24-02-2014 13:51 - Ould Maham inaugure son magistère avec la langue de bois
Le Calame -
En regardant à la TVM la prestation du nouveau ministre de la communication et des relations avec le Parlement, Sidi Mohamed Ould Maham, on ne peut pas ne pas céder à la tentation de comparer celle-ci à celle de son prédécesseur Mohamed Yahaya Ould Horma, nommé depuis quelques jours à la tête de l’autorité de régulation.
Si ce dernier a fait preuve de retenue et de mesure durant son court séjour à la Communication, Ould Maham laisse l’impression d’être trop suffisant pour ne pas dire trop zélé.
En toisant les jeunes journalistes venus pour écouter les fameux commentaires du conseil des ministres, Ould Maham, contrairement à son collègue de la justice, venu se prêter au même rituel du jeudi, use de cette langue de bois réservée aux organes de la presse publique, qu’on croyait rangée jusqu'à la prochaine présidentielle.
Comme pour plaire au Boss qui l’avait oublié, depuis qu’il a été élu le 17 juillet 2009, Ould Maham, qui tient visiblement à rester dans les grâces du prince, lui qu’on donnait, comme jeté aux oubliettes, comme d’ailleurs le reste des limiers de la fronde des députés de 2008, se plait à répéter que le président Mohamed Ould Abdel Aziz qui veille sur nous, a donné des instructions "claires et fermes" pour tel ou tel dossier, que le pays est bien gouverné et qu’il roule sur la bonne voie.
Oui, Me Maham, vous avez peut-être raison, mais n’oubliez pas qu’Aziz ne vous a pas nommé pour servir les mauritaniens ce plat indigeste, mais pour jauger vos capacités – vous êtes élu au 2 e tour, on se le rappelle- à poursuivre la libéralisation du secteur de l’audiovisuel, à œuvrer à la pluralité des opinions, à vendre, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, une image saine et réelle de l'action gouvernementale.
Cette langue de bois a également été déroulée dans les institutions qu’il a visitées AMI, RM, TDM, Imprimerie nationale... après sa prise de fonction.
Le ministre de la justice a fait preuve de retenue voire même de modestie en répondant à une question relative aux présumés écoliers et autres manifestants en faveur de Ould Deddew. Sidi Ould Zeine a préféré rester dans les généralités, parce qu’il ne disposait pas, disait-il, d’éléments d’appréciations sur le dossier.
Un dossier sur lequel le ministre de la Communication est revenu pour déclarer que les auteurs de troubles seront soumis à la rigueur de la loi, ce que Sidi Ould Zein aurait pu dire, étant le ministre de la justice. L’option de Mohamed Ould Abdel Aziz de renouveler la classe politique par l’entrée des jeunes dans l’arène ne serait-elle pas mal partie ?
