31-10-2025 15:35 - La Présidence comme boussole morale de la Nation : au-delà du pouvoir, une responsabilité éthique

La Présidence comme boussole morale de la Nation : au-delà du pouvoir, une responsabilité éthique

Initiatives News -- En Mauritanie, comme ailleurs, la fonction présidentielle dépasse de loin la simple exécution d’un mandat politique. Elle incarne une dimension morale, symbolique et institutionnelle qui fait du président non seulement le garant des institutions, mais aussi le dépositaire de l’unité et de la conscience nationale.

Le président, par sa voix, ses décisions et sa signature, engage tout un peuple. C’est cette dimension « supra-institutionnelle » que cette réflexion met en lumière.

Le président : au-delà des fonctions ordinaires

La fonction présidentielle se distingue fondamentalement de toute autre responsabilité publique ou privée. Le président n’est ni un ministre, ni un chef de parti, ni un leader communautaire ou religieux.

Sa mission transcende les logiques d’appartenance et les intérêts particuliers : il n’est pas au service d’un clan, d’une région ou d’une catégorie sociale, mais du pays tout entier.

Le chef de l’État ne gère pas un segment de la société, mais la nation dans son ensemble. En ce sens, il représente toutes les composantes du peuple mauritanien – Beydanes, Pulars, Soninkés, Wolofs ou Haratines – et défend, sans distinction, les intérêts du public comme ceux du privé.

Une fonction de responsabilité totale

Être président, c’est porter la responsabilité ultime du destin collectif. Quand la nation prospère, il en est le principal instigateur ; quand elle faiblit, sa responsabilité est première. Le président doit donc s’entourer d’hommes et de femmes intègres, compétents et loyaux, car la défaillance de ses collaborateurs engage aussi son jugement et son autorité.

Cette responsabilité dépasse le cadre administratif : elle relève d’une exigence morale. La fonction présidentielle impose une conduite exemplaire, une hauteur de vue et une lucidité constante.

Une mission morale et symbolique

Le président n’est pas un citoyen ordinaire. Par sa posture et ses choix, il reflète la conscience collective et l’espérance du peuple. En Mauritanie, où la diversité culturelle et ethnique constitue à la fois une richesse et un défi, le président doit se situer au-dessus de toutes les appartenances : politiques, sociales, économiques ou communautaires.

Son regard doit embrasser l’ensemble du corps national – riches et pauvres, gouvernants et gouvernés – dans une égale sollicitude.

Il est, en quelque sorte, le père de la Nation, garant de la cohésion, de la sécurité et du bien-être commun.

Le président, miroir de l’espérance nationale

Dans la conception morale de la fonction présidentielle, le chef de l’État incarne l’unité et l’espérance.

« Après Dieu, il est l’incarnation de l’espoir de son peuple », écrit l’auteur, pour souligner la centralité du rôle présidentiel dans l’imaginaire politique mauritanien. Cette affirmation, plus symbolique que théologique, traduit la place qu’occupe le président dans la perception du citoyen : celle d’un guide moral, garant de la justice et du destin collectif.

Le regard moral porté sur la fonction présidentielle invite à dépasser la simple lecture constitutionnelle du pouvoir.

Être président, c’est assumer la responsabilité suprême d’incarner la nation, de la protéger et de la servir sans distinction.

C’est être le point d’équilibre entre les forces, les communautés et les intérêts.

C’est, enfin, unir par l’exemple et gouverner par la morale.

*Juriste et expert électoral

Par Khalilou Youssoufi Tandia *



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Commentaires (4)

  • Hartanihor1981 (H) 31/10/2025 19:24 X

    Monsieur Tandian, la conception de la fonction présidentielle revêt un caractère universel, et les sanctions s'appliquent de manière équitable à l'échelle internationale. Néanmoins, pour certains dirigeants qui perçoivent l'État et la nation comme leur patrimoine personnel, régional, ethnique ou familial, la présidence est considérée comme une récompense. Cette tendance regrettable s'observe fréquemment sur le continent africain, notamment en Mauritanie, où le chef d'État favorise prioritairement sa famille biologique, puis son entourage politique, accordant ainsi à ses proches des avantages injustifiés.

  • Hartanihor1981 (H) 31/10/2025 19:24 X

    En Mauritanie, le président bénéficie d'une immunité judiciaire totale face à des institutions dirigées par un groupe linguistiquement homogène qui pratique le favoritisme. Parallèlement, les autres communautés subissent des discriminations systémiques dans l'accès aux formations universitaires et aux carrières juridiques, ce qui engendre un système judiciaire profondément divisé selon des lignes tribales et ethniques.

  • Hartanihor1981 (H) 31/10/2025 19:24 X

    En Mauritanie, pays caractérisé par sa diversité culturelle et ethnique, le président de la République adopte une position clivante. Il privilégie les intérêts de sa famille, proche comme éloignée, au détriment de ceux de la nation et des autres composantes de la société. Son interprétation de la Constitution est biaisée, favorisant systématiquement ses proches. Dans ce contexte, une Mauritanie unie, régie par des lois justes et une justice équitable, semble être un horizon lointain. Le consensus émerge sur l'incapacité du pays à progresser, restant perpétuellement dans une position de subordination, incapable de s'affranchir de sa situation initiale.

  • ouldsidialy (H) 31/10/2025 16:09 X

    Que le ciel fasse qu'aucun peuple ne soit déchu au point que son président lui serve de boussole morale. Il ne fait pas attention à ce qu'il écrit ce monsieur où il 'n'a jamais eu le temps de méditer le sérieux de la question morale en humanité ! 1) PS: c'est bien assez de peine pour un dirigeant de tenir le cap du consensus moral d'un peuple !