22-10-2025 15:02 - Mauritanie: le gouvernement va traduire en justice les personnes citées dans le rapport de la Cour des comptes

Mauritanie: le gouvernement va traduire en justice les personnes citées dans le rapport de la Cour des comptes

RFI-Afrique -- En Mauritanie, le Conseil des ministres a décidé mardi 21 octobre d'une vague de sanctions spectaculaires, dix jours après la publication du rapport de la Cour des comptes 2022-2023 qui pointait des malversations à plusieurs niveaux de l'administration du pays. Le président Ghazouani avait prévenu : « aucune personne, quelle que soit sa position, n'échappera à la sanction ». Une trentaine de hauts responsables iront donc devant la justice.

C'est une chasse à l'impunité sans précédent qui est lancée. Après les irrégularités de gestion révélées par le rapport de la Cour des Comptes, 20 hauts responsables encore en fonction ont été limogés sur-le-champ. Autre décision, le gouvernement promet le renvoi devant les tribunaux des 30 personnalités pointés dans le même rapport. Leurs dossiers ont été transmis à la justice.

Publié il y a dix jours, le rapport pointe des dysfonctionnements dans des secteurs clés de l'économie mauritanienne comme la santé, le pétrole, l'énergie, et dans des sociétés nationales comme la Somelec, qui gère l'électricité, ou Taazour, qui s'occupe des questions sociales et de solidarité.

Malversations, détournements de fonds publics et corruption

Parmi les mis en cause figurent des cadres de l'administration et d'anciens ministres. Ils sont accusés de malversations, détournements de fonds publics et corruption. Selon le rapport de la Cour des comptes, près de 10 milliards d'ouguiyas de dépenses, soit 215 millions d'euros, échappent au contrôle du trésor public.

Cette offensive anti-corruption est saluée par des députés, même si plusieurs ministres auraient préféré que la voie du dialogue soit privilégiée. Néanmoins, l'engagement du président Ghazouani pour imposer la transparence au sommet de l'administration mauritanienne est unanimement saluée sur la scène politique du pays.

Avec notre correspondant à Nouakchott, Oumar El Hadj Thiam



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Source : RFI-Afrique
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Commentaires (2)

  • ouldsidialy (H) 22/10/2025 20:11 X

    OUF! Un rapport sur les comptes publics n'est pas fait pour l'examens transversal des fondamentaux d'une économie. L'agitation qui a suivi aurait pu faire redouter un dérapage incohérent. Une corruption structurelle est structurante. Dans une maison que l'on souhaite modifier il y a des cloisons et des murs porteurs. On ne touche pas aux murs porteurs sans précaution. Les premières initiatives indiquent des actions qui visent à assainir l'ambiance du système économique tel qu'il est. On est rassuré , l'ordre économique ne sera pas menacé. De toutes façons, la demande politicienne et populaire ne porte pas sur l'architecture du système économique et c'est temps mieux. Tant que les mauritaniens feront de la politique pour de l'économie, ils ne risque pas d'écrouler leur maison !

    2) NB: Les murs porteurs de l'économie mauritanienne sont : Le secteur extractif ( mines et pêche) , le bâtiment et les travaux publics, l'interface d'importation du savoir-faire déficitaire ( conseils, logistique ) - les capacités d'achat à l'importation et la structure de la distribution des bien commerciaux, l'écosystème de l'aide au développement . Le fonctionnement courant du tout, est assuré par l'argent informel en premier et les banques en second. Une démarche anticorruption unilatérale de la part d'un pays africain portant sur ses fondamentaux économiques est dangereuse. Les actions nécessiteraient des concertations avec des intervenants multiples. Il faut avoir des accords négociés préalables avec l'ordre économique global.

  • abatcha (H) 22/10/2025 16:13 X

    Wait and see. Rien ne se passera comme d'hab.