14-12-2013 18:44 - Déclaration de Mme Irabiha Abdel Wedoud, présidente CNDH, à l’ONU le 10 décembre 2013 à New York

Déclaration de Mme Irabiha Abdel Wedoud, présidente CNDH, à l’ONU le 10 décembre 2013 à New York

[VIDEOS] - En cette journée internationale des droits de l’Homme, je voudrai que ce prix des droits de l’Homme, respecte l’esprit et la lettre de l’héritage que nous a laissé notre père spirituel, le regretté Nelson Mandella. Ce prix doit être un message de paix, de tolérance, d’union, de respect de l’autre, dans notre diversité culturelle et ethnique.

Mon pays, la Mauritanie, est un Etat de droits et de libertés, qui place la lutte contre l’esclavage et ses séquelles, la lutte contre toutes les formes de servitudes, au cœur de sa politique nationale.

L’esclavage, ce déni de l’humanité qui a existé dans toutes nos communautés, est a été érigé en crime contre l’humanité dans notre Constitution. Une agence de lutte contre les séquelles de l’esclavage (Tadamoun) a été créée afin de mieux protéger les droits des plus démunis.

Ce prix des droits de l’Homme, ne doit pas être un écho de division sociale, de haine, un cri de Radio ‘’Mille Collines’’ qui a été à l’origine du génocide du Ruanda.

M Biram , en tant que lauréat de ce prix, nous choque par sa violence. Violence dont il use dans le verbe, dans l’action et dans les méthodes de lutte. Ce n’est pas parce que nous dénonçons son combat qui est le notre, car personne n’a le monopole du cœur en ce qui concerne le combat contre la servitude et les séquelles de l’esclavage. La lutte pour les droits de l’Homme est une affaire de tous.

Mais le fait que M Ekharl Strauss, représentant du bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme en Mauritanie, ait été agressé par M Biram en septembre 2013 à Kaédi traduit bien une violation des droits de l’Homme, le fait que chaque jour nous entendons un discours violent, aux relents racistes ou xénophobes, m’inquiètent profondément.

Je voudrai que ce prix des Droits de l’Homme soit un prix de cœur, je voudrai qu’il soit un ciment pour la cohésion sociale en Mauritanie. Mais je voudrai surtout recommander à mon compatriote Biram, qu’il ne soit plus enclin à cette violence qui le caractérise. Je voudrai que M Biram nous tende la main, comme nous lui tendons la notre, et qu’il cesse cette violence qui est la sienne.

Ici à New York, je me fais l’écho d’innombrables associations mauritaniennes , qui ont élaboré un mémorandum contre ce prix inexpliqué, que nous ne comprenons pas, mais l’Assemblée Générale des Nations Unies est souveraine.

Je l’affirme haut et fort : la Mauritanie est un pays de droits et de libertés, un Etat démocratique ouvert et je recommande qu’une enquête des Nations Unies soit diligentée, en ce qui concerne toutes les allégations infondées, dont mon pays est victime de la part d’activistes politiciens.

Je vous remercie



Intervention de Madame Irabiha Abdel Wedoud (2 mn 42 sec.)


Cérémonie d'attribution des Prix des Droits de l'Homme (43 mn)




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Source : CNDH
Commentaires : 22
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Commentaires (22)

  • linkeur (H) 21/12/2013 22:15 X

    pourquoi vous acharnez contre ce Mr. je pense il défend des causes nobles,se qui se passe en Mauritanie est connus partout. vous n’êtes que des théoriciens de la démocratie, laissez le faire son travail, occupé vous de vos charge ministériel!!!!

  • foutaanke (H) 20/12/2013 19:46 X

    mohamed wi
    combat s'il y a tu ne serais pas dans les premiers rangs car tes postings trahissent ta couardise, abstients toi de proferer tjrs des menaces et restes blotti derriere ton ail tribal c'est mieux pour toi!!!

