31-10-2010 14:45 - Permis de recherche miniers : Opacité totale et intermédiaires douteux.
Comme d’habitude le Conseil des ministres du 28/10/2010 a annoncé dans une indifférence générale que le gouvernement avait approuvé les Projet de décret accordant des permis de recherche.
Un de ces permis, le n°1041 concerne les substances du groupe 4 (Uranium) dans la zone de El Mreiti (Wilaya du Tiris Zemmour) au profit de la Société Alecto Holdings International.
Un autre Projet de décret accorde le permis de recherche n°1042 pour les substances du groupe 4 (Uranium) dans la zone d'Oued Oum Roukba (Wilaya du Tiris Zemmour) au profit de la Société Alecto Holdings International.
Et comme le Ministère de l’Industrie et des Mines ne communique jamais sur ces permis de recherche et d’exploiter accordés par paquets entiers, nous avons essayé d’en savoir plus sur ces derniers et nous avons eu de grosses surprises.
Tout d’abord, Alecto Holdings International est une filiale de Alecto Energy plc qui a annoncé sur son site l’acquisition de ces permis de recherche en Mauritanie mais a surtout annoncés l’intervention d’un intermédiaire absolument inconnu aussi bien à Londres qu’à Nouakchott. Et comble de l’ironie cet intermédiaire touche plus que la Mauritanie.
Il faut souligner que Alecto Holding International (AHI) possède déjà trois autres permis de recherche pour l’or et autres substances précieuses dans d’autres régions de Mauritanie. Chegar (758 km ²), WadArmour (615 km ²) et Zreibya (529 km ²) et à chaque fois l’intermédiaire est ce fameux « O'Connor International Ltd » qui, selon les termes du communiqué de Alecto, connaît bien la Mauritanie et a d’excellentes relations avec le ministère de mines et de l’Industrie !!
Selon l'accord, O'Connor fournira des services de consultation à la Société, y compris, mais sans s'y limiter, l'assistance technique en Mauritanie, de conseillers dans le pays O'Connor, l'assistance avec le processus de demande et de la planification, en liaison avec le ministère mauritanien de l'Industrie et des Mines et d'autres organismes gouvernementaux, l'aide à la logistique dans les pays et tous les autres services nécessaires liés à l'acquisition et au développement des licences.
Dans cette phase du projet on apprend notamment que la Mauritanie a touché 32 000 euros par permis de recherche alors que le mystérieux O’Connor a non seulement touché 210 000 euros cash mais en plus il aura 1 dollar pour chaque 250 dollars obtenus de la vente de chaque once d’or et 0,40 dollars pour chaque Livre d’uranium vendue. Et pour boucler la boucle il aura une option de 17,58 du capital de la société d’uranium et 14,51 de la société d’or.
Evidemment c’est sans commune mesure avec les services officiellement annoncés. Ce n’est pas en servant d’intermédiaire et en facilitant les démarches administratives que l’on peut obtenir tant. A moins que dans cette intermédiation ne soit compris la vente de données et de relevés détenus par les ministères.
On sait que ces données sont un véritable trésor dans lequel les ministres successifs ont piochés sans vergogne. A cet égard le directeur exécutif d’Aleco, Damian Conboy a un peu vendu la mèche en affirmant que ces licences or et de métaux en Mauritanie ouvrent à la Société un fort potentiel minéral.
Et, «que les travaux préliminaires effectués par SRK Services d'exploration sur les zones a confirmé le potentiel de ressources et l’objectif de Aleco est de mettre en œuvre une exploration approfondie et d'évaluation afin d'identifier et de faire avancer les projets les plus prometteurs sur ces licences.
"Nous sommes enthousiasmés par la Mauritanie, où il y a eu une augmentation sensible de l'activité dans le développement des ressources. Grâce à l'expérience sur terrain de notre partenaire O'Connor International Limited, je crois que nous sommes bien placés pour tirer parti de notre position et le progrès de notre stratégie de développement à la phase suivante. "
Alors à quand un ministre qui s’intéresse vraiment à l’intérêt de la Mauritanie et non au solde de son compte en banque ici ou ailleurs. Nous reviendrons sur ces permis de recherche
Bouna Cherif