29-09-2010 22:27 - Ali BelHadj à Kouds Press : 'L’Algérie n’a pas le droit, légalement ni politiquement ni juridiquement...
...de critiquer la position marocaine par rapport au Sahara'.
Le numéro deux du Front Islamique pour le Salut algérien (FIS), Cheikh Ali BelHadj, a mis en garde contre ce qu’il a appelé "la charge au niveau de la presse" qui marque ces derniers temps les rapports entre l’Algérie et le Maroc et qui est provoquée par la divergence de position entre les directions des deux États autour du conflit au Sahara Occidental.
Dans des déclarations faites à Qouds Press, Belhadj a mis en doute le slogan brandi par par le régime algérien pour dire que son attachement à l’autodétermination du Sahara Occidental est dicté par l’engagement à un principe moral et à la fidélité au droit des peuples de disposer de leur destin.
Il explique "l’Algérie n’a pas le droit de critiquer la position du Maroc relative au Sahara occidental, ni du point de vue légal, ni politique, ni juridique parce celui qui a une maison en verre n’a pas la latitude de jeter les autres par les pierres.
Et puis l’organisation d’un colloque international par le comité de solidarité avec le peuple sahraoui que dirige Mouhriz El Ammari avec d’énormes moyens financiers suscite toutes les interrogations sur l’origine de ces financements.
Pourquoi n’a-ton pas organisé, par exemple, un colloque sur la confiscation de la volonté populaire en Algérie ? Ou sur les personnalités politiques algériennes qui vivent sous contrôle judiciaire à cause de leur solidarité avec Gaza et est-ce que le Sahara occidental est plus important que la Palestine ? Et pourquoi n’a-t-on pas organisé des conférences pour la libération de l’Irak ou celle de l’Afghanistan ?"
Et d’ajouter "les organes de presse officiels sont entrés sur la ligne entre les deux parties et cela est un fait gravissime, surtout qu’il est accompagné par une campagne dangereuse d’armement des deux côtés, marocain et algérien. L’algérie qui a fait un putsch contre le droit du peuple algérien à définir son destin et qui viole quotidiennement les droits de l’homme n’est pas qualifié pour défendre le Sahara Occidental, ni son droit à l’autodétermination. Tout comme que les violations du Maroc des droits humains, quoi que pour être juste sont moins fréquentes qu’en Algérie, ne le désignent pas particulièrement pour s’occuper des droits de l’homme".
Belhadj a appelé les dirigeants algériens et marocains à rester fidèles pour les héros des révolutions de l’indépendance dans les pays du Maghreb et a dit "je suis convaincu que ni l’Algérie, ni le Maroc ne sont aptes pour le moment actuel à résoudre ce différend. Encore moins les Nations Unies qui ne sont pas attachés à sa solution. J’estime que la solution islamique demeure la plus opportune, parce qu’il n’est pas acceptable de diviser davantage les pays maghrébins plus qu’ils ne le sont déjà . Ceux-ci doivent s’engager à atteindre ce pour lequel militaient les dirigeants du Maghreb arabe au cours des guerres d’indépendance à partir de leur bureau au Caire, comprenant que leurs combats étaient partie intégrante des combats pour la libération du monde arabe et islamique".
Il conclut "L’individu sent réellement l’amertume et l’inquiétude devant la fièvre de la concurrence entre l’Algérie et le Maroc pour la course à l’armement dans un monde unipolaire qui ne cherche qu’à approfondir ce différend".