Le Véridique - La scène médiatique connait ces jours-ci, un immobilisme notoire et une stagnation inédite, depuis le premier jour du Ramadan, ce mois béni du Coran et du pardon.

Aussitôt l’élection présidentielle terminée, son vainqueur annoncé, que le perdant ait pris conscience du degré de sa popularité, que le croissant lunaire ait été observé, nous sommes devenus subitement des dévots singuliers, priant jour et nuit sur le piédestal du Ramadan, comme des gens nouveaux, venus au monde avec ce mois béni, avec des esprits sains et généreux, écrivant et décryptant les infos loin de la politique, de ses pièges, objectifs et défauts.

Notre jeûne s’est étendu aux recettes médiatiques qui constituaient le carburant de la presse, comme si les médias et la politique sont entrés dans une trêve, dans un sommeil profond ; soit un paradoxe dicté par des nouvelles circonstances ou par une vérité qui se dissipe dans la réalité vécue, éclipsée par le temps .... que les démons de la politique et de la presse soient enchaînés comme les Satan dans ce mois béni du Ramadan.

Il ne nous reste plus comme occupation que connaitre les bienfaits du jeûne pour notre santé mentale et physique, de suivre les dernières études écrites sur les vertus du Ramadan, comment manger, boire, dormir, quels sont les moments appropriés pour les besoins et les interdits du Ramadan, comment marcher, parler et comment écrire pendant le Ramadan.

Comme si nous sommes sortis du monde dans lequel nous vivions, comme si nous nous sommes extirpés de nos corps pour les échanger contre une planète étrange jamais connue auparavant, quand on s’imprégnait ou on aspirait les airs des jardins politiques.

On s’interroge à ce propos pourquoi, le contexte arrive à maitriser le discours de l’heure, jusqu’à vivre le moment, tantôt de façon prématurée, tantôt de façon tardive, nous faisant noyer en ces vifs instants ?

Est-ce que cette situation est due à la force d’accompagnement de l'événement et de notre effort de demeurer au diapason de l’actualité pour les nouveautés effectives et pour traçage de ses empreintes pour faire de l’info une ombre de la réalité ?

Ou est-ce le résultat de la faiblesse de nos articles et de la rareté de la production médiatique dans notre espace, focalisée sur les discussions du moment, même si elles représentent un aspect courant de la vie?

Didi Nejib
atlanticmedia
Interprété par Md O Md Lemine