Abou Cissé - Comme des milieux de Mauritaniens résidant en Europe, Aboubacar Cissé qui travaille en Espagne était revenu au pays pour renouveler son passeport.

Après plus de deux mois de calvaire et des rendez-vous longs comme la Muraille de Chine, sans aucun horizon d’obtenir le document, Aboubacar est sorti de ses gongs. Sa frustration, selon lui, était d’autant grande qu’il voyait les gens venus avec lui et bien même après lui, décrocher leur passeport en une ou deux journées.

Une vive altercation l’opposa alors à l’agent prédisposé aux documents d’état-civil. Il lui cria au visage, qu’il est Mauritanien comme tous les autres et qu’il a présenté un dossier valide et complet, a payé les frais et ne comprend pas pourquoi il est traîné depuis plus de deux mois.

Cette lenteur dans les procédures risquait tout simplement de lui faire perdre son emploi, si ce n’est déjà fait, selon lui. Alors fou de colère, Aboubacar Cissé s’en serait pris à la bagnole du responsable de l’Etat-civil, l’endommageant légèrement.

Déferré au Parquet de la République auprès du tribunal de Nouakchott, l’Empire Islamique des Sables, il expliqua au Procureur les raisons de sa colère, expliquant être l’objet d’une véritable discrimination de la part de l’agent en question.

Et le Procureur de lui faire savoir que la voiture n’a rien à voir dans son différent avec l’agent en question et que l’endommager ne fait pas partie de la solution. Et Aboubacar de lui dire que cela fait bien partie de la solution, car c’est cette voiture qu’il utilise pour venir au bureau. Aboubacar a été incarcéré à la prison de Dar Naïm, puis jugé deux jours après et condamné à 1 mois de prison.

Le lendemain de sa libération après avoir purgé sa peine, Aboubacar s’est rendu à l’Etat-civil où son problème fut réglé à l’amiable. Après avoir obtenu son passeport, avec la solidarité des autres Soninkés, Aboubacar Cissé est actuellement en Espagne.

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