  • foutatoro (H) 15/12/2013 15:36 X

    Quelle blague !!! Mais bon le ridicule a cessé de tuer dans ce pays depuis... 1960. La fin du système est proche. C’est clair. De la bouche de la présidente, je cite : "Ce prix des droits de l’Homme, ne doit pas être un écho de division sociale, de haine, un cri de Radio ‘’Mille Collines’’ qui a été à l’origine du génocide du Ruanda. »

    Cette déclaration de la « présidente » montre qu’elle est consciente des grands risques que court ce pays. Risque de GENOCIDE ? Mais Génocide contre qui ?

    Malheureusement, on ne voit jusque-que de l’entêtement des tenant du statu quo, jusqu’au jour où il n’y aura plus rien à sauver dans ce pays si ce n’est sa vie. Et encore.

    Conseil à la « présidente » de la CNDH (intraduisible) : rejoins le combat de Birame avant qu’il ne soit trop tard.

    Bonne journée

  • sidiowkel (H) 15/12/2013 07:49 X

    @mohamed w.l
    Dis-moi comment tu reconnais les peuls à travers ces pseudonymes où très souvent, des maures prennent les noms à consonance négro-africaine et vice-versa.

    Si j'ai pas une bonne réponse, je tirerai la conclusion que "vous êtes un mauvais type"!

  • ngaari aalam (H) 15/12/2013 07:32 X

    Biram a fait quelque chose pour les esclaves. Mais tender la main a biram c'est perdre son temps. Biram c est fixe un objectif devenir le prochain president de la republic. Pour cela il doit tout detruire pour se construire. Il est entrain de tout diviser pour pouvoir regner. Le temps nous dira la verite.

  • kaba (H) 15/12/2013 03:43 X

    Je ne sais meme pas depuis quand cette KHADMA a ete liberee pour aller jusqu'a NY pour raconter ces betises. D'ailleurs c'est par ce qu'elle est toujours esclave que son maître lui coupe le billet pour dementir L'honnorable BIRAM, mais peine perdu, la balle est en l'air suivez la elle va atterir.

  • mohamed w.l (H) 15/12/2013 00:23 X

    Ce qui fait rire est que nos compatriotes peuls sont les plus nombreux a défendre BIRAM et le pousse a plus de violence pour un but qui est connu par tous et auqu un deux n a le courage de parler du problème de l esclave chez eux et plus mm, ils nient son existence chez eux malgré qu il existe .

    MONSIEUR si vraiment vs ete honnêtes créer votre IRA et engagé le combat .....

  • bleil (H) 14/12/2013 23:41 X

    Bravo Madame, Birama et la CNDH meme combat pour la decrépitude de l'Etat de droit! de quoi effectivement se tordre de rire et de tristesse à la fois...

  • fidelis (H) 14/12/2013 22:07 X

    J'ai vraiment pitié de cette pauvre femme, utilisée et usitée pour les sales besognes... l'histoire retiendra. En attendant les vrais défenseurs du citoyen mauritanien opprimé, poursuivent le combat libérateur.

  • Abeidou (H) 14/12/2013 21:39 X

    La honte qui tuait ne rend même pas malade. Personne ne pourra cacher éternellement la vérité. "Qui sème le vent récolte le tempo".

    Elle parle de mandela en vrai hypocrite comme le fait le régime qui a faussé sa campagne de communication en allant en Afrique avec une délégation facon!

  • Farica (H) 14/12/2013 21:26 X

    Je le felicite au passage pour son prix, mais je pense que la lutte qu'il mene n'est pas necessaire parce que nous sommes dans un pays de droit qui respecte les droits de tous et donc il n'ya pas d'esclavage chez nous, juste les sequelles....

    Mais son combat est notre combat a nous tous et nous lui tendons la main pour lutter ensemble contre l'esclavage qui est un crime contre l'humanite dans notre constitution....

    WTF is she talking about?

  • walo ahmed (H) 14/12/2013 21:13 X

    Dommage pour Madame CNDH, il ne sert en rien de nier l'évidence, ni de pleurnicher, bravo et félicitation à Birama,

  • boubou_kibili (H) 14/12/2013 20:15 X

    Quelle compétence a cette brave dame?
    Parlez plutôt de votre Commission Nationale pour la Discrimination Humaine (CNDH) et laissez Madiba se reposer.
    Votre discours est indigne de lui.

