Que s’est-il passé pour qu’à l’approche du congrès des Flam, les questions soulevées avec insistance par certains militants du mouvement, comme Alpha Amar, Poullori Gallo, et Samba Bilbassi, fassent ainsi place tout d’un coup, à un royal silence ?

Faut-il en déduire qu’on a fait synthèse de tous les clivages pour dégager un consensus de congressistes ? Si c’est le cas, nous serions vraiment déçus qu’on nous vole ainsi notre congrès…

Car comment comprendre qu’après tant d’interrogations de fond sur la stratégie de ce mouvement, sur son maintien à l’extérieur et sur son rapport aux autres mouvements et partis négro-africains, on nous prive nous autres militants d’un débat aussi intéressant dans le cadre d’un congrès ?

Si c’est encore une fois une histoire de logique d’appareils qui nous a privés de notre débat, cela voudra dire qu’on a fait sciemment le choix du consensus mou en lieu et place d’un vrai congrès.

J’avais espoir que cette fois-ci on aurait eu droit à un congrès digne de ce nom ; avec, à la clef, motions et contributions qui, par le jeu de la confrontation d’idées et de projets, mettraient en concurrence les différentes tendances du mouvement.

Mais il faut croire, vu le silence qui règne en ce moment, qu’on aura encore droit à l’habituel « hiirde fuuta », où il sera question d’une commission de désignation pour proposer un bureau, qui va naturellement être avalisé par une assemblée préparée à l’avance par une mécanique bien huilée, sans que le nouveau bureau nous ait au préalable convaincus par la qualité d’un projet qu’il aurait défendu dans d’éventuels débat de motions.

Ce sera grosso modo une assemblée générale comme on a l’habitude de voir. Une AG qui va valider la succession de Samba Thiam, annoncé comme démissionnaire, par quelqu’un qui, s’il ne prenait pas les bonnes orientations pour le mouvement, nous réinstallerait de facto dans l’ennuyeuse situation de ceux qui crient avec le troupeau.

Et il faut à tout prix éviter ça ! Il est de la responsabilité de la jeune génération des Flam de faire en sorte qu’on ne rate pas ce qui apparait à mes yeux comme le congrès de la dernière chance. Car notre mouvement survivrait difficilement à une ratatouille servie à des militants en attente d’une vraie perspective militante.

Mamadou Sall

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