28-12-2013 22:40 - Les 13 événements internationaux qui ont marqué l'année 2013 - [Vidéos]
11 janvier : la France intervient au Mali
A la suite de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, le 20 décembre 2012, pour un « déploiement rapide » d'une force internationale au Mali, la France lance le 11 janvier l'opération Serval.
Une opération lancée en 48 heures pour déloger les groupes islamistes armés qui occupent le Nord-Mali depuis le coup d'Etat militaire du 22 mars 2012 et ont entamé une conquête vers le Sud et la capitale, Bamako. Près d'un an après, la France est contrainte d'y maintenir des troupes en nombre (2 800 militaires), tant la situation semble fragile.
Près de 13 000 hommes sont également déployés au sein de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Cette intervention française sera suivie en décembre d'une autre intervention des forces françaises, sous mandat de l'ONU, en République centrafricaine.
Lire le reportage : Mali : « On a cassé le donjon d’AQMI »
11 février : Benoît XVI annonce sa renonciation, le pape François lui succède
Lire le portrait : Jorge Mario Bergoglio, un jésuite austère et modéré
Lire l'édito du Monde : L'aggiornamento du pape François
5 mars : Hugo Chavez est mort
Hugo Chavez avait annoncé en décembre 2012 être victime d'une rechute du cancer qui avait été diagnostiqué dix-huit mois plus tôt. Nicolas Maduro l'a remplacé à la tête du Venezuela après avoir remporté, le 14 avril, l'élection présidentielle.
Voir le portrait multimédia d'Hugo Chavez en cinq thèmes
6 juin : les premières révélations d'Edward Snowden contre la NSA
Traître ou héros ? « Ni l'un ni l'autre, avait répondu Edward Snowden en juin, depuis son premier exil à Hongkong. Je suis un Américain. » L'ancien collaborateur de la CIA, qui a révélé l'existence de programmes de surveillance de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) en collaboration avec le journaliste Glenn Greenwald du Guardian, est à l'origine d'un scandale planétaire.
Selon les documents qu'il a révélés, et auxquels Le Monde a eu accès, la NSA a procédé à une collecte massive de métadonnées téléphoniques – numéros appelés, durée des appels, etc. – auprès de citoyens américains, mais également de ressortissants étrangers de par le monde. Visé par une enquête du FBI, Snowden est depuis réfugié en Russie.
Lire : Les révélations d'Edward Snowden, un séisme planétaire
Voir le visuel interactif : Plongée dans la "pieuvre" de la cybersurveillance de la NSA
15 juin : Hassan Rohani est élu président en Iran, les négociations sur le nucléaire sont relancées
A la surprise générale, le modéré Hassan Rohani remporte le 15 juin l'élection présidentielle en Iran, mettant un terme à huit années de pouvoir exécutif conservateur. Sa victoire, tout autant que le départ de Mahmoud Ahmadinejad, sont célébrés par des milliers d'Iraniens. A 64 ans, M. Rohani prône plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident, un dialogue qu'il avait dirigé entre 2003 et 2005 sous la présidence Khatami.
Ses appels à des discussions directes avec les Etats-Unis seront suivies d'effet : sa conversation téléphonique avec le président Barack Obama, le 27 septembre, constitue le premier contact officiel entre les deux pays depuis 1979. Ce « dégel » vient appuyer la relance des négociations sur le nucléaire iranien à Genève, qui aboutiront à un accord qualifié d'« historique » le 24 novembre entre la délégation iranienne, menée par Mohammed Javad Zarif, ministre des affaires étrangères, et le groupe des "5 + 1" (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne).
Lire : Hassan Rohani, le mollah diplomate
Lire : Entretien entre les présidents américain et iranien, une première depuis trente-quatre ans
Lire : Les détails de l'accord sur le nucléaire iranien
3 juillet : Le président égyptien Mohamed Morsi est déposé par l’armée
Le général Abdel-Fattah Al-Sissi est devenu le nouvel homme fort de l'Egypte après que l'armée ait déposé le président islamiste Mohamed Morsi, le 3 juillet.
En descendant massivement dans les rues à l'appel du mouvement Tamarrod (« rébellion »), les Egyptiens lançaient le 30 juin un ultimatum au président Mohamed Morsi. Le président islamiste est accusé de vouloir s'accaparer le pouvoir au profit de la confrérie des Frères musulmans et d'être incapable de redresser une économie au bord de la faillite. Ayant rejeté un ultimatum de l'armée à former un « cabinet de consensus », le président Morsi est arrêté et destitué le 3 juillet.
S'engage alors un nouveau processus de transition politique à la tête de l'Etat, où le général Abdel-Fattah Al-Sissi va s'imposer en maître de facto du pays, et une sanglante répression contre les membres et partisans de Mohamed Morsi , qui ont lancé deux sit-in au Caire, places Rabiya Al-Adawiya et Ennahda.