  • diop saidou (H) 14/12/2013 20:13 X

    Félicitations à la Mme la présidente de la CNDH, qui est une dame de fer et qui ne mâche pas ses mots. Elle a bien été éduquée dans le sillage de son père, et elle tient de lui par sa rigueur et sa fougue.

    Félicitations et bon courage.

  • batchilyba (H) 14/12/2013 19:39 X

    Madame, la Présidente de la CNDH,
    je note que dans la vidéo vous avez félicité Biram ce qui ne ressort pas dans le texte. Au vu de la loi 2010-031 relative à la CNDH, je me pose la question de savoir si vous avez compétence de porter un tel discours à l'extérieur et aux Nations Unies. Ce rôle revient au Gouvernement. Nous devons nous réjouir de ce prix attribué à un compatriote même si nous ne partageons pas ses méthodes de lutte sur un sujet qui est une question de droits humains et qui fait l'objet d'une loi dans notre pays.

    Moussa batchily BA,
    bolerounet@yahoo.fr

  • RIMNOUVELLE (H) 14/12/2013 19:39 X

    Le combat de Biram est le combat de tout le monde, un combat contre l'ésclavage, ses sequelles, l'égalité et la justice. la methode de Biram lui est propre et là les nations unies ont couronné cette méthode qui est caractérisée par la violence, la haine et l'opportunimse.

  • foutaanke (H) 14/12/2013 19:14 X

    vous jouez votre role et je vous assure que vous le jouez tres bien, vous ne pouvez pas arretez ce tir il est deja parti

  • mdmdlemine (H) 14/12/2013 19:13 X

    magnifique. Irabiha partage avec le lauréat son combat comme l'Etat mauritanien, mais insiste sur la nécessité que cette lutte soit en premier non violente, pour permettre une mutation saine de la société vers la justice sociale, l'égalité, dés lors où briser l'écart existant ne peut être résolu par un gout de baguette ou par une émancipation au prix de l'exclusion de l'autre.

    "Mais je voudrai surtout recommander à mon compatriote Biram, qu’il ne soit plus enclin à cette violence qui le caractérise. Je voudrai que M Biram nous tende la main, comme nous lui tendons la notre, et qu’il cesse cette violence qui est la sienne".

    Je m'entendais à un discours plus expéditif comme celui des ONGS cartables mais à ma grande satisfaction, Irabiha a joué la carte de la sagesse en reconnaissant à l'ONU sa souveraineté de choix tout en l'appelant à contirbuer ainsi que le lauréat dans le combat commun et ferme, loin de toutes brutalités pour que les efforts conjugués puissent permettre d'arriver à ce mal.

    Ceux qui penseront qu'Irabiha défend ici la position de l'Etat aveuglement se trompent, parce tout flagorneur aurait fait table rase de la lutte positive faite par l'IRA et son Organisation, tout en mettant en exergue les points de faiblesse pour que cette Organisation puisse être le carrefour de tous les passionnés de la justice sociale.

    A Biram et à la CNDH, je lance un appel pour cherchez la complementarité dans le travail des droits de l'homme de longue haleine loin de cette impasse politique qui divise les politiciens de ce pays.

  • Rachid262 (H) 14/12/2013 19:13 X

    Un jour viendra ce discours changera et c'est triste car cette dame parle sans conviction...

    Ce sont des discours de l'ancien régime qui voulait que l'on défende le systéme pour avoir plus de promotion

  • filsmauritanie1 (H) 14/12/2013 19:09 X

    arrêtez la jalousie, nous n'avez rien fait pour l’égalité et la justice entre les citoyens mauritaniens, vous êtes la juste pour masquer les "crimes" commis par vos cousins.

  • baliou.ablay (H) 14/12/2013 19:06 X

    La meilleure des réponses est le discours de Biram lui même: "Louanges à Dieu et paix et salut sur le Prophète Mohamed.

    Honorables, nous ne pouvons que remercier vivement, l’ONU et l’ensemble de ses institutions, pour s’être tournées vers la cause, la misère et les douleurs de dizaines de millions d’êtres humains qui continuent à subir le fait de l’esclavage.

