LE360 AFRIQUE - La joie de la Tabaski a cédé la place à l’amertume chez les commerçants de Sebkha. Leur constat est unanime: l’expulsion des Maliens a porté un coup sévère à leur chiffre d’affaires.

Quelques jours après la grande fête musulmane de Tabaski, les tenants des boutiques de petit commerce au marché de la commune de Sebkha, populeuse banlieue sud-ouest de Nouakchott, dressent le bilan.

Des comptes qui affichent un chiffre d’affaires en chute drastique, imputable au départ de nombreux Maliens, pour défaut de carte de séjour.

Samba Sow, chef du collectif des tenants de commerce est catégorique «l’impact du départ des Maliens sur notre chiffre d’affaires est indéniable. Nous avons enregistré beaucoup de stocks invendus à l’occasion de la fête de Tabaski. Pendant les fêtes, on vendait beaucoup plus. Il faut le reconnaitre, même si la loi doit être respectée».

En mars dernier, au moins 528 migrants maliens avaient été refoulés par la Mauritanie vers Gogui, localité située à la frontière du Mali avec la Mauritanie, a déclaré Boulaye Keita, conseiller technique chargé des questions migratoires au ministère des Maliens établis à l’extérieur et l’intégration africaine, cité par la presse.

Omar Diew, vendeur de prêt à porter va dans le même sens «j’ai l’habitude d’acheter 80 valises de vêtements et de tout écouler pendant cette période. Pour cette fois, j’en ai pris juste 20 mais 4 seulement ont été revendues».

Alpha Abou Bâ, vendeur de prêt-à-porter depuis plusieurs années, sait de quoi il parle «à l’occasion de cette fête de Tabaski, nous avons constaté un net repli de nos activités. Les Maliens qui avaient l’habitude d’acheter nos marchandises en grande quantité ne sont plus là».

Amadou Dia, vendeur de prêt à porter déplore «l’absence des Maliens qui achetaient beaucoup de nos articles, a impacté nos activités à l’occasion de cette fête de Tabaski».

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)