29-08-2014 23:43 - UFP : Résolution sur la situation économique et sociale
UFP-Considérant l’aggravation de la crise économique, se traduisant plus que jamais, par une paupérisation de plus en plus manifeste des populations : explosion de la pauvreté, licenciements massifs, forte augmentation de la mendicité, … ;
-Considérant que cette aggravation de la pauvreté à un moment où notre économie, du fait principalement des recettes tirées d’industries extractives, enregistre des taux de croissance (6.70%) et des réserves de change (995,6 million de Dollar) d’un niveau rarement égalé dans l’histoire de notre pays ;
-Considérant que cette augmentation de la pauvreté, parallèlement à l’accroissement des richesses du pays, illustre de manière éloquente l’utilisation de cette croissance au profit d’une minorité et du renforcement de la dictature ;
-Considérant que des institutions financières internationales (Banque mondiale, BAD) ont exprimé des inquiétudes, quant à l’accroissement de la pauvreté en Mauritanie ;
-Considérant que ces mêmes institutions financières ont déploré, par ailleurs, la trop forte dépendance de notre économie vis-à -vis des recettes des industries extractives, fondées sur des prix très volatiles ;
-Considérant l’exacerbation de la crise sociale que vit le pays présentement avec notamment la hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité, des médicaments et des tarifs du transport, de la montée du chômage, notamment parmi les jeunes diplômés et la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens, l’abandon par l’Etat des populations rurales confrontées à une année de faible pluviométrie, en plus de la montée de la criminalité et de l’insécurité ;
-Considérant la détérioration des services de santé, la marginalisation des franges les plus vulnérables et la situation de nombreux citoyens contraints de recourir à des soins de santé à l’étranger, en dépit de leurs moyens limités ;
-Considérant l’échec fatal du pouvoir, en dépit du tapage médiatique, dans la restructuration des quartiers précaires de Nouakchott (25 000 familles encore non loties en dépit de l’annonce de la fin officielle de l’opération) ;
-Considérant le silence du pouvoir sur la souffrance des habitants du Wharf, la spoliation de leurs propriétés des habitants de Ghandahar et son indifférence face au sort de travailleurs licenciés en masse par Schenker, Pizzorno et d’autres sociétés minières ;
-Considérant la démission du pouvoir par rapport à la protection de la jeunesse et de la petite enfance en proie à la délinquance et à la consommation de drogue, particulièrement dans les grandes villes ;
-Considérant l’échec patent du système éducatif, illustré par les faibles taux de réussite dans les examens (Baccalauréat), notamment dans l’école publique ;
-Considérant l’état désastreux de la ville de Nouakchott dont les populations font face aux problèmes liés aux eaux stagnantes, à l’entassement des ordures avec les dangers que cela comporte pour la santé publique ;
-Considérant les prévisions des experts indiquant que la capitale court une grave menace du fait de la montée de l’océan ;
Le B.E de l’UFP réuni en session ordinaire les 21, 22, 23, 24 et 25 août 2014,
•Condamne fermement le pillage méthodique de ressources minières, halieutiques et financières au profit d’une minorité d’hommes d’affaire monopolistes et d’autres milieux proches du pouvoir et de certains investisseurs étrangers ;
•Condamne fermement la corruption et la gabegie qui gangrène ces secteurs comme jamais auparavant ;
•Dénonce avec énergie la démission de l’état, face à la hausse vertigineuse des prix et son incapacité à initier une politique efficace d’emploi à même d’absorber le chômage notamment parmi les jeunes ;
•Appelle à la prise de mesures efficaces et immédiates pour réduire les prix, particulièrement les prix des denrées de première nécessité, comme cela a été fait dans certains pays de la sous région ;
•Exige une reforme de l’enseignement et l’adoption d’une politique efficiente ciblant les jeunes et la petite enfance pour les sauver des dérives et prémunir la société contre la débauche et l’anarchie ;
•Proclame sa solidarité et son soutien aux populations du Wharf, de Ghandahar, aux travailleur licenciés, aux habitants des quartiers précaires, aux victimes de la sécheresse ;
•Enfin, met les autorités devant leur responsabilité entière pour prévenir les risques graves qui pèsent sur l’avenir de la ville de Nouakchott face aux multiples problèmes d’environnement et d’assainissement.
Nouakchott, le 25/08/2014
Le Bureau exécutif