Alors que les dirigeants et sympathisants de la confrérie des Frères musulmans sont arrêtés et inculpés, les deux sit-in sont violemment évacués par les forces de sécurité, le 14 août, faisant des centaines de morts. Les manifestations pro-Frères se poursuivent, tout comme la répression qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, va progressivement s'étendre à tous les critiques du régime.
Voir : En Egypte, les quatre jours qui ont vu tomber Morsi
Lire le reportage : Mercredi 14 août, 7 heures, Le Caire devient zone de guerre
Lire : Les révolutionnaires égyptiens resserrent les rangs face au retour de l'Etat policier (en édition abonnés)
Lire : Mohamed Morsi va être jugé pour « espionnage » et conspiration en vue d'« actions terroristes »
21 août : Attaque chimique contre les banlieues de Damas
Les éléments recueillis dans les jours qui suivent par les renseignements occidentaux confirment la thèse d'une attaque chimique d'envergure menée par les forces du président Bachar Al-Assad. Ce dernier, rejetant la responsabilité de l'attaque sur les groupes « terroristes » qui animent le soulèvement depuis le 15 mars 2011, autorise finalement, le 25 août, une enquête des Nations unies sur l'usage d'armes chimiques en Syrie.
Les premières conclusions du rapport de la mission de l'ONU, rendues publiques le 16 septembre, confirment l'utilisation d'armes chimiques, sans désigner les responsables. La « ligne rouge », définie par le président Barack Obama et ses homologues français et britannique, a été franchie.
Menacé d'une intervention armée, le régime syrien accepte, sous la pression de son allié russe, de démanteler et de détruire son arsenal chimique. Le Conseil de Sécurité de l'ONU adopte, le 27 septembre, une résolution qui encadre ce processus. Sur le terrain, les combats se poursuivent parallèlement aux efforts diplomatiques pour trouver une solution politique à la crise syrienne, qui a fait plus de 126 000 morts en 33 mois.
Lire : Syrie : l'armée accusée de bombardements massifs et d'attaques chimiques
Lire : Un médecin à Damas : "Je savais que ces personnes allaient mourir"
Lire : Bachar Al-Assad, le survivant (en édition abonnés)
Lire : Le désarmement chimique de la Syrie, « un cas unique dans l'histoire moderne »
27 septembre : le GIEC remet son 5e rapport
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) adopte le premier volet de son cinquième rapport, un texte plus alarmant que sa précédente version de 2007. Verdict : la température de la Terre pourrait grimper jusqu'à 4,8 °C d'ici à 2100, et le niveau des océans s'élever de près de 1 mètre. Les experts du climat estiment également désormais « extrêmement probable » – c'est-à -dire, sous leur plume, avec une probabilité supérieure à 95 % – que l'élévation de la température terrestre relevée depuis le milieu du XXe siècle est bel et bien le fait de l'accumulation des gaz à effet de serre d'origine humaine.
Lire le compte-rendu : Réchauffement climatique : les experts du GIEC durcissent leur diagnostic
Relire le chat : Climat : "Le rapport du GIEC n'est pas catastrophiste"
Lire le décryptage : Pause du réchauffement climatique : légendes et vérités
17 octobre : l'OMS déclare la pollution atmosphérique cancérogène avéré
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), classe la pollution atmosphérique « cancérogène avéré » pour l'homme. Jusqu'à présent, seules les particules fines et le diesel étaient dans cette catégorie.
Selon le CIRC, 223 000 personnes sont mortes, en 2010, d'un cancer du poumon en lien avec la pollution de l'air. Cette dernière favorise également les cancers de la vessie et constitue un facteur de risque pour d'autres maladies respiratoires (asthme, broncho-pneumopathies chroniques obstructives) et pour les maladies cardiovasculaires.
L'exposition aux particules les plus fines (PM2,5) serait à l'origine de 3,2 millions de décès prématurés (avant 65 ans) de par le monde, principalement du fait des maladies cardiovasculaires.
Lire l'article : La pollution de l'air extérieur est "cancérigène", selon l'OMS
Lire l'éditorial du Monde : Pollution de l'air, un fléau pour la santé
Lire l'article : En Chine, la mégalopole Harbin paralysée par la pollution
8 novembre : le typhon Haiyan dévaste les Philippines
Le passage de Haiyan, l'un des typhons les plus violents à avoir jamais touché terre, frappe les îles centrales des Philippines avec des vents dépassant les 300 km/h et des vagues géantes semblables à un tsunami. Le bilan officiel, de plus de 6 000 morts et près de 1 800 disparus, ne cesse de s'alourdir : chaque jour, des corps en décomposition sont encore découverts.
Le gouvernement a estimé que plus de 4 millions de personnes avaient perdu leur logement et que beaucoup d'entre elles auraient encore besoin qu'on leur fournisse de l'aide alimentaire, des abris, et du travail. Selon le président, Benigno Aquino, les Philippines ont besoin de près de 3 milliards de dollars (2,2 milliards d'euros) pour reconstruire les régions dévastées.
