24-04-2011 23:23 - Seydou Sow et Dioba Guèye déchainent les passions à l'occasion de la sortie de leur album.

Seydou Sow et Dioba Guèye déchainent les passions à l'occasion de la sortie de leur album.

Ils sont devenus les icônes d'une génération. Il s'agit de Seydou Sow et Dioba Guèye. Ils se sont produits ce 21 avril 2011 au K.fet de l'Institut Français de Mauritanie, à l'occasion de la sortie du double album, Seydou Sow & Vagabond Tribe et Dioba Guèye & Vagabond Tribe, produits par l'américain Rusty Eklund.

Ce jeudi, ces deux artistes ont joué le tout pour le tout, en déchainant les passions du public. On n'avait pas, jusqu'ici, entendu une musique aussi grassouillette que celle qu'ils ont offert ce 21 avril. En produisant Seydou Sow et Dioba Guèye, Rusty Eklund a tenté un coup de poker. Résultat, après avoir fait parler d'eux, à Walfadjiri, pour Seydou Sow, à Africa Mbëguel et une carrière solo moins tonitruante, les voilà dans une nouvelle expérience pour explorer le blues afro-américain.

Le premier, Seydou Sow, nous avait, jusque là, habitués à reprendre les standards de grands chanteurs. Aujourd'hui, il semble s'éloigner de cette option.

Preuve que sa carrière est en train de se transformer même si sa voix est encore mal posée. Pour autant, aujourd'hui, la «Seydoumania» est dans l'air. Tout ce que ce calibre touche se transforme en or. Ses qualités musicales se font de plus en plus ressentir au grand bonheur du public.

Avant 21 heures, début de la soirée, le K.fet de l'Institut Français de Mauritanie est déjà pris d'assaut par un public bigarré, composé de vieux, d'adolescents et de jeunes, venus écouter le double album de Seydou Sow & Vagabond Tribe et Dioba Guèye & Vagabond Tribe.

D’entrée de jeu, Seydou Sow secoue le public en ouvrant la soirée avec Douna. L’auteur de Débo s’est fait entourer, pour la première fois, de deux charmantes choristes en l’occurrence Tabara Diop et Penda Woury Diallo. Celles-ci se sont remarquablement distinguées dans leurs voix, même si, elles ont donné l’air, sur quelques séquences, de ne pas suivre.

Puis, il a enchaîné une série de morceaux de son nouvel album où la Cigar Box, une guitare américaine à quatre cordes, diffuse des sonorités époustouflantes, dans une ambiance de folie, de serbat, où les percussions de Mor Ndiaye et les samplers de Cheikhou Ba rivalisent d’ardeur.

D’un coup, Seydou Sow muscle sa prestation, se libère totalement, en esquivant des pas de danse incroyables dont lui seul a le secret. Derrière lui, Papis Koné n’est pas en reste. Celui-ci déroule son génie de grand guitariste, sous le regard apaisé et sage d’Ousmane Touré qui apporte de la consistance à la musique de Seydou Sow.

Tout comme celle de Seydou Sow, la prestation de Dioba Guèye avait l’odeur d’une renaissance musicale. Celle-ci a, dans ce spectacle, fait plus de place aux sonorités crées avec l’aide de Vagabond Tribe.

Elle donnera plus de fluorescence au concert, même si, elle s’est laissée entrainer dans un registre imprévisible. Elle fera monter l’adrénaline. Alors que sa voix se resserrait, elle se permet quelques improvisations. En français, Anglais, Poular, Ouolof, surfant tantôt sur les vagues du reggae, tantôt sur celles du mbalax ou du détonique.

Dans un style, peu novateur pour certains, osé pour d’autres, elle déroule toute sa classe et sa noblesse, en adoptant la démarche et l’expression d’une reine d’Afrique. Puis, après avoir chauffé le public et l’émoussé, Dioba Guèye s’offre littéralement comme une carpe.

Dioba Guèye tout comme Seydou Sow sont encore à la recherche de leur voie, de leur musique, de leur personnalité, de leur identité. Et, leur sortie de ce 21 avril, qui a beaucoup plu le public qui s’est fait bercer par d’inédites sonorités très prometteuses, l’a révélé.


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Entretien avec Rusty Eklund, à l'origine de la création de Vagabond Tribe

Cridem: Vous allez bientôt quitter la Mauritanie où vous avez passé deux ans. Alors, quel est le sentiment qui vous anime?


Rusty Eklund: D'abord, c'est un grand plaisir d'être accepté en Mauritanie. J'y ai rencontré des musiciens extraordinaires. J'avoue que je suis un peu triste de quitter prématurément la Mauritanie. Après avoir fait neuf ans au Mali, j'ai découvert la Mauritanie. J'ai réussi à faire quelque chose. Et, bientôt, je vais quitter la Mauritanie, pour s'installer en Europe. Je ne sais pas, musicalement, qu'est-ce que je vais faire, avec les musiciens mauritaniens avec qui j'ai commencé un projet. Je crois que tout dépendra des moyens et de la possibilité d'obtenir des visas, pour les inviter à aller à l'extérieur et continuer ce que nous avons commencé.

Cridem: Aujourd'hui, vous qui avez cotoyé les artistes mauritaniens, fait quelque chose pour la musique mauritanienne. A votre avis, de quoi a besoin la musique mauritanienne, pour n'être plus une musique de niche?

Rusty Eklund: Vous posez une question qui n'est pas facile à répondre. La notion de musique mauritanienne est très ambigue. Il y'a plusieurs ethnies en Mauritanie, ce qui suppose plusieurs musiques. C'est comme aux Etats-Unis d'Amérique dans les années 40-50. Il y'a plusieurs façons de jouer de la musique. Lorsqu'on fait des recherches sur Internet sur la musique mauritanienne, on tombe généralement sur la musique maure. On ne va même pas savoir qu'il y'a la musique Soninké, Poular et Wolof. Malheureusement, je n'ai pas eu l'opportunité de travailler avec des musiciens maures, à part à Noura Mint Seymali.

Cridem: Vous avez produit Dioba Guèye et Seydou Sow. Pouvez-vous nous parlez de ces deux artistes-là pourquoi les avez-vous choisis pour travailler avec eux?

Rusty Eklund: La première fois, que j'ai écouté Dioba, j'ai été obligé de travailler avec elle. J'ai su très tôt qu'elle avait besoin d'explorer d'autres horizons, de lui imprimer une nouvelle démarche musicale. Je ne résiste pas à la voix de Dioba Guèye. Elle a une voix charmante. Avec Seydou Sow, c'est autre chose. Je m'entends très bien avec lui, comme deux larrons en foie. Je suis en train de travailler avec lui, pour voir où cela va mener. Et, j'espère que le monde va aimer!

Babacar Baye Ndiaye pour Cridem



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