17-07-2013 17:49 - Le Calame, vingt ans après.
Lorsqu’Ahmed ould Cheikh m’a demandé d’écrire un « petit mot » pour marquer le vingtième anniversaire du Calame, j’ai senti une forte bouffée d’amitié m’opprimer le cœur.
Et j’ai tout de suite pensé aux « vingt ans après » des « Trois mousquetaires » et à cette touchante amitié qui a lié ces quatre hommes et qui avait eu l’ambition de leur survivre.
J’ai eu le privilège de vivre d’assez près la genèse du journal Le calame. Je garde en mémoire l’effervescence intellectuelle suscitée par cette nouvelle aventure au sein du petit groupe de pionniers de la presse indépendante que constituaient à l’époque ses fondateurs.
La plupart d’entre eux avaient participé à l’aventure originelle de Mauritanie Demain et à celle, déjà plus mûre, d’Al-Bayane. Je garde en mémoire l’insouciance et le flegme avec lesquels le principal cerveau de cette aventure faisait face à toutes les difficultés et tous les blocages.
Habib ould Mahfoudh ne semblait réellement concerné que par l’émergence d’un espace d’expression libre où rassembler le foisonnement d’idées que charriait cette période mouvementée.
Il ne semblait se soucier ni de la composition, pourtant fort problématique, du Capital social, ni de l’effectif déjà en surnombre de la rédaction. Il semblait vouloir embarquer tous ceux qui le voulaient dans cette aventure. Et quand, plus tard, ces problèmes suscitèrent des conflits, il les affronta avec courage et philosophie.
Les portes du journal sont restées ouvertes, dans tous les sens...Le journal et son siège furent toujours des espaces de rencontres et d’échanges. Tout le monde venait au journal et tout celui qui le souhaitait pouvait y écrire.
Tout le monde avait pensé que la disparition prématurée de Habib allait mettre fin à cette aventure. Il devait s’avérer que l’équipe qui s’y était constituée était en mesure de poursuivre le combat et de rester fidèle à la ligne. Sous la houlette de Moussa Ould Hamed d’abord et d’Ahmed ould Cheikh ensuite, l’équipe a réussi à maintenir le cap principal.
Malgré les aléas juridiques, les cheminements personnels, les crises politiques et, surtout, la révolution de l’information électronique, le Calame continue à être, pour l’essentiel, ce que son fondateur à voulu qu’il soit : un espace de liberté et d’échange.
Mohamed Vall Ould Hamed

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