Lire les reportages : Haiyan sème la mort et le chaos aux Philippines (édition abonnés), Dix jours après le passage d’Haiyan, les Philippins s’en remettent au ciel et A Tacloban, la vie reprend, en compagnie des cadavres
Lire : Typhon Haiyan : la Chine critiquée après une aide minimale aux Philippines
Voir le visuel : Tacloban, avant et après le typhon Haiyan
21 novembre : l’échec de Vilnius et la crise ukrainienne
Une semaine avant sa signature prévue lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) à Vilnius (Lituanie), les 28 et 29 novembre, l'Ukraine renonce à l'accord d'association proposé par l'UE. Alors que l'UE et la Russie se livrent à une véritable lutte d'influence dans ce pays de l'ancien bloc soviétique miné par les difficultés économiques, Kiev a fait le choix de la Russie. A l'appel de l'opposition, et notamment de l'ex-premier ministre en prison, Ioulia Timochenko, des dizaines de milliers de personnes se rassemblent à Kiev lors d'une manifestation en faveur de l'Europe, le 24 novembre.
Pendant un mois, les pro-européens manifestent à Maïdan, la place de l'Indépendance, lieu symbolique de la « révolution orange » pro-occidentale de 2004. Le premier ministre, Viktor Ianoukovitch, dont le gouvernement a échappé à une motion de défiance, signe, le 15 décembre à Moscou, un accord de rapprochement économique avec la Russie.
Le pays investira 15 milliards de dollars (10,9 milliards d'euros) dans des titres du gouvernement ukrainien et réduira d'un tiers le tarif de ses livraisons de gaz à l'Ukraine.
Lire : Ukraine : retour sur un mois de crise
Lire l'éditorial du Monde : Ukraine-Europe : le camouflet de Kiev
Lire le portrait : Vitali Klitschko, l'ancien boxeur qui mène la contestation en Ukraine
5 décembre : Nelson Mandela est mort
Un combat qui lui valut d'être condamné à perpétuité en 1964 pour « haute trahison et tentative de renversement par la force du gouvernement ». Libéré en 1990 après 27 ans de captivité, Madiba verra son combat aboutir avec l'abolition de l'apartheid, le 30 juin 1991. En 1993, il obtient le Prix Nobel de la Paix avec le président sud-africain Frederik De Klerk, et devint l'année suivante le premier président élu de l'Afrique du Sud.
Lire la nécrologie : Mort de Nelson Mandela, l'Africain capital
Voir : Les 11 images marquantes de la cérémonie en hommage à Mandela
Lire : Mandela : les discours entrés dans l'Histoire
19 décembre : Mikhaïl Khodorkovski gracié par le président Poutine
Le président russe, Vladimir Poutine, a annoncé le 19 décembre qu'il allait signer un décret de grâce en faveur de Mikhaïl Khodorkovski. L'ancien oligarque, libérable en août 2014, purgeait une peine de dix ans de prison pour « escroquerie et fraude fiscale ». Depuis le début, ses partisans y voyaient un règlement de compte politique du Kremlin contre l'homme d'affaires trop indépendant qui avait affiché des ambitions politiques en soutenant l'opposition.
Cette grâce, considérée comme un geste du président Poutine à l'approche des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi en février 2014, a été mise en œuvre le 20. L'ancien magnat russe s'est envolé pour l'Allemagne, où il a assuré qu'il ne comptait pas « s'impliquer dans la bataille pour le pouvoir ». Le 25 décembre, la Cour suprême russe a annoncé qu'elle allait réexaminer les dossiers de ses deux procès, qui impliquent également son ancien associé, Platon Lebedev, toujours en prison.
Lire : Mikhaïl Khodorkovski, 10 ans dans les prisons de Poutine
Lire le portrait : Khodorkovski, l'ancien magnat du pétrole qui voulait rivaliser avec Poutine
Lire l'entretien : « La grâce de Khodorkovski est un symbole et un signal très fort »
25 décembre : Un scandale de corruption fait vaciller le gouvernement Erdogan, déjà contesté en Turquie
A trois mois des élections municipales, la Turquie s'enfonce à nouveau dans la crise. Déjà contesté en juin par un vaste mouvement de contestation, parti de la place Taksim à Istanbul, le gouvernement islamiste de Recep Tayyip Erdogan avait tenu bon. Mais il a finalement chuté le 25 décembre à la suite de la démission de trois ministres mis en cause dans un vaste scandale politico-financier.
Arrivé au pouvoir en 2002, à la tête du Parti pour la justice et le développement (AKP), M. Erdogan s'est vu contraint à procéder à un vaste remaniement ministériel. Il reste cependant fermement décidé à résister par tous les moyens à la justice, à ses rivaux et à la rue, qui lui reproche sa dérive autoritaire et des lois jugées restrictives en matière de laïcité. Les manifestations ont repris dans le pays pour appeler à son départ et dénoncer la corruption à la tête de l'Etat.
Lire le reportage : Turquie : récit d'une nuit de résistance sur la place Taksim, à Istanbul
Lire l'éditorial : Le modèle turc en voie d'épuisement
Lire l'éclairage : Scandale de corruption en Turquie : quel rôle joue l'influente confrérie Gülen ?
