18-07-2025 21:45 - Mauritanie : 52 Guinéens libérés après plus de 3 mois de détention, 105 encore détenus

Mosaique Guinée - Arrêtés pour défaut de carte de séjour, 52 ressortissants guinéens ont été libérés après plus de trois mois passés dans un centre de rétention en Mauritanie.
Leur libération a été rendue possible grâce aux efforts conjoints du Conseil des Guinéens résidant en Mauritanie et des autorités guinéennes.
Ces anciens détenus, dont l’un aurait manifesté des troubles mentaux pendant sa détention, décrivent des conditions de séjour très difficiles, notamment un manque criant de nourriture.
Contacté ce jeudi 17 juillet, Bobo Bah, président du Conseil des Guinéens dans ce pays, a indiqué qu’il existe deux profils majeurs de compatriotes en difficulté sur le sol mauritanien.
« La situation la plus urgente concerne des personnes qui ont quitté le port de Kamsar le 1er juillet, dans l’intention de se rendre en Italie. Ces personnes, au nombre de 171, ont été interceptées par la garde-côte mauritanienne. Elles ont passé 14 jours en mer. L’autre situation concerne les 52 personnes arrêtées pour séjour irrégulier en Mauritanie. Les 52 étaient détenues depuis presque 3 mois au Centre de rétention. Grâce à l’implication de l’ambassade et des autorités de Conakry, ajoutée à la bonne volonté des autorités mauritaniennes, on a pu obtenir leur libération, en attendant leur retour en Guinée par la voie de l’OIM. Ils sont aujourd’hui logés au niveau du bureau du Conseil des Guinéens établis en Mauritanie. Parmi ces 52 Guinéens, il y en a un qui a eu des troubles mentaux au Centre de rétention », a-t-il expliqué d’entrée.
D’autres Guinéens se trouvent encore au Centre de rétention pour migrants. Leur nombre est estimé à environ 105, selon Bobo Bah. Cependant, ce dernier rassure que ces compatriotes « n’ont pas été arrêtés pour défaut de carte de séjour, mais plutôt parce qu’ils sont présumés liés à des réseaux de passeurs ».
Retard pris dans la libération des 52 Guinéens
Selon notre interlocuteur, les 52 Guinéens ont passé trop de temps au Centre de rétention en raison de la lenteur administrative du côté des autorités guinéennes. Pourtant, a-t-il précisé, les autorités mauritaniennes avaient déjà demandé à l’État guinéen de prendre les dispositions nécessaires pour rapatrier ses ressortissants, que ce soit par voie terrestre ou aérienne.
Le rapatriement des Guinéens en détresse à l’étranger s’effectue généralement en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence onusienne spécialisée dans l’aide au retour des migrants en situation irrégulière. Toutefois, ce mécanisme se heurte souvent à des lenteurs administratives.
Face à cette situation, Bobo Bah appelle les autorités guinéennes à agir rapidement et plaide pour la mise en place d’alternatives, en dehors du seul canal de l’OIM, afin de venir en aide aux compatriotes en difficulté.
« Il y a bien d’autres Guinéens qui sont recensés auprès de l’OIM, en attente de rapatriement. Il faut que les autorités nous aident à avoir d’autres moyens de rapatriement sans devoir attendre l’OIM, parce que celle-ci retarde trop le processus. Même s’il faut trouver des bus, comme le font d’autres pays voisins », a-t-il plaidé.
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