06-05-2014 08:17 - Fenêtre Sur: Medias et démocratie : une interdépendance
Le Rénovateur Quotidien - Le samedi 3 mai 2014 a été célébrée la journée mondiale de la liberté de la presse. Cette journée permet de célébrer les principes fondamentaux de la liberté de la presse, d’évaluer la liberté des médias dans le monde, de défendre leur indépendance ainsi que de rendre hommage aux journalistes morts dans l’exercice de leur profession.
Aujourd’hui la liberté de la presse, est un principe démocratique qui n’est pas toujours respecté. C’est l’occasion de voir quelle est l’interdépendance entre medias et démocratie.
La liberté d’expression, si elle est totale, peut être un facteur majeur en vue du renforcement du cadre démocratique actuel. Elle peut contribuer à apaiser les tensions et faire taire les démons de la division.
Actuellement, l’État continue d’encadrer les médias certes, mais Il doit le faire démocratiquement (organes de contrôle non soumis aux pressions politiques, comme la Haute Autorité Pour l’Audiovisuel (HAPA) afin de garantir l’égalité d’accès, le pluralisme de l’information, la neutralité de la presse dans le respect de la liberté d’opinion, etc.
Ceci se justifie d’autant plus avec Internet, qui permet de contourner les barrières internes, de multiplier les forums de discussion, d’ouvrir de nouveaux espaces de liberté, mais aussi de diffuser des rumeurs ou des contenus dangereux (pédophilie, extremisme...).
Les médias doivent respecter les choix et les attentes des citoyens. Il y a ainsi un jeu triangulaire entre hommes politiques /opinion publique et médias : les médias reflètent autant qu’ils forment les phénomènes de société. L’audimat sert d’instrument de mesure et permet de constituer les programmes proposés.
Il ne faut pas surestimer le rôle des médias. Le vote, notamment, ne dépend pas que de leur rôle, mais relève aussi d’autres déterminants, sociaux, économiques,...
Il ne faut pas confondre le média et la réalité qu’il reflète. Pour lutter contre l’effet déformant des médias, le rôle de l’éducation est primordial, en permettant de comprendre les messages (apprendre à regarder la télévision comme hier à lire le journal).La démocratie est en marche en Mauritanie.
Une nouvelle loi sur la liberté de la presse, consensuelle, a remplacé la très restrictive ordonnance N°91-023 du 25 juillet 1991, véritable arme de répression contre la presse ; une instance de régulation dénommée la HAPA, assure le contrôle du jeu médiatique.
Bien qu’encore fragile car manquant souvent du minimum pour fonctionner, la société civile constitue un pilier de la démocratie mauritanienne. Elle était à l’avant-garde du processus actuel et doit continuer à jouer son rôle de sentinelle et d’arbitre de l’arène démocratique mauritanienne.
La place de la presse est significative, notamment dans l’éducation citoyenne pour un meilleur éveil des mentalités afin d’asseoir la culture démocratique, fondée sur la tolérance et la justice sociale. Mais pour qu’elle puisse jouer ce rôle, la presse doit être à la fois responsable et plurielle.
L’ère du monopole étatique étant révolue. Aujourd’hui, plus que jamais, les Mauritaniens aspirent à la liberté de parole. Une aspiration, somme toute, légitime qui ne saurait se concrétiser sans un cadre démocratique stable. Même s’il y a eu progrès, le chemin à parcourir reste encore long.
BAC
