21-10-2025 20:16 - Didi Ould Saleck dénonce « l’hypocrisie » du pouvoir face à la lutte contre la gabegie

Shems Maarif -- Lors d’une intervention remarquée, Didi Ould Saleck a vivement critiqué le pouvoir en place, dénonçant ce qu’il qualifie d’« hypocrisie » dans la lutte contre la gabegie. Selon lui, les discours officiels ne correspondent en rien à la réalité vécue par les citoyens.
« Ne soyons pas hypocrites », a-t-il déclaré, remettant en cause la volonté réelle du président actuel de combattre la mauvaise gouvernance. « Cela fait six ans qu’il est au pouvoir. Si cette lutte était sincère, nous ne serions pas ici aujourd’hui à débattre d’un sujet aussi évident. »
Il a également pointé du doigt le retard dans la publication du rapport de la Cour des comptes, affirmant qu’il ne couvre qu’une poignée de départements – quatre seulement en trois ans – ce qui, selon lui, témoigne d’un manque manifeste de sérieux.
Pour Ould Saleck, la gabegie ne nécessite aucun rapport pour être constatée : « Il suffit de descendre à l’aéroport pour ressentir le chaos, et une simple promenade en ville permet de le confirmer. On y croise des chameaux, des chèvres, des ânes et même des chiens errants… C’est un désordre total qui reflète l’état du pays », a-t-il lancé.
Il a par ailleurs dénoncé la composition des instances de contrôle, accusant le régime de privilégier le clientélisme dans les nominations. Il a également regretté que les textes et lois aient été progressivement vidés de leur substance, affaiblissant ainsi les mécanismes de régulation.
Dans une critique plus virulente encore, il a affirmé que « plus une personne détourne de fonds publics, plus elle a de chances d’accéder à des postes élevés dans l’administration », une déclaration qui illustre selon lui le niveau de dégradation morale du système.
Didi Ould Saleck a conclu en appelant à une réforme profonde des institutions et à une véritable rupture avec les pratiques actuelles, estimant que la lutte contre la corruption ne pourra être crédible tant que les postes de responsabilité continueront à être distribués selon des logiques d’allégeance et d’impunité.