SHEMS MAARIF - Le président Ahmed Ould Daddah a marqué de son empreinte la clôture du “Congrès de la Fidélité”, organisé par le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD). Durant plus de vingt minutes, le leader historique de l’opposition mauritanienne a livré une allocution spontanée, dense, parfois teintée d’humour, mais surtout chargée de messages politiques.

Dans une salle silencieuse et attentive, l’ancien candidat à la présidentielle a abordé les grands enjeux qui traversent la scène politique nationale, tout en rendant hommage au rôle des partis d’opposition dans la préservation de l’équilibre démocratique. Il a notamment souligné l’importance du dialogue, de la stabilité et d’une gestion équitable des ressources nationales.

Malgré les effets du temps visibles sur sa personne, Ahmed Ould Daddah est apparu lucide, structuré et fidèle à son image de figure rassembleuse. Il a rappelé que sa voix et sa vision restent portées par une conviction inchangée : celle d’unité, de justice sociale et d’égalité entre les citoyens.

Son discours a également eu des accents de réponse à ses détracteurs. À ceux qui mettent en doute sa capacité à exercer un leadership actif, il a répondu :

« Le combat et les positions mûrissent avec les années, mais les enterrer vivants n’est ni juste, ni facile. »

Dans un passage fort, il a exprimé sa volonté de travailler avec toutes les forces politiques de l’opposition, déclarant :

« Nous œuvrons avec toutes les forces politiques de l’opposition pour le bien du pays, sa sécurité, sa stabilité, son unité et la gestion de ses richesses. »

Le public présent a retrouvé le ton de celui qui, dès sa première apparition politique, avait conquis les cœurs en affirmant que tous les fils de la nation sont égaux en droits et en devoirs, que la richesse appartient à l’ensemble du peuple, et que l’éducation est une obligation de l’État envers tous.

Le “Congrès de la Fidélité” aura donc été, bien au-delà d’une simple rencontre partisane, un moment de transmission politique et de réaffirmation de principes. Ahmed Ould Daddah y a réactivé une mémoire militante forgée par 35 ans de luttes, de confrontations électorales intenses, de résistances idéologiques, et d’épreuves imposées au RFD.

Dans un contexte marqué par les mutations internes des partis et les départs successifs de certaines figures, il a tenu à rappeler que le RFD n’est pas une structure figée :

« Le RFD est une station de passage. Certains y arrivent, d’autres en partent, mais l’essentiel est que les idées, elles, continuent d’avancer. »

Malgré les défis, le parti continue de s’appuyer sur une base militante solide, composée de fidèles attachés à sa vision et à son héritage politique. Et c’est cette continuité que le président du RFD a voulu réaffirmer face aux militants et à l’opinion.