28-01-2016 11:00 - Contrepoint / Ethique et déontologie du métier de journaliste
« Une presse censurée a un effet démoralisant, le gouvernement n’entend plus que sa propre voix et sait bien qu’il n’entend qu’elle. Une partie du peuple s’habitue à croire que tout ce qui n’est pas libre est illégal et que tout ce qui est libre est légal…..Voilà comment la censure tue l’esprit civique » Karl Marx. (Cité par Paul Landvai, in « Les Fonctionnaires de la Vérité »).
L’exercice du métier de journaliste est fondé sur le respect de valeurs morales, religieuses et sociales. Ces obligations sont répertoriées dans des codes de déontologie. La déontologie apparait comme une sorte de table des lois en matière professionnelle. Elle est impersonnelle et s’applique normalement en tout temps et en tous lieux.
L’éthique est individuelle et interpelle l’individu dans son système de valeurs et de son adhésion à une certaine morale.
Les principes de déontologie commandent la démarche du journaliste dans les phases de collecte, de traitement et de diffusion de l’information. Leur observation n’est pas facultative.
C’est une obligation à laquelle, le journaliste doit soumettre ses actes et ses décisions au plan professionnel. Les impératifs moraux contenus dans les codes de déontologie sont les suivants :
La vérité. La recherche et la diffusion de celle-ci constituent « le devoir primordial des journalistes » d’après le premier article de la Déclaration de principe de la FIJ (fédération internationale des journalistes), sur la conduite des journalistes.
Ce code de déontologie plus connu sous la désignation de Déclaration de Bordeaux, précise que « le journaliste ne rapportera que les faits dont il connait l’origine, ne supprimera pas les informations essentielle et ne falsifiera pas de document ».
La recherche et la publication de la vérité, peuvent se heurter à des objections que le journaliste se formule lui-même et qui peuvent aussi préoccuper les autorités et une partie du public.
Le préambule de la Charte de Munich reconnait en effet que « la mission d’informer comporte nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes s’imposent ». Ces limites sont celles de la conscience du journaliste, de sa liberté et de sa responsabilité ».
L’impartialité et l’équité du journaliste se démontrent lorsque son travail n’est entaché d’aucun parti pris ou préjugé. Il présente au public des faits avérés et ne tente pas de forcer la conviction des uns ou des autres. L’impartialité se manifeste également dans une certaine manière de rédiger l’information. Le ton laudateur peut rendre suspect le contenu de l’information.
Le journaliste est parfois troublé face à des événements qui agressent ses valeurs (scandale, injustice) ou qui au contraire, remportent son adhésion parce qu’ils renforcent ses convictions profondes. Il doit alors se départir du réflexe d’adhésion ou de rejet pour prendre du recul par rapport à l’événement. S’il ne le fait pas, le risque est réel qu’il transmette une information déformée par sa sensibilité et comme telle entachée de subjectivité.
De manière générale, il est recommandé au journaliste de publier seulement des informations dont il connait la source. A défaut, il doit accompagner ces informations, des réserves de rigueur. Ces sources peuvent êtres ordinaires, anonymes. La liberté et la responsabilité sont deux valeurs qui déterminent fortement son travail et ses prises de décisions.
ADN
Copyright © 2016 Cridem
