23-12-2025 20:16 - Réponse aux contrevérités du président du Conseil régional du Guidimakha

Réponse aux contrevérités du président du Conseil régional du Guidimakha

Réponse aux contrevérités contenues dans l’interview prétendument attribuée au président du Conseil régional du Guidimakha, Issa Coulibaly, et réfutation de son contenu. Nous avons pris connaissance de l’interview publiée sur le site Le Calame, laquelle ne se distinguait ni par la qualité du fond des réponses, ni par l’exactitude des informations.

Le président n’a d’ailleurs pas été en mesure de réfuter un seul des motifs que nous avions exposés dans notre communiqué, dans lequel nous avions clairement expliqué les raisons de notre refus d’approuver le projet de budget du Conseil régional du Guidimakha pour l’année 2026, en raison du fait qu’il ne sert pas le développement local, ne tient pas compte des priorités de la wilaya ni des besoins des populations, et n’est pas orienté vers le soutien de programmes de développement répondant réellement aux conditions de vie des citoyens.

Bien au contraire, ce budget semble programmé pour servir un agenda étroit, révélant une intention manifeste de dilapider les ressources de la région et de les détourner au profit d’un nombre restreint de personnes, dans une logique de corruption aggravée et de gaspillage des deniers publics. Cela a d’ailleurs été confirmé par le président lui-même, incapable de démentir ou de contester les motifs exposés dans notre communiqué publié le 20/11/25.

Nous affirmons ici que l’interview publiée comporte un ensemble de contrevérités et d’interprétations erronées visant à tromper l’opinion publique et à détourner le débat de l’essence même du problème réel au sein du Conseil régional.

C’est ce qui nous a conduits à répondre à l’interview du président Issa Coulibaly, intervenue près d’un mois après les faits. Si cette réaction tardive constitue en elle-même une preuve de la faiblesse de ses arguments et de leur manque de pertinence, il demeure néanmoins important de remettre les choses dans leur juste contexte et d’exposer, en toute transparence, les faits suivants :

Premièrement :

Le rejet du budget repose sur des raisons objectives liées à sa programmation et à son orientation, contrairement à ce qui a été avancé dans l’interview. Nous réaffirmons que le rejet du projet de budget 2026 n’est nullement le résultat de « pressions » ou de « revendications d’avantages personnels », mais découle de sa non-conformité à l’article 63 de la loi organique n°010/2018 portant création des conseils régionaux, lequel stipule que les opérations d’investissement doivent obligatoirement faire l’objet d’une répartition sectorielle et territoriale.

Or, cette exigence n’a pas été respectée dans le projet de budget 2026, en raison de dysfonctionnements flagrants dans son élaboration et de l’absence de priorités de développement au service du citoyen.

En effet, sur un budget d’investissement de 251 millions d’ouguiyas, 200 millions ont été affectés à des investissements liés au siège du Conseil régional et à ses dépendances, ou plus précisément à une tentative de dilapidation de ces fonds à travers des lignes budgétaires rattachées au bâtiment du Conseil lui-même. À titre d’exemple :

• 90 millions d’ouguiyas pour la construction d’un parking ;

• 45 millions pour l’achat d’un engin de chargement destiné aux équipements de déchargement ;

• 25 millions pour le remblaiement d’un cratère devant le siège du Conseil et la réparation d’éventuelles pannes des machines agricoles ;

• 20 millions pour la réhabilitation du bâtiment du Conseil ;

• 6 millions pour l’ouverture d’un site du Conseil ;

• 8 millions pour l’achat de matériel de bureau ;

• 2,5 millions pour du matériel informatique,

et d’autres dépenses similaires qui ne servent ni l’intérêt général ni le développement local. Ces dépenses sont en totale contradiction avec le rôle de développement attendu du Conseil régional, lequel consiste à promouvoir le développement local, et s’apparentent davantage à la poursuite d’intérêts particuliers visant à manipuler les ressources publiques allouées à la région du Guidimakha et à les gaspiller d’une manière contraire aux principes de transparence dans la gestion des finances publiques.

À cela s’ajoute une manipulation manifeste du budget de fonctionnement, d’un montant de 171 millions d’ouguiyas, dont la quasi-totalité, après déduction des droits légaux, était sur le point d’être affectée au poste des frais de restauration, un poste notoirement vague et souvent utilisé comme moyen de corruption et de détournement.

Nous réaffirmons également qu’aucun vice-président ni aucun conseiller n’a évoqué des avantages personnels, et que l’administration était représentée par le conseiller du wali, témoin des débats, des positions exprimées et des critiques objectives formulées à l’encontre de la méthode d’élaboration du budget, auxquelles le président n’a apporté aucune réponse sérieuse.

Deuxièmement :

L’accusation d’absentéisme des conseillers est une tentative d’évitement du fond du problème. La remise en cause de la présence ou de l’absence des conseillers constitue une manœuvre évidente visant à détourner l’attention des véritables questions de fond.

La présence effective des conseillers est pourtant établie dans les procès-verbaux des sessions, leurs participations sont documentées, et ils ont exercé pleinement leur droit légal au débat et au vote. Quant aux allégations relatives à la présence supposée de certains conseillers en France ou à leur absence permanente, elles relèvent de simples surenchères sans aucun fondement officiel et ne sauraient dispenser du respect de la loi.

