04-05-2015 20:16 - Société/médias : Journée internationale de la presse. Quand la toile tue la presse écrite
Depuis Gutenberg et l’imprimerie, la presse écrite est devenue grâce à l’impression le véhicule des mass-médias le plus prestigieux et le plus respecté, même après les apparitions du transistor, de la radio et de la télévision.
A compter du de la fin du 19 e siècle et surtout durant tout le 20e siècle dernier, la presse écrite était devenue une activité économique de type industrielle avec une forte valeur ajoutée prenant source dans l’édition, mais dérivant dans l’imprimerie, la publicité et la distribution.
C’est la presse écrite qui assure une fonction d’incubation dans tous les formats de diversités et de diffusion des informations, des idées, des opinions, de la connaissance et reflétera partout, la vie des arts et les pulsions de toutes les formes d’expression culturelles, avant que la radio et la télévision ne s’en saisissent et en assurent le relais.
Au sortir de la deuxième guerre mondiale, malgré la massification du transistor, la presse écrite est devenue le média-leader.
Ce n’est qu’à partir des années 1970, avec l’arrivée de la couleur à la télévision, que l’hégémonie de la presse écrite a commencée à s’effriter. Le téléphone mobile et l’ordinateur portable ont ouvert les voies nouvelles du multimédia, avant de porter le coup fatal à la presse écrite et le développement de satellites commerciaux à fait le reste.
Aujourd’hui donc, si la presse écrite souffre dans les pays fortement industrialisés avec des habitudes de consommations acquises depuis plusieurs générations par des populations ayant un réel pouvoir d’achat, cela ne saurait être mieux vécu sous nos cieux. D’expérience et par étude de notre environnement, nous pouvons dire que la presse écrite dans son ensemble est dans la tourmente.
A l’image du journal « le Monde », fondé Hubert Beuve-Mery au sortir de la seconde guerre mondiale, a été racheté à près de 100 millions d’euros en 2010. Idem pour le « Time » aux Etats-Unis, ce prestigieux organe détenteur de plusieurs prix Pulitzer, qui a mis sous hypothèque son siège, un immeuble situé en plein cœur de Manhattan, à New-York. Ils ont réussi leur opération de sauvetage en évoluant désormais dans le temps, un temps qui exige des adaptations et des mutations avec le net.
C’est dire que l’environnement de la presse à travers la planète souffre de goulots et pesanteurs dont les plus néfastes sont aujourd’hui pour la presse écrite, son marché de la publicité bat de l’aile, que dire de sa distribution? Dans des pays comme le nôtre où les gens lisent peu, il est évident que poursuivre l’édition de presse écrite dans un environnement aussi parasité, relève de l’héroïsme que d’une volonté de recherche effrénée de profit.
Nous ne désespérons pas de voir les autorités se rappeler que ce secteur d’activité est à la fois créateur d’emplois et de richesses et qu’il faudra bien penser à lui porter assistance comme cela se fait dans tous les pays où un secteur traverse une conjoncture difficile. Pour la presse écrite, il lui faut marcher ou crever face à la toile.
ADN
Copyright © 2015 Cridem
