26-05-2018 13:12 - Kaédi : la Direction générale de la protection civile évalue les risques et catastrophes

Kaédi : la Direction générale de la protection civile évalue les risques et catastrophes

Le Calame - Conséquences d’un changement climatique aux causes multiples et variées, les catastrophes et risques nouveaux sont devenus des phénomènes aujourd’hui récurrents qui interpellent au plus haut point tous les segments de la population.

Des actions d’atténuation et d’endiguement sont entreprises, à travers la prévention qui met en synergie les expériences des uns et des autres, pour produire des réponses appropriées aux chocs éventuels (1).

C’est dans cet esprit que la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), en collaboration avec le PNUD (Programme des Nations unies pour le Développement) et l’UNIDSR (United Nations office for disaster Risk reduction) a organisé, les 17 et 18 Mai, dans les locaux de l’ENFVA (Ecole Nationale de Formation et de Vulgarisation Agricole) de Kaédi, un atelier de consultation avec les parties prenantes, pour ,d’une part, recueillir des données et, d’autre part, procéder à l’analyse approfondie et l’évaluation des risques, pour les villes de Rosso, Boghé, Kaédi et Tintane.

Les risques sont bien réels

Pour mieux en cerner les variantes, des communications sur les risques liés à l’agriculture et, par voie de conséquence, à la sécurité alimentaire, ont permis de mettre en évidence les pertes, dans la production agricole, les pâturages et le cheptel, ainsi que l’aggravation de la situation alimentaire.

Toutes choses qui engendrent des perturbations socioéconomiques de plus en plus déstabilisantes pour les populations. Dans le domaine de l’environnement, même si des faiblesses sont constatées, dans l’appropriation, par les populations, des enjeux, et leur responsabilité, dans sa préservation, il apparaît surtout que les fortes pressions, sur les surfaces herbacées, consécutives au surpâturage, mettent en mal l’équilibre d’écosystèmes déjà mal gérés par le saccage de la faune et de la flore, principalement dans la zone d’El Atf.

La menace est d’autant plus réelle que, faute de zone de pâturage, les animaux s’attaquent aux ligneux. D’où le souci des acteurs d’introduire, dans le maillon de contrôle et, surtout, d’alerte, les comités villageois dont les actions sont valorisées par une communication de proximité qui, pensent ceux-là, constituent déjà une réponse d’anticipation contre les feux de brousse et autres aléas.

Si toutes ces communications ont permis de dégager la typologie des catastrophes les plus probables qui menacent Kaédi, ville attenante au fleuve Sénégal et arrosée par les affluents de celui-ci (Gorgol noir et Gorgol blanc), en période de grandes pluies, la montée des eaux fait planer la menace d’inondations.

Ce risque est d’autant plus marqué que, depuis 1998, dans la mise en œuvre du plan directeur de la commune, par l’ONG Italienne Africa 70, les onze bassins de captage (dont huit ont une capacité de 20.000m3 et les trois autres de 50.000m3) n’ont jamais connu d’entretien. Pire, ils sont devenus des dépotoirs d’ordures, augmentant ainsi les risques d’inondation.

Pour une stratégie de communication et d’intervention harmonisée

La capacité de résilience interroge et interpelle la commune, en termes de moyens financiers et humains. Insuffisants ou carrément inexistants, leur carence oblige à fluidifier le mécanisme de communication et d’alerte pour connecter, en temps réel, le niveau local au niveau national, via le communal et le régional.

C’est d’ailleurs dans cette perspective que le représentant de l’ONG d’Oxfam Intermon à Kaédi a partagé l’expérience de sa structure et a pu dégager des pistes pertinentes, pour l’institutionnalisation d’un système harmonisé et fiable qui permettrait, malgré la pluralité des intervenants, d’obtenir la réponse la plus appropriée aux différents chocs.

Et de valoriser en ce sens le rôle des SCAP-RU (système communautaire d’alerte précoce-réponse aux urgences), comme outil de collecte de données et, en même temps, de réponse à la base. La présence d’une brigade de la protection civile à Kaédi constitue par ailleurs un grand motif de satisfaction, ayant pu contenir, à temps, nombre de foyers d’incendies déclarés.

Pour seulement l’année 2017, la brigade a effectué « soixante interventions, sauvant des hommes et bétails de la furie du feu ». Le dernier évènement s’est produit dans le secteur militaire ou d’intenses explosions se produisirent non loin des habitations.

Il a prouvé le rôle crucial de cette brigade dont le renforcement des capacités et en équipements adaptés sont portés, par les participants, en recommandations fortes.

Ceux-ci ont également formulé le vœu de l’érection d’une Agence nationale des risques et catastrophes qui pourrait, à l’avenir, coordonner toutes les actions d’intervention, sans bafouer les prérogatives des intervenants classiques.

Notons enfin que les cérémonies d’ouverture et de clôture de l’atelier furent présidées par le conseiller du wali, Mohamed Mahmoud Ould Sidi Mohamed, en présence de la maire adjointe, Mama Khalifa Diakité, du commandant Mohamed Ould Hanenna, Directeur général de la protection civile, du conseiller du hakem, de Ly Mamadou, volontaire des Nations Unies et des différents chefs de service.

Biry Diagana

CP Gorgol

(1) : Au-delà du répertoire des catastrophes, souvent liés aux aléas climatiques, le projet financé par United Nations Trust Fund for Human security (UNTFHS) vise à renforcer la résilience et la sécurité humaine des communautés vulnérables en milieu urbain, par la mise en œuvre du « cadre de Sendai pour la réduction des risques et catastrophes, à l’horizon 2015-2030 ».



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