Rimsport - Après avoir dignement défendu les couleurs nationales, en s'adjugeant la Coupe des Nations, trois des quatre joueurs de l'équipe triplette de Mauritanie de pétanque ont décidé de faire faux-bond et de rester au Canada.

Amadou Traoré, Mohamed ould Khabbour et Sidi ould Ramdane ont faussé compagnie au reste de la délégation. Le premier vice-président de la fédé, Lafdal, son secrétaire général, Brahim ould Bedda, n'ont pu arrêter l'hémorragie.

Seul le quatrième joueur, originaire de Nouadhibou, a regagné le pays. Cette énième affaire dans le milieu des boulistes défraie la chronique de la famille sportive mauritanienne et suscite une vague d'indignations à une grande échelle.

Dans les autres disciplines, la Mauritanie avait échappé, jusqu'à une date récente, à la fugue des sportifs. Mais force est de reconnaître que l'exode des talents, à la recherche d'un hypothétique Eldorado, est un véritable fléau de notre sport, surtout parmi les jeunes joueurs prometteurs.

La migration athlétique s'était déclarée avec les Cadets, lors du Mundialito 2001. Un peu plus tôt, deux basketteurs mauritaniens avaient pris la poudre d'escampette, sur le chemin du retour des championnats arabes, lors de l'escale parisienne.

Cependant, la fugue la plus retentissante, suivie, quelques mois plus tard, d'un retour au bercail, fut celle de l'athlète Nourredine Menira, aux JO de 1996, à Atlanta (USA).

Après une prestation hautement saluée dans le pays, l'équipe triplette de pétanque était attendue de pied ferme à Nouakchott où les fédéraux projetaient de déployer de gros moyens pour honorer les lauréats. La fédération a évidemment dû annuler la grandiose réception.

Consternation dans les rangs de ses membres qui ne s'attendaient visiblement pas à un tel scénario. Il a fallu botter en touche, en le mettant exclusivement aux comptes des joueurs, invoquant des "décisions personnelles". "Malgré le retard de l'équipe", tient à préciser l'instance, "la fédération avait tenu à la faire voyager le jour même du démarrage de la compétition, arriver ainsi en retard d'un jour et perdre, d'emblée, deux matches par forfait. Ce choix a fait planer des doutes chez certains, quant à l'éventualité d'une connivence entre les membres du bureau fédéral et les trois joueurs ".

L'affaire jette en tout cas le discrédit sur le pays, ternissant son image, avec des conséquences fâcheuses, notamment sur le régime de délivrance de visa aux sportifs.