Shems Maarif - À Akjoujt, ville minière située au cœur de la wilaya de l’Inchiri, les habitants sont descendus dans la rue ce jeudi matin pour dénoncer l’abandon dont ils se disent victimes. Une manifestation marquée par la colère contre les coupures incessantes d’électricité et une pénurie d’eau qui perdure depuis plus de deux mois.

Dans cette cité industrielle, longtemps perçue comme un moteur économique en raison de l’activité minière, les habitants s’estiment aujourd’hui livrés à eux-mêmes, oubliés par les pouvoirs publics. Certains manifestants n’ont pas hésité à brandir des pancartes affirmant qu’“Akjoujt est en train de mourir”.

Le député de la ville, Sidi Ahmed Mohamed El Hassan, présent aux côtés des protestataires, a alerté sur une crise “aiguë” frappant les services essentiels. Il accuse les sociétés en charge de la distribution d’eau et d’électricité de mauvaise gestion et d’incapacité à répondre aux besoins de la population.

Selon lui, le générateur électrique de la ville est en panne, faute d’entretien et de suivi technique, ce qui aggrave les délestages déjà fréquents. Quant à l’eau, il dénonce le monopole de la société minière MCM (Mauritanian Copper Mines) qui, selon ses propos, détourne la ressource disponible au profit du traitement des minerais, au détriment des habitants les plus vulnérables.

Le parlementaire a interpellé directement le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani et le Premier ministre Moctar Ould Djay, les appelant à mettre un terme à cette situation, à encadrer l’activité des entreprises minières et à protéger les deniers publics du gaspillage et de la corruption.

À Akjoujt, jadis symbole du potentiel extractif mauritanien, l’industrialisation semble désormais un lointain souvenir, tandis que ses habitants peinent à accéder aux besoins vitaux.