    Et parmi les Etats qui tolèrent ce phénomène s’ils ne l'entretiennent, hélas mon pays, la Mauritanie, détient le triste record du plus grand taux de population réduite en servitude ; ainsi, la distinction que vous avez eu l’humanité de m’accorder, représente une assistance précieuse aux victimes et une formidable marque de solidarité avec les militants, de toutes obédiences, qui se dressent contre les dénis d’humanité, les persécutions religieuses et ethniques, les violences sur le corps humain et les privations de liberté.

    En 2013, plus qu’à tout autre moment de l’effort universel pour la dignité de notre espèce, votre geste renferme une alerte, crédible, aux gouvernants oppresseurs, quand ils rechignent à reconnaître et respecter le droit international de la personne. Vous rappelez, ici, qu’au dessus des Etats, des institutions et des identités, l’individu reste la valeur de référence, l’aune de toute éthique, le but même des conventions sociales.

    Aujourd’hui, chers amis, je voudrais vous faire entendre, les plaintes et gémissements de personnes propriétés d’autres personnes, dès la naissance, astreintes aux travaux forcés, privées de rémunération, de repos et d’éducation, du bétail humain sans état civil, ni soins, soumis au violences sexuelles et châtiments, un groupe servile où je suis né et où j’ai refusé de grandir ; la déshumanisation de ces êtres dépasse votre entendement ; la liste de pratiques esclavagistes - en plus de la castration, de la vente et de la cession de gens, comme des biens meubles, - trouve sa justification dans des codes d’inégalité raciale, auxquels nos législateurs et la majorité des classes dominantes en Mauritanie, accordent l’immunité d’une vérité sacrée. Quiconque la viole s’expose au procès en apostasie ; ainsi, l’Islam, notre foi forgée aux origines dans la révolte contre l’iniquité, est-il détourné et voué à la défense du préjugé raciste. Ces usages que mes amis et moi combattons sans répit revêtent, dans mon pays, aux yeux des législateurs de fait, le statut d’une loi supérieure aux normes internationales, à commencer par la déclaration universelle des droits de l’Homme.

    De tels écrits qui décrètent l’inégalité des sexes, la minorité éternelle de la femme et légitiment les atteintes à l’intégrité du corps et de la vie, sont le seul ancrage du droit, qui inspirent notre code pénal et organise le statut personnel ; un tel corpus, conçu et édicté par des jurisconsultes d’entre les 10 éme et 16 éme siècle après J.C, de surcroît au sein de sociétés esclavagistes, restent un quasi-monopole de valorisation et de stigmatisation, la norme absolue, source d’études à la base de la formation de nos magistrats, de nos officiers de police judiciaire, de nos administrateurs, nos imams et pseudo érudits.

    Aujourd'hui, à l'heure où je vous écris, des militants de mon organisation, Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), que vous avez tenu à honorer en me distinguant par ce prix, croupissent en prison. Leur seul crime est d'avoir pris la défense d'une jeune esclave venue réclamer leur assistance. Cette jeune esclave s'appelle Noura mint Aheimed. Elle a porté plainte contre une famille qui la maintenait en esclave depuis 14 ans. Je salue, du haut de cette illustre tribune, ces militants et ces militantes qui, pour défendre Noura, viennent de parcourir à pied 150 Km dans une marche de protestation courageuse et pacifique.

    Notre combat contre l'esclavage, en dépit de la violence morale et physique que constitue cette pratique d'un autre âge, est toujours pacifique et civilisé. Nous nous inspirons en cela des grands éclaireurs du combat contre la soumission et l'ignominie et en premier lieu de celui parmi eux qui vient de nous quitter, je veux parler, avec respect et reconnaissance de mon père et exemple Nelson Mandela, que Dieu ait son âme.

    Vous récompensez, par ce prix, notre combat contre l'esclavage, contre le maintien dans la servitude de personne par d'autres personnes. Ce combat est loin d'être terminé. Votre soutien nous sera utile pour la suite, pour la lutte que nous entamons et que nous annonçons à l’occasion de cette grande journée pour que les esclaves et anciens esclaves obtiennent leurs droits sur les terres arables et celles d’habitats urbains, pour que l'Etat mauritanien engage, sans plus tarder, une réforme agraire et foncière juste et équitable.

