19-12-2014 21:00 - Détournement de fonds dans les trésoreries régionales : Quand les scandales financiers font pschitt...
L'Authentique - La série de détournements de fonds publics qui a effeuillé quelques trésoreries régionales, notamment à Nouadhibou, Sélibaby et Aïoun pourrait bien finir dans l’impasse au grand dam des populations qui voient une dizaine de milliards d’ouguiyas prendre des méandres autres que ceux qu’ils devaient suivre.
Tout indique en effet, que les personnes citées dans ces différentes affaires, et placées en détention, pourraient retrouver l’air libre.
Cela fait déjà quelques jours que le ministère des Finances est ébranlé par des scandales qui se sont produits dans différentes Trésoreries régionales. De plus en plus, ces faits semblent être relégués au second plan du fait de “mains invisibles” qui s’emploieraient à étouffer ces différentes affaires. Nombre d’employés de l’Etat seraient pourtant concernés De sources proches du dossier,le ministre des Finances Thiam Diombar aurait même été cité.
Son nom figurerait dans la déclaration du fonctionnaire, le Trésorier d’Aïoun qui avait fuit en direction du Mali et du Sénégal. Ce dernier, El Wely Ould Khalifa, remis il y a quelques jours par les autorités sénégalaises à leurs homologues mauritaniens après sa fuite, aurait avoué avoir fait don d’un cheval pur race au Ministre en question juste après sa nomination avant de lui offrir un chameau d’abats. Les mêmes largesses, selon ses aveux aux enquêteurs, il les aurait également dispensés à d’autres inspecteurs des Finances et des cadres du Trésor public, des montants à huit chiffres. A lui tout seul, El Wely aurait détourné près d’1 Milliard 500 Millions d’UM.
Son prédécesseur, cousin proche de Mohamed Ould Abdel Aziz et répondant au nom de Cheikh Sidi Mohamed, aurait lui aussi bouffé près d’un Milliard d’UM. Il aurait été attrapé par les autorités marocaines, via Interpol et remis il y a quelques jours aux autorités mauritaniennes.
Selon les informations rapportées par des sources de presse, Cheikh Sidi Mohamed aurait joui pendant longtemps de la protection d’une grande ponte proche du président Aziz. Ces sources d’affirmer qu’il s’était enrichi d’une manière spectaculaire ces dernières années, accumulant un impressionnant patrimoine foncier, des villas, des sociétés, dont la dernière spécialisée dans la vente d’eau minérale. Quid alors du Trésorier de Sélibaby qui aurait lui aussi été ramené au pays via Interpol par les autorités marocaines ?
Aujourd’hui, il semble qu’une sombre machine à dénaturer les faits serait en marche en vue de classer ces affaires de détournement. En effet, des démentis commencent à fuser, provenant d’organes de presse souvent à la source des fuites. Tous s’évertuent à lancer des campagnes de démenti, soutenant qu’aucune preuve n’a encore été trouvée pour inculper les suspects.
Alors pourquoi auraient-ils fui et pourquoi des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre eux ? Les observateurs estiment que des arrangements seraient en train d’étouffer ses scandales dans l’œuf. Si ce ne sont pas eux les responsables des détournements détectés par les limiers de l’Inspection générale d’Etat, il faudrait quand même retrouver les vrais coupables, plaide une partie de l’opinion qui se demande si personne n’est coupable, qui va alors rembourser les milliards d’UM détournés dans la Trésorerie d’Aïoun ?
S’ajouterait à ces cas qui semblent se diriger vers des règlements à l’amiable, selon les premières tendances relevées par les sources, l’affaire des fonds de l’armée qui s’est lui aussi achevée en queue de poisson. Le premier responsable, cousin de Mohamed Ould Abdel Aziz et dénommé Ould Khoumani n’a pas végété en prison, libéré qu’il fut au bout de quelques jours de prison. Le comptable de l’Etat-major, condamné à seulement 2 ans de prison, vient lui aussi d’être libéré sans que l’opinion ne sache l’issue du dossier : les fonds incriminés ont-ils été remboursés ou pas ?
Ahmed B.