséquilibres structurels hérités des politiques d'exclusion antérieures.
3. Construire un marché du travail équitable, fondé sur les droits et les devoirs, et non sur le clientélisme ou les loyautés lobbyistes.
4. Stimuler la productivité en intégrant les compétences au sein du secteur formel, au bénéfice du développement national.
Défis et conditions de réussite
Nonobstant l’importance de cette initiative, sa réussite dépendra de plusieurs facteurs clés :
La transparence et la généralisation du processus de régularisation.
Le suivi rigoureux pour garantir l’application effective sur le terrain.
L’implication active des syndicats et de la société civile dans le contrôle et l’évaluation du processus.
Nouveau contrat social
Cette décision n’est pas qu’une réforme administrative ; elle jette les fondations d’un nouveau contrat social redéfinissant le lien entre l’État et les citoyens sur la base des droits et des responsabilités. Elle envoie un message clair : la nouvelle Mauritanie ne laissera personne au bord du chemin. La justice sociale en sera le principe fondateur, dans une République où :
Le citoyen est un partenaire actif du développement, et non un simple bénéficiaire passif.
La justice n’est plus un slogan, mais un engagement constitutionnel et un impératif humain.