Les rideaux sont tombés sur la quatrième édition du Ligua Echaab à Néma et à l’heure des conclusions rien ou presque n’a changé. Les populations, qui ont veillé partout dans le pays, ont eu droit à des visages de personnages soucieux de se faire voir et qui s’efforçaient de faire bonne figure.

D’ailleurs la majorité de ces personnages font partie du jet society de Nouakchott. Les caméramans de la TVM ont du se frotter les mains tellement les gros plans à négocier étaient nombreux.

Bref, le Président de la République, qui a fait un exposé de plus deux heures de temps, a parlé dans la langue des chiffres incompréhensible pour les citoyens lambda qui attendaient des réponses directes à leurs préoccupations quotidiennes.

Les fluctuations des prix du carburant, le PIB, les impôts, les devises à la BCM, ils s’en foutent. Eux se soucient plutôt du prix de la viande, du poisson, de l’huile, du lait, du sucre, du thé, du transport, etc. Les choses palpables auprès desquels ils courent tous les jours pour nourrir leurs familles.

Certes, les explications du Président sur ce qui a été fait durant ces quatre dernières années pour améliorer les conditions des populations sont empreintes de sincérité et de réalité. Cependant est-ce-que ces explications sont parvenues à la cible ? Très franchement non parce que la communication ne passait pas et c’est là ou le bas blesse.

Comment cela a-t-il pu échapper au service de la communication de la Présidence (s’il existe) ? N’était pas plus judicieux pour le Président de la République de faire une introduction d’une dizaine de minutes pour répondre ensuite aux questions des journalistes et des représentants du peuple, qui d’ailleurs n’étaient pas nombreux. D’ailleurs les numéros affichés par la TVM ne répondaient pas…ou presque.

D’un autre côté, les journalistes choisis pour ce grand oral, ont manqué de pertinence et ont donné l’impression de vouloir plaire au Président de la République et non répercuter les problèmes du peuple. Mis à part, les questions sur Mémère, les enregistrements et les élections on est resté dans la platitude.

Rien sur les préoccupations réelles des populations. C’est dommage de faire tout ce show pour rien. Et là je m’en vais encore une fois blâmer le ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement qui a fauté à cause de la complaisance qui prévaut toujours dans ses choix.

Il faut dire que mis à part, le représentant de Kassataya, les questions des journalistes étaient bidons et arrangés. D’ailleurs le Président de la République, très à l’aise, n’a jamais été gêné par ces interrogations. Loin s’en faut, Il paradait et se permettait même des piques. A certains moments, il a même tenté de donner l’occasion à des groupes de jeunes parmi la foule de participer mais c’était sans compter sur le maître de cérémonie, qui visiblement, avait une consigne...

Au finish, on se retrouve avec une quatrième édition, qui mis à part le décor, n’a rien apporté de neuf par rapport aux précédentes. On peut même se risquer de dire que les autres étaient meilleures. La faute à qui ? Pas au Président de la République, qui a montré toute sa disponibilité pour répondre aux interrogations, mais certainement aux organisateurs qui ont voulu cadenasser et guider les débats : Sélection des appels téléphoniques, pas de répliques pour les journalistes, etc.

Ils ont tout simplement faussé ce rendez-vous annoncé comme celui du Président avec le Peuple. En terme sportif, je dirais que le carton rouge revient au Ministère de la Communication et des Relations avec le Parlement, qui, encore une fois, a raté le coche...et montré que rien n’a encore changé…

Mohamed Feily dit Antar