13-06-2025 19:30 - Lettre d'alerte sur les dangers que représente l’état actuel du pont de Boghé avec l’approche de l'hivernage

Objet : Demande d’intervention urgente en prévision d’un hivernage très pluvieux,
Dans le département de Boghé, l’hivernage 2024 a été particulièrement éprouvant. Boghé Escale veillait au moindre signe de rupture, Daghveg était sérieusement menacé par le ruissellement, Wothie est devenu une île, et les populations de Ôlo-Ôloga ont commencé à préparer leur déménagement. Partout, la montée des eaux a dominé l’actualité.
Pourtant, les systèmes d’information sous-régionaux (Agrhymet) et nationaux avaient lancé des alertes précoces. Aucune mesure préventive n’a été prise, ou si peu, et le pire a été évité de justesse.
L’hivernage 2025 s’annonce encore plus dangereux que le précédent. Selon les prévisions, il débutera plus tôt et s’achèvera plus tard, avec une saturation précoce des sols et des écoulements équivalents ou supérieurs à la moyenne 1991-2020.
Il est fortement probable que des excès d’humidité pour les cultures, des ruissellements érosifs, des inondations et des débordements des cours d’eau soient observés sur toute la bande sahélienne, en particulier le long de la Rive Droite du fleuve.
Le département de Boghé, déjà transformé en une chaîne de presqu’îles l’année dernière, est à nouveau menacé. L’absence de mesures concrètes de sécurisation en 2024 aurait pu engendrer un drame humain. Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé.
Le pont de Boghé, crucial pour la circulation et la sécurité des populations, est au cœur des inquiétudes. Les infiltrations sous la digue reliant les deux Boghé, combinées aux prévisions de crue du fleuve, annoncent une catastrophe imminente si rien n’est entrepris immédiatement.
C’est pourquoi, en tant que Société Civile de Boghé, nous tenons à rappeler à nos autorités administratives, à nos élus locaux et aux institutions compétentes, l’extrême gravité de la situation. Nous demandons qu’il soit urgemment instruit aux ministères concernés de mobiliser les ressources nécessaires pour :
- renforcer les digues et les infrastructures vulnérables ;
- sécuriser les zones habitées les plus exposées ;
- assurer une meilleure coordination entre les autorités locales, l’OMVS et les services hydrométéorologiques.
L’OMVS, au-delà de ses alertes concernant les lâchers d’eau, doit également prendre des mesures concrètes pour atténuer les impacts des aménagements du bassin, même s’ils ont été réalisés dans l’intérêt des populations.
L’alerte est claire. Le doute n’est plus permis. L’anticipation doit désormais guider l’action publique.
Dans l’attente d’une réponse rapide et de mesures à la hauteur de la menace, veuillez recevoir l’expression de nos salutations distinguées.
Pour La Société Civile du Département de Boghé
MAMADOU BABA DIALLO