18-08-2014 17:06 - 17 Août 1991 – 17 Août 2014 : Que de chemin parcouru
Eveil Hebdo - Lorsqu’en 1991 l’Eveil-Hebdo voit le jour, peu d’observateurs imaginaient qu’il ferait encore partie du paysage médiatique 23 ans après et encore moins qu’il serait parmi les journaux les plus anciens et le plus réguliers du pays.
En effet, à l’époque, rien ne pouvait laisser présager une telle longévité. N’eût été la volonté, la détermination et l’abnégation de ses promoteurs, ainsi que le dévouement et la conviction des nombreuses équipes de rédaction qui se sont succédé dans cette publication, l’Eveil-Hebdo aurait connu le même sort que les dizaines de journaux qui ont été emportés par les innombrables embûches qui ont jalonné l’histoire de la presse mauritanienne.
Bien sûr, Il y avait d’abord les contraintes matérielles. Sans être long, à titre d’illustration, le journal ne disposait que d’un seul ordinateur «Macintosh» sur lequel on faisait la saisie. Pour la maquette, il fallait mettre toute la matière dans des «disquettes» dont la qualité laissait souvent à désirer.
Ainsi, il arrivait, après avoir fait plusieurs kilomètres, qu’on soit obligé de retourner au siège du journal pour reprendre l’opération, parce que la machine refusait de lire une disquette. Finalement, on avait opté pour une solution radicale : transporter l’ordinateur !
Après, on devait affronter les «affres» de l’imprimerie où les calques étaient déposés ; et si par malheur il y avait des erreurs et qu’il fallait reprendre certaines choses, on était obligé de sillonner les quartiers pour retrouver les journalistes et le maquettiste : Les téléphones portables n’existaient pas à l’époque !
Si on parvenait à dépasser les embûches de l’imprimerie, les tracas n’étaient pas pour autant terminés. Le Ministère de l’Intérieur, chez lequel étaient déposés des exemplaires du journal et dont le récépissé était exigé par l’Imprimerie pour «libérer» l’édition, avait droit de «vie et de mort» sur les journaux, qu’il pouvait censurer, suspendre de un à six mois, ou «libérer», parfois après plusieurs jours.
Aujourd’hui, sans verser dans l’autocongratulation et l’autosatisfaction, force est de reconnaître - malgré les nombreuses difficultés qui persistent (matérielles et financières) – que l’Eveil-Hebdo, pionnier de la presse mauritanienne, s’est imposé parmi les publications les plus crédibles du pays. Ce parcours et cette longévité, s’expliquent, entre autres, par une ligne rédactionnelle qui a su résister aux pressions et aux attitudes partisanes.
Il est vrai qu’à ses débuts l’Eveil-Hebdo a eu à prendre des positions qui ont pu être considérées comme «sectaires» ; mais il faut reconnaître qu’avec le contexte de l’époque qui était marqué par des violations massives des droits de l’homme, le manque de liberté, d’égalité et de justice, il était difficile de faire autrement ; une ligne éditoriale étant fortement tributaire de son époque.
L’Eveil-Hebdo a ainsi évolué pour se positionner comme un journal à équidistance entre tous les acteurs politiques, économiques et sociaux ; ce qui lui vaut souvent – paradoxalement – des inimitiés, les uns et les autres lui reprochant ses «attaques», dès qu’un article ne va pas dans le sens qu’ils souhaitent. Mais c’est ça aussi le prix de l’indépendance.
La rédaction
