30-07-2025 12:33 - Infrastructures gazières: le gouvernement tente de rassurer les députés

La Dépêche -
La question est formulée par la députée Mouna Mint Dey, concernant la mise en œuvre du contrat de partage de production signé il y a plus de dix ans entre la Mauritanie et BP et qui, selon, la députée, prévoyait que la part du gaz destinée à la consommation locale soit fournie par l’opérateur, l’État étant chargé de sa valorisation.
Mais Mouna Mint Dey a toujours des suspicions sur le déroulé du programme d’investissement des rentes gazières en Mauritanie et le fait savoir. Elle a pointé l’absence d’infrastructures essentielles, comme les centrales électriques, malgré les délais écoulés, et a demandé des explications sur le retard pris dans la mise en service des installations.
Le ministre de l’énergie et du pétrole, Mohamed Ould Khaled, est monté au créneau pour tenter d’apaiser les craintes des élus quant au partenariat noué avec la Bp.
Dans ses réponses aux interrogations de la députée, le ministre a insisté sur la gestion «transparente et responsable » des ressources nationales, rappelant la création, en 2006, d’un fonds national pour les revenus du pétrole et du gaz, assorti de rapports périodiques consultables en ligne.
Il a également souligné l’adhésion du pays, en 2007, à l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE), dont les audits récents auraient salué les progrès significatifs de la Mauritanie dans le respect des normes internationales.
Le plan de développement du projet, validé en 2019, prévoit la livraison quotidienne de 35 millions de pieds cubes de gaz à chaque pays, à un point de transfert situé à 10 kilomètres des côtes. Chaque État doit ensuite développer ses propres infrastructures pour l’acheminement et l’exploitation du gaz a soutenu le ministre Ould Khaled. Pour lui c’est une question de vision stratégique.
L’investissement sur une centrale gaz encore en projet
Ould Khaled a indiqué que son ministère a élaboré depuis 2020 un plan directeur du gaz, visant à identifier les meilleures options pour une utilisation locale. Un appel d’offres a ainsi été lancé pour la construction d’une centrale électrique au gaz d’une capacité de 230 mégawatts. Les offres finales sont actuellement en cours d’évaluation, et l’opérateur chargé du projet devrait être sélectionné dans les mois à venir, rassure Ould Khaled.
Le ministre a précisé que ce projet s’inscrit dans le cadre d’un partenariat public-privé, sans recours à l’endettement extérieur, conformément à la politique gouvernementale visant à maximiser les retombées économiques et sociales des projets énergétiques.
Le ministre s’est enfin félicité que la Mauritanie soit désormais membre du cercle restreint des pays exportateurs de gaz naturel liquéfié, grâce au développement du champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), exploité conjointement avec le Sénégal, un partenariat stratégique, inspiré du modèle norvégien-britannique « Frigg ».