10-04-2018 15:51 - Scandale et danger : L’immeuble de la SNIM une menace pour le public ?

Scandale et danger : L’immeuble de la SNIM une menace pour le public ?

Mauriweb - La Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM) avait, pendant la période d’euphorie, décidé de construire à Nouakchott un immeuble de haut standing situé à la place dite « des blocs rouges ».

La construction de cet édifice était censée répondre à la volonté de l’entreprise de participer à la modernisation du centre de ville de la capitale et d’offrir aux opérateurs économiques des espaces pour bureaux. L’immeuble devait refléter l’image de l’entreprise et de son « label qualité ».

L’immeuble en question trône actuellement « majestueusement » au centre ville de Nouakchott et a été inauguré dans le cadre des festivités commémoratives du 28 Novembre dernier par le président Ould Abdel Aziz.

L’immeuble est constitué d’un sous-sol utilisé comme parking, d’un Rez-de-chaussée qui abritera le hall d’entrée, accueil, des agences (banques, assurances, etc.), un 1er étage réservé aux restaurants, cafés, et snacks, et de 14 autres étages qui sont destinés à être des plateformes de bureaux. La « Tour » devait être desservie par trois escaliers et trois ascenseurs.

Mais ça, c’est ce qui était prévu. On est passé par bien des soubresauts et péripéties pour aboutir à la structure difforme et brinquebalante qui domine aujourd’hui le paysage de la capitale.

La SNIM avait octroyé le marché dans des conditions obscures que nous avions relatés au QDN en 2012, pour un montant de 15 millions d’euros auxquels se seraient ajoutés deux autres millions d’euro au titre d’un avenant qualifié par beaucoup connaisseurs de, complaisant. Bien entendu les travaux accusent aujourd’hui plus de deux ans de retards sans que cela fasse l’objet de la moindre pénalité.

Mais l’explication de la magnanimité des autorités mauritanienne trouve son explication dans le fait que le partenaire de la société Atersa, en charge des travaux, (filiale du groupe espagnol Elecnor) n’est autre que Hammadi Ould Bouchraya un proche de la présidence. A l’époque, notre papier nous avait valu un droit de réponse cinglant assorti de menaces de poursuites judiciaires.

« A l’ouverture des offres, Elecnor a été le moins disant. J’invite également le journal à s’adresser à la direction des projets de la SNIM pour voir si la procédure a été un gré à gré ou une compétition contraignante où l’avantage a été donné à la meilleure offre.

Pour la petite histoire, Elecnor a déjà gagné, avec un autre partenaire national, un important projet en Mauritanie qu’elle a exécuté dans les conditions et délais requis. Elle n’est donc pas une inconnue dans les anales de nos BTP. »
Nous assena-t-il sur le ton du reproche. Mais les vœux pieux sont une chose et la réalité une autre.

En effet il suffit juste de passer à coté de l’édifice, et nul besoin d’être ingénieur ou architecte pour constater que d’énormes fissures lézardent tout le bâtiment, surtout au niveau de la mezzanine. Pire l’un des gros poteaux qui supporte toute la structure semble être coupé en deux (voir photos) mais qu’aurait on pu attendre d’un marché accordé dans des conditions si douteuses.

A titre de comparaison l’immeuble de la BMCI ex Afarco construits dans les années 70 par l’entreprise mauritanienne SOMACO TP, est aujourd’hui rénové après presque 50 ans de bons et loyaux services par une autre entreprise mauritanienne, ELIF qui s’acquitte de cette tâche avec compétence et professionnalisme dans la mesure où contrairement à l’entreprise espagnole, il n’ y a aucune gène pour le voisinage.

Soulignons que la même société espagnole avec les mêmes partenaires, avait obtenu, dans des conditions tout aussi douteuses, le marché du parc éolien de Boulenouar pour plus de 100 millions de dollars US tout comme elle a eu le « privilège » d’établir un partenariat avec le gouvernement mauritanien et la société MACOGER (Ould Bouchraya) pour le lancement d'une usine de production de panneaux photovoltaïques société qui s’est vue accorder aussitôt au conseil des ministres une concession d’un terrain d'une contenance de 2 hectares pour l'installation de ses locaux et des équipements destinés à la fabrication de panneaux photovoltaïques.

C’est dire qu’une société qui bénéficie d’autant de privilèges et de protection a peu de chance de se voir demander des comptes par des autorités dont on a toutes les raisons de croire qu’elles en profitent. Toujours est-il que la Tour de la SNIM et avant même d’être remise est au centre d’une polémique. Elle est un danger pour les passants mais aussi et surtout pour les casses cous qui voudrait s’y établir. En tout état de cause il est impératif de conduire une étude indépendante pour savoir quels dangers nous courons tous. En tout état de cause la sonnette d’alarme est tirée.

