10-11-2025 12:30 - Nbeïket Lehwach : L’État au dessus des appartenances/El Wely Sidi Heïba

Nbeïket Lehwach : L’État au dessus des appartenances/El Wely Sidi Heïba

Weli Cheikhbouya -- « Je suis patient et tolérant, mais à partir de cet instant, je n’admettrai plus qu’aucun fonctionnaire participe à une réunion tribale. » ( Le Président de la République)

Dans un discours à la fois ferme et structuré prononcé à Nbeïket Lehwach, le Président de la République a livré un message sans ambiguïté : l’État doit primer sur les appartenances, et nul ne peut se cacher derrière son clan ou sa tribu pour échapper à la justice. Il a ainsi appelé à bâtir un État fondé sur la loi, la justice et l’égalité, où le mérite l’emporte sur les privilèges et les loyautés particulières.

Le chef de l’État a ainsi pris soin de distinguer la tribu de la tribalité : la première, a-t-il souligné, constitue un espace de solidarité, de valeurs et de dignité ; la seconde, lorsqu’elle dérive vers le clientélisme et la protection des intérêts privés, mine les institutions et bloque le développement.

Son propos n’était donc pas une critique de la tribu en tant qu’héritage social et culturel, mais une mise en garde contre son instrumentalisation politique.

Ce discours, qui a pris la forme d’un véritable manifeste national, vise à réhabiliter l’État dans son rôle central : celui d’un arbitre impartial au service de tous, et non d’un instrument au profit de quelques-uns.

Le Président a insisté sur le fait que la seule loyauté légitime est celle due à la République et à ses lois.

D’un ton résolu, il a annoncé la fin des passe-droits fondés sur la parenté ou l’appartenance communautaire, pour leur substituer le principe d’égalité des citoyens devant l’État.

Sur la question de la corruption, le discours s’est voulu tout aussi clair : la reddition de comptes sera réelle, fondée sur le droit, et non sur le calcul politique.

La lutte contre la corruption ne sera pas un règlement de compte, a-t-il affirmé, mais un acte de justice et de reconstruction morale, destiné à restaurer la confiance des citoyens et à replacer l’intérêt général au cœur de l’action publique.

Au-delà des annonces, cette intervention marque une évolution du discours officiel : elle fait passer le débat du terrain moral à une réflexion structurelle. Le problème n’est pas la tribu en soi, mais le système administratif et politique qui la détourne de sa fonction sociale pour en faire un outil de pouvoir.

C’est un changement de paradigme : du compromis avec les coutumes vers la primauté du droit ; de la complaisance à la responsabilité.

Le Président a, en filigrane, esquissé les contours d’une réforme administrative profonde : une fonction publique fondée sur la compétence, la transparence et l’équité, libérée des réseaux de favoritisme et de patronage.

Il a également appelé la société civile et les médias à jouer leur rôle dans l’éducation citoyenne et la promotion d’une culture nationale dépassant les réflexes identitaires.

Ainsi, Nbeïket Lehwach est devenue bien plus qu’une localité périphérique : un symbole du renouveau républicain.

De cette ville, le Président a lancé une offensive pacifique contre la corruption et les logiques d’exclusion, une bataille dont les armes seront la réforme, la justice et la conscience citoyenne.

En réalité, le message est limpide : il ne s’agit pas de combattre la tribu, mais le tribalisme ; non de nier les identités, mais de les préserver au sein d’un État fort, garant de la justice et de l’égalité.



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Commentaires (1)

  • ouldsidialy (H) 10/11/2025 15:19 X

    Tiens, on dirait que le prêt à penser de la génération des indépendances, encore d'actualité, commence à être regardé autrement . Je me réjouirais que la phrase suivante ne soit pas accidentelle : Il ne s'agit plus de "nier les identités, mais de les préserver au sein d’un État fort, garant de la justice et de l’égalité".

    1) Sauf que ceci nécessite un travail considérable conceptuel et pratique avec un effort de reconstruction mental africaine autonome.

    2) cela suggère des audaces démocratiques : sorties de la clandestinité institutionnelle de la personnalité tribale et ethnique ; des audaces légales : apparition/ rétablissement d'une responsabilité collective à côté d'une responsabilité individuel, donc une rupture avec le droit pris auprès des européens etc. Mais ça avance , ça avancera..........