10-05-2013 12:40 - Maurichronique : Mon pseudonyme est Président de la République (partie 9)

Maurichronique : Mon pseudonyme est Président de la République (partie 9)

- J’ai un peu pensé hier à ton ambition, je veux dire l’une des tes ambitions. Celle que tu m’as écrite l’autre soir.

- Laquelle ? J’en ai bien plusieurs.
- Je sais. Je connais tes passions. Les ouguiyas, le foncier et les voitures. Ça je connais.
- Comment ça ? Tu es folle ! Ce n’est pas fini, mes ambitions. Le dollar, l’euro…et…
- Je sais. Toutes les monnaies… - Voilà qui est juste.

- Mais, je parle de cette ambition de président extraordinaire qui veut virer tout le monde et faire tout, lui. Seul.

- Oui, pourquoi tu penses à ça, c’est normal !
- J’y ai pensé hier, le premier mai, fête du travail. Quand, j’ai vu le défilé des travailleurs, je me suis dit, heureusement qu’il n’a pas encore mis à exécution son projet.

- Pourquoi ?
- J’ai pensé à toi, un peu comme l’unique travailleur de la République. Qui manifeste. Seul. Manifeste pour le nom de chaque entité où il travaille et qu’il dirige. J’ai vu ta tête, presque. Juste une image. J’ai vu les milliers de banderoles que tu brandis…Toi. Seul. C’est un peu comique, je voudrais dire.

- J’annule le défilé du 1er mai. Aussi simple. Tu n’as pas à t’en inquiéter.
- Donc, il n’y aura plus de fête premier mai, ici, dans ce pays ? L’ONU, le BIT, ils ne vont pas apprécier.

- Nous n’aurons plus de jour qui s’appelle le 1er mai. Tu ne piges rien ! Ce mois de mai commencera désormais à partir du 2 mai. Du 30 avril, on passe au 2 mai. C’est facile. Un décret présidentiel. Sur toute l’étendue du territoire nationale. Ils ne peuvent pas nous en vouloir pour la suppression d’un chiffre. Un chiffre qu’on substitue par un autre, en plus. Un autre plus grand. Comment ça ?

- Un peu absurde quand même !
- Passons…

- Au 2 mai ?

- Tu ne lâches jamais les choses, toi. Je n’aime pas ça.
- Excuse, je ne recommencerai plus.

- D’accord. Dis-moi, ils disent quoi de mes projets, les gens ?
- Quels projets ?

- Cette ville, par exemple, une Nouakchott-bis. Pour reloger les pauvres populations ?
- Ils n’en parlent pas. Ils ne sont pas au courant. Peut-être.

- Comment ça ? Et mes ministres qui ont parlé de cette ville, ils ne les ont pas entendus ?
- A vrai dire, je n’ai vu personne en parler.

- Et toi, Mouna, tu les as entendus, les ministres ?
- Je n’entends plus rien.
- Comment ça ? Sourde ?

- Oui. Mais, je crois, juste une lecture personnelle, pour la malentendante que je suis, que c’est comme le Tarhil !

- Le Tarhil c’est bon.
- Oui, excellent même. C’est une bonne manière d’éloigner les pauvres de la ville. Les nantir de terrains fonciers, ce qui est, je l’avoue, louable. Et construire des routes pour desservir ces quartiers excentrés…

- Voilà, c’est une réalisation jamais faite, à l’adresse des pauvres, depuis la création de la Mauritanie…
- Attends ! Attends que je termine mon message.
- D’accord. Vas-y.

- Puis tout au long des routes en asphaltes, c’est institutionnalisé, ou presque, on attribue les domaines aux usages commerciaux et industriels. Et là, le premier travailleur du pays saurait bien, tout en revisitant ses connaissances grammaticales, comment agir.
- Je n’ai pas bien saisi.

- Ce n’est pas grave. Dis-moi, tu ne pars plus en France ?
- Si. Dans quelques heures.
- A moins que…

- A moins que quoi ?
- A moins qu’il ne passe !
- Qui passe ?

- Ben lui, qui passe souvent ces jours-ci.
- Lui, qui ?

- Ton ami.
- Je n’en ai pas.
- Ton collaborateur, donc.
- Je n’en ai pas.

- Bon voyage alors…

Mouna Mint Ennas


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