    L'esclavage en Mauritanie est multiforme. Notre pays, hélas, est connu pour l'esclavage par ascendance, celui qui fait de nous les esclaves par naissance des maîtres de nos parents. Mais, en Mauritanie, nous avons aussi toutes les autres formes d'esclavage et notamment, l'esclavage moderne. Très souvent et le plus naturellement au monde, les Hratine (communauté d'esclaves et d'anciens esclaves) passent du service des maîtres à celui des contremaîtres. Les bassins miniers, les ports de marchandises, les chantiers de toutes sortes sont peuplés d'anciens esclaves, très souvent proie facile des négriers modernes que sont certains employeurs. Là aussi votre assistance sera toujours la bienvenue.

    Notre organisation IRA, toujours privée de reconnaissance par le gouvernement mauritanien et ce malgré sa présence tous les jours aux côtés des victimes et en dépit du soutien dont elle jouit au sein de la communauté internationale, a libéré et aidé à libérer des centaines d'esclaves. Mais ces esclaves libérés, en absence de structure d'accueil et de relais d'assistance, finissent toujours dans la misère qui était leur lot chez leurs bourreaux. Il est temps que la conscience internationale se préoccupe de ce volet.

    Chers responsables onusiens, mon devoir de témoignage m’intime de vous rapporter le calvaire de centaines veuves et d’orphelins de chez nous, qui ont vu disparaitre leur mari, père, parents et voisins au cours d’une tentative d’épuration macabre qui a endeuillé les populations négro-mauritaniennes entre 1986 et 1991 ; leur tort s’enracine même dans ce que nous recevons tous, en héritage, sans l’avoir jamais choisi : le crime de la diversité ethno-linguistique, pourtant fondement et but de l’une des instances prestigieuses de l’ONU : j’ai cité l’Unesco ; le système politique de chez nous, leur reproche de naître Peulh, Soninké, Wolof ou Bambara, dans un Etat qui aspire à l’illusion d’une arabité sans relief ni exception; les victimes et nous courrons toujours derrière la vérité, à la recherche de la justice, pour la restitution des terres encore usurpées, la réparation des assassinats de masse, la publication de la vérité.

    Chers messieurs et dames, je devrai aussi souligner l’abus et l’arbitraire auxquels s’exposent beaucoup de citoyens mauritaniens face aux lois anti-terroristes, en contradiction avec les principes généraux de droit tels l’Habeas corpus, la présomption d’innocence, la séparation des pouvoirs, les voies de recours, la prohibition de la torture. A ce propos, il y a lieu de souligner le cas de 14 détenus présumés djihadistes disparus de la prison civile de Nouakchott depuis plusieurs années sans que leurs familles et avocats puissent connaitre leur sort.

    Bien que le système de domination mauritanien bénéficie de l’appui de puissances occidentales, pour des motifs , ô combien fondés , de prévention de l’intolérance et de la terreur pseudo-religieuse, il rivalise avec les segments les plus obscurantistes de la société, dans l’appel au meurtre, l’inquisition et la diabolisation des démocrates et défenseurs des droits humains; ainsi, tient-il deux langages et affiche, au regard du monde libre, un vernis de modernité, pas très résistant à l’épreuve du pouvoir.

    Nous espérons que les Nations-Unies engagent, avec la Mauritanie officielle, une démarche franche et conséquente afin d’y éradiquer l’infériorité de naissance et l’impunité du racisme. Nous réclamons, en cas de non-coopération avec les instances de l’ONU, l’application, sans réserve, des mesures de rétorsion prévues par le droit international.

    Que vive le droit international, que vive l’universalisme, envers et contre le relativisme culturel et l’insidieuse diplomatie du « laisser le temps au temps » ! Je vous remercie."

    Biram Dah Abeid
    New York, le 10 décembre 2013

  • quiproquo (H) 14/12/2013 18:47 X

    De quoi se tordre de rire et de tristesse
    Mon pays, la Mauritanie, est un Etat de droits et de libertés, qui place la lutte contre l’esclavage et ses séquelles, la lutte contre toutes les formes de servitudes, au cœur de sa politique nationale