B.C.















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Commentaires (8)

  • foutatoro (H) 13/04/2018 12:34 X

    Ce pays est une tragicomédie !!!

  • Mohammed-Ali (H) 12/04/2018 16:27 X

    Ce qui est malheureux, c'est qu'il y aura toujours de la tricherie en Mauritanie, pourquoi?? Dans les appels, des plans et des caractéristiques techniques sont spécifiés dans les cahiers des charges, mais une fois le marché est attribué, on impose des modifications très importantes à l'exécutant sans aucun avenant financier. Cela quand l'attribution de l'appel d'offre se passe dans des conditions plus ou moins correctes. Le fournisseur est dans ce cas dans l'obligation de tricher, un peu de ciment en moins par ci, un peu de fer à béton en moins par là tout juste pour équilibrer ses comptes.Il faut économiser pour faire des ''petits cadeaux'' aussi. Pour ce qui est de cet immeuble, j'ai vu faire les fondations, mais après quelques temps les travaux ont été arrêtés pour des modifications de plans, les avenants ont tardés à venir, sont ils arrivés??

  • medvall14 (H) 11/04/2018 14:06 X

    On ne construit pas un bâtiment de cette envergure sans société de vérification des travaux, genre Veritas. Moi je suis pressé de voir le désordre du parking dans 6 mois ;

  • tajidine (H) 11/04/2018 10:00 X

    Incroyable !!! Qui est le bureau d'études chargé du suivi ? La SNIM devrait faire appel à une expertise nationale indépendante pour élucider ce "mystère" ... un immeuble flambant neuf ayant coûté vingt Millions d'Euros (étude + construction + suivi), soit plus de 8 milliards d'Ouguiyas, et présentant autant de fissures ne présage rien de bon. Pour commencer, un périmètre de sécurité doit être établi autour de l’édifice en attendant l'expertise. Les ministères en charge de l'Urbanisme et de l'équipement sont aussi concernés par ce problème. J'ai vu que la SNIM avait lancé un appel à candidature pour la sélection d'un prestataire de service qui sera chargé du nettoyage de l'immeuble; il faudrait penser à la réception de l'immeuble avant son nettoyage. J'invite les ingénieurs BTP et en particulier les associations nationales d'architectes, d'ingénieurs GC et BTP de nous édifier ! Espérons que c'est juste des fissures superficielles.

  • samba el bakar (H) 11/04/2018 08:44 X

    Ah bon,vous osez ?Vous allez voir ce que vous allez voir ! Nous qui avons fait de la lutte contre la gabegie et la prévarication notre cheval de bataille ,nous accuser de ce gâchis ? Il est vrai quand même que ce sont là deux termes soigneusement mis au congélateur dans les oubliettes d’un palais depuis longtemps. Voyez-vous dans ce Pays, les affaires scandaleuses étaient bien encadrées et transformées en oreillers d’Ouguiya qu’on se partageait entre copains. Toutefois quand la mégalomanie a gagné les esprits, on veut extérioriser les rêves par des ouvrages pharaoniques du genre de cet immeuble mal conçu mal fagoté véritable gouffre aux sous, avec en prime le risque sécuritaire si bien décrit. Cet immeuble marquera les esprits des Mauritaniens tant il aura symbolisé la mainmise du Président des Pauvres sur la SNIM par une marionnette ,Oudaa,cet ingénieur dont les seules traces indélébiles laissées lors de son premier passage à la SNIM n’auront été que ses empoignades épiques avec les journaliers pour s’accaparer des fûts d’huile vides revendus à 1200 A-UM l’unité dans le marché local.Bravo les journalistes et tous les hommes de bonne volonté pour accumuler les preuves.Il faut bien qu’un jour ou l’autre que les auteurs de ces crimes économiques odieux répondent bien de leurs actes devant les citoyens Mauritaniens

  • pyranha (H) 10/04/2018 20:08 X

    Merci MAURIWEB notre ( WASHINGTON POST )toujours des preuves palpables. C'est se qu'on appelle no comment !!! sans commentaire... Franchement ce pays !! et s'il faut rajouter que toutes les infrastructures dont nous tympanisent les laudateurs sont toutes de même ordre de qualité,mon dieu quel gâchis !!!

  • zelimkhan (H) 10/04/2018 19:27 X

    Nooooonnnnnn Ces fissures là, c'est rien. Deux sacs de ciment et 3 millions d'euros et c'est bon.

  • Guindiyanke (H) 10/04/2018 16:47 X

    C'est le souci que j'aie toujours pour mon cher pays la Mauritanie, il n y a pas assez de patriotes