16-03-2014 23:58 - Média audiovisuels : Sévère mise en garde de la HAPA

Média audiovisuels : Sévère mise en garde de la HAPA

Hebdomadaire Mauritanoix - Les changements tant attendus dans le monde audiovisuel mauritanien, après la promulgation de la loi sur l’ouverture de l’espace audiovisuel, se font attendre.

Il faut dire que les media privés sont en ligne de mire de leur autorité de régulation qui leur reproche, s’agissant de la couverture sensationnelle des évènements de la semaine dernière, un manque de professionnalisme et une violation de leurs engagements.

Les différents communiqués de la HAPA appelant les radios et télévisions privées à plus de professionnalisme dans le traitement de l’information concernant la profanation du Coran n’ont pas, semble-t-il, porté leurs fruits. En effet cette institution vient de publier un communiqué de mise en demeure qui pourrait précéder des sanctions pécuniaires si ces média n’obtempèrent pas.

Certains saluent cette décision jugeant que les nouvelles chaines ne font pas un travail de recoupement et de recherche de l’information, se bornant plutôt à reprendre le plus souvent les articles des sites électroniques. Ce qui n’est pas totalement faux tellement les informations contenues dans les sites, les radios et les télévisions privées se ressemblent.

D’autre par contre, y voient un recul de la liberté d‘information et la main à peine cachée du pouvoir qui chercherait à réprimer les média diffusant des informations qui ne lui plaisaient pas.

En fait, malgré le vote puis la promulgation de la loi sur l’audiovisuel qui consacre l’ouverture de l’espace audiovisuel mauritanien et le feu vert donné à 5 radios et 5 télévisions privées, le résultat est en deçà des attentes. Déjà la sélection de ces médias privés avait suscité beaucoup d’interrogation sur la transparence et l’équité dans le traitement des dossiers.

La HAPA se défendait en arguant avoir retenu les meilleurs dossiers, surtout ceux qui donnaient une garantie de pérennité financière. Un argument qui bat de l’aile aujourd’hui car les arriérés de salaires s’accumulent un peu partout et les contrats de travail n’existent presque pas. Il y a lieu de noter que les moyens humains font largement défaut.

Les radios et télévisions privées ont dû se rabattre sur le personnel des médias publics qui encadrent les quelques parents et amis recrutés par ci et là. Beaucoup doutent maintenant de la rentabilité de tout projet de télévision privée.

Non seulement l’équipement coûte les yeux de la tête, mais aussi les ressources humaines font cruellement défaut. Les ingénieurs et autres techniciens ne sont pas légion et ce n’est pas en l’espace de quelques semaines qu’on peut en former, fût-ce dans les meilleurs média occidentaux ou arabes.

En plus, la publicité, essentielle source de revenus des média, est encore embryonnaire dans le pays et très peu organisée, alors que sans elle, aucun budget ne pourra tenir durablement.

En plus des difficultés financières, les conseils d’administration interviennent souvent dans la ligne éditoriale piétinant le professionnalisme des directeurs. Bah Ould Saleck (Sahel Tv) et Hanevi Ould Dehah (El Watanya) ont fait les frais d’une autre vision privilégiant des programmes attractifs appréciées par les téléspectateurs.

Mais encore, la HAPA qui vient d’installer un centre d’écoute pour suivre et contrôler les programmes de ces média, n’est toujours pas au point. Mal nanti sur le plan matériel, financier, qu’humain, cette institution publique n’est pas en mesure de s’acquitter de sa mission de régulation des média malgré le dynamisme de son Président, l’Etat ne lui ayant encore pas fourni les moyens nécessaires pour réaliser son ambition.

Il est clair alors que l’ouverture médiatique connait de sérieux obstacles et bien de choses sont à revoir pour qu’elle ait lieu.

Mauritanoix N° 80




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Commentaires (1)

  • hahahasa (H) 17/03/2014 14:07 X

    pas de clientelisme ni regionalisme pour accorder l'autorisation à qui que soit, ces gens ne savent gerer que des boutiques