Oumar Tafsir Bocoum - Les rideaux sont tombés sur le dialogue national inclusif ouvert au palais des congrès de Nouakchott depuis le 29 Sep tembre dernier. Cet événement de haute importance a vu la participation de plusieurs formations politiques tant de la majorité que de l’opposition modérée en plus des syndicats, de la société civile et de personnalités indépendantes.

Le FNDU et d’autres acteurs politiques ont opté de ne pas participer au débat, soupçonnant le segment gouvernemental de ne pas jouer la transparence et la sincérité à cette occasion.

Toute la nation avait en effet pris conscience que le climat sociopolitique du pays s’était considérablement dégradé ces dernières années et qu’un dialogue national pouvait, s’il est bien étudié et bien conduit, permettre une amorce de décrispation et, au-delà, restaurer la confiance entre les différents acteurs et relancer la machine, sur des bases consensuelles et durables.

Les assises qui viennent de se tenir ont eu néanmoins le mérite d’ouvrir un débat libre sur des thématiques majeures touchant la politique, l’économie, la sécurité etc

Dans les ateliers mis en place à cet effet, on a noté de part et d’autre des interventions critiques et pertinentes, révélant un haut niveau de maitrise des dossiers de la part des dialoguistes, même si parfois le débat a tourné à la passion ou à la violence verbale.

Un dialogue politique instauré après une si longue crise doit nécessairement connaitre une ambiance de polémiques comme d’ailleurs cela se passe sous d’autres cieux.

Globalement les discussions ont eu libre cours sur tous les thèmes retenus. Parallèlement aux assises du Palais des congrès, des débats ont été organisés au niveau des chaines publiques et privées de radios et de télévisions.

Malheureusement certaines personnalités politiques ont abandonné la table de concertation de façon prématurée au motif que des sujets imprévus et qui fâchent ont été introduits dans les discussions à la dernière minute.

Toutefois, au sortir du processus, on aura au moins disposé d’outils pour capitaliser les acquis du dialogue dont le document final validé servira de cadre d’action pour corriger les insuffisances et dessiner une nouvelle trajectoire des institutions de notre pays et des hommes qui les animent.

Sur papier une batterie de mesures sensées adoucir le climat politique a été notée, des engagements ont été pris, le tout acté par un document de synthèse marquant la convergence des opinions formulées

Mais notre responsabilité collective réside dans le fait que nous devons baliser le parcours en évitant autant que faire se peut de poser sous nos pieds des obstacles de nature à ralentir ou bloquer notre marche pour la paix, la cohésion sociale et le progrès. Là, nous voulons parler de l’obligation morale de passer à l’acte pour traduire les projets en actes concrets.

En effet nous sommes confrontés à une multitude de défis qui requièrent que l’on renoue avec certaines de nos vertus telles que la tolérance et l’engagement pour le travail

Oumar Tafsir Bocoum
Consultant et acteur politique
Oumarbocoum22@yahoo.fr