Nous tenons également à préciser que les conseillers Sidaty BAH, Neffé GANDEGA et Moussa SOUMARÉ n’ont à aucun moment évoqué la question des indemnités de session, lesquelles sont insignifiantes, mais ont exprimé des positions fondées sur leur conviction de la nécessité de respecter la loi et de refuser les pratiques de manipulation, de corruption et de clientélisme qui ont dominé le fonctionnement du Conseil régional du Guidimakha.

Troisièmement : la question des indemnités des vice-présidents

Le président a évoqué son refus de verser les indemnités aux deux vice-présidents, Cheikh ABDERRAHMANE et DIOUMA GANGUE, tentant ainsi de faire croire à l’opinion publique que le rejet du budget par ces derniers n’était qu’une réaction à cette décision.

Nous affirmons clairement que le rejet du budget repose exclusivement sur les raisons exposées au premier point, lesquelles sont évidentes et pleinement justifiées, et qu’il n’a aucun lien avec les indemnités des vice-présidents ou de tout autre conseiller.

À ce propos, il convient de rappeler que :

• L’article 20 de la loi organique n°010/2018 stipule que les vice-présidents bénéficient d’une indemnité de fonction, tandis que le président perçoit une indemnité de fonction et de représentation. Il s’ensuit que l’indemnité des vice-présidents n’est nullement liée à leur présence ou à leur absence, mais constitue un droit attaché à leur fonction, dès leur élection. Toute autre interprétation est contraire à la loi et constitue une injustice manifeste.

• Le président reconnaît lui-même avoir versé 18 mois d’indemnités. Dès lors, s’il considère ces indemnités comme illégales, pourquoi les a-t-il versées initialement ? Et pourquoi reconnaît-il ainsi sa propre violation de la loi ?

Toutes les tentatives du président pour légitimer son acte illégal ont échoué, y compris auprès des ministères de tutelle et du Premier ministre. Ce dernier lui a clairement signifié que cette décision ne relevait pas de ses prérogatives et qu’il devait restituer les droits des vice-présidents.

Nous rappelons enfin que le Conseil régional est une institution publique dotée de la personnalité morale et de l’autonomie financière, que nos droits sont légalement établis et imprescriptibles, et que nous les recouvrerons exclusivement par les voies légales.

Quatrièmement : la prétendue existence d’un accord sur une présence mensuelle

Le président affirme l’existence d’un accord prévoyant une présence de dix jours par mois, ce que nous démentons catégoriquement. Aucun document ni aucune preuve ne viennent étayer cette allégation. De surcroît, les vice-présidents ne sont pas deux mais cinq, et aucun accord contraire à la loi ne peut être conclu en dehors d’eux.

Cinquièmement : parler de « crise fabriquée » contredit la réalité

La réalité est celle d’une crise authentique résultant d’une mauvaise gestion, d’un manque de transparence et de la marginalisation des rôles légaux des conseillers. Le rejet du budget 2026 ne saurait être qualifié de simple « complot », mais découle d’un dysfonctionnement profond du mode de gouvernance régionale.

Sixièmement : la corruption et la mauvaise gestion sont manifestes

Tout le monde sait que le Conseil régional du Guidimakha est englué dans la corruption et la mauvaise gestion, comme en témoigne l’absence de réalisations concrètes à la hauteur des ressources disponibles, l’opacité entourant les recettes issues des tracteurs et des camions, l’exagération des dépenses de carburant dépassant 20 millions d’ouguiyas, ainsi que l’attribution illégale de marchés par entente directe, dont le contrat de fourniture d’internet n’est qu’un exemple parmi d’autres. D’autres dysfonctionnements seront révélés en temps opportun.

Nous réaffirmons enfin que les projets du programme gouvernemental d’urgence sont des projets de l’État, et non des réalisations propres au Conseil régional. Nous saluons les efforts du gouvernement du Premier ministre Moctar Ould Djay et la mise en œuvre de la vision de Son Excellence le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, mais rejetons toute tentative d’utiliser ces projets comme couverture pour masquer les échecs locaux.

Enfin, on peut dire que la tentative du président de rejeter la responsabilité sur les autres est une démarche qui reflète une incapacité évidente. Au lieu de fournir des explications précises sur les raisons de l’échec de l’adoption du budget, le président choisit d’attaquer les conseillers et de les accuser de complot, alors que la loi leur accorde le droit de discuter, de voter et de refuser.

Ainsi, détourner le cours de la discussion de l’évaluation des performances vers des accusations personnelles constitue une fuite devant la véritable responsabilité.

Fait au nom du groupe ayant refusé l’adoption du budget,

Cheikh Mohamedou Abderrahmane

Diouma Amadou Gangué

Maitre Neffé GAndega

Maitre Sidaty Bah

Mohamed Moustapha Lemrabott

Oumar Dembarou Sylla

Moussa Hamet Soumaré

Mohamed Saleck Sidi

Rougui Amadou Dongo

Toumbou Hamadi Sow

Dominick Samba Soumaré

Mohamed Lemine Navaa

Soueilikha Sidi Ahmed.



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Source : Boubou BA
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