10-10-2018 17:16 - Entretien Exclusif avec Moulaye Abdel Aziz Boughourbal

Entretien Exclusif avec Moulaye Abdel Aziz Boughourbal

Le Quotidien de Nouakchott - "Je milite auprès de mes collègues Présidents de clubs pour construire un football national solide et compétitif".

Secrétaire général de la fédération Mauritanienne de football (2003-2007), avant d’en assurer la présidence, lors de la dernière année de ce mandat, Moulaye Abdel Aziz Boughoubal, ne ménage aucun effort pour hisser le football national, vers les sommets. Membre fondateur du FC Nouadhibou, il en deviendra son président. Il est aussi l’actuel président de la ligue Régionale de Football de Dakhlet Nouadhibou depuis le 4 Mai 2017, après avoir été aux commandes d’un Comité provisoire, pendant deux années.

Outre son implication sans failles aux côtés de son club, il arbore fièrement sa casquette d’homme d’affaires et apporte aussi un soutien aux écoles de football de la ville et un appui considérable au « El Mustakbal- Projet ».

Entretien :

Le Quotidien de Nouakchott : Bonjour Mr le président, revenons d’abord au championnat de l’édition 2017-2018 de Football de la Super D1 que vous avez remporté et quelles sont vos impressions ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Beaucoup de fierté et de plaisir évidemment, mon côté compétiteur a été rassasié. Après avoir délaissé le Championnat pour organiser notre Académie, nous avons opéré un changement de stratégie en août 2017 en remettant comme priorité du Club, le Championnat de la Super D1.

Le Quotidien de Nouakchott : Vous avez participé à la Coupe de la Confédération, l’année dernière et après un premier tour réussi face aux Ivoiriens de l’Africa Sport, vous avez perdu au second devant les Marocains du RAJA de Casablanca et ce, après un match aller, joué chez eux, qui était pourtant prometteur, comment expliquez-vous cette élimination au retour dans votre fief ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Nous avons été éliminés par le Raja de Casablanca il ne faut pas l’oublier. C’est une équipe du Top 5 africain, qui a fait trembler le Real Madrid il y a quelques années. Mais avec un peu plus d’expérience nous aurions pu passer.

Le Quotidien de Nouakchott : On sait bien que formation est une priorité pour votre centre de formation, mais selon certains observateurs, vous avez tendance à opérer trop de recrutements de joueurs issus de l’élite nationale et des joueurs étrangers, quelle explication donnez-vous à cela, utilisant ainsi peu, les pensionnaires de votre centre ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : La formation et la compétition en D1 sont 2 choses complètement différentes. Notre Académie forme de jeunes joueurs de la meilleure façon. Il est vrai qu’elle souffre du manque de compétition régionale car Nouadhibou est une petite ville. Mais ensuite c’est au joueur de manière individuelle de faire les sacrifices nécessaires pour gagner sa place dans le groupe D1. Beaucoup y sont parvenus mais le public a toujours tendance à voir le verre à moitié vide : Ablay Sy, Tapha Mbaye, Fallou Konaté,Traoré Sallé, Mohamed Idy Diop dit Dedeye, Alassane Diop (Arabie Saoudite), Babacar Diop (Sedan), Abdellahi Soudani dit Papis (Tunisie) pour ne citer qu’eux, sont tous issus de notre Académie.

Ensuite une fois qu’ils ont pu convaincre l’entraineur d’entrer dans le groupe D1, notre rôle et de construire une équipe avec les meilleurs éléments à chaque poste disponible au niveau national et international afin d’accroitre au maximum la qualité de la concurrence. Si nos joueurs formés au Club sont capables de gagner leur place de titulaire en D1 et d’être sélectionné en équipe nationale, alors nous avons réussi la mission. Et cela beaucoup de jeunes ont du mal à le comprendre : plus la concurrence est grande et difficile plus leur performance sera élevée s’ils l’acceptent. Le problème est que beaucoup de jeunes ne l’acceptent pas ou en ont peur tout simplement. Et ceux-ci, ne pourront pas devenir Pro…

Le Quotidien de Nouakchott : Champion de Mauritanie la saison écoulée, vous disputerez la ligue des Champions d’Afrique, à venir et qui est d’un cran supérieur que la Coupe des Confédérations, en cela, vous tenterez aussi de reconquérir votre titre, ce qui suppose que vous avez du pain sur la planche?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Effectivement. Et il nous reste à conquérir la Coupe du Président de 2018 ! Mais mon staff et moi-même nous sommes prêts et travaillons dur pour relever ces défis. Notre participation régulière aux compétitions africaines nous fait grandir, notre parcours précédent est plus qu’encourageant.

Le Quotidien de Nouakchott : Pour une première fois, vous avez préféré jouer devant votre public, pensez-vous qu’il a joué sa partition ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Évidement jouer dans sa ville devant son public est une motivation supplémentaire malgré que la vétusté de notre stade, n’aide pas.

Le Quotidien de Nouakchott : Vous avez effectué un stage de pré-saison au Maroc, comment cela s’est-il passé?
Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Très bien. L’équipe à bien travaillé, les joueurs comprennent de plus en plus ce qu’est le niveau professionnel que nous voulons atteindre. Les nouveaux éléments se sont bien intégrés.

Le Quotidien de Nouakchott : Vous avez commencé la quête aux joueurs de l’élite, cela suppose que vous êtes en train de combler certains départs ou c’était dans votre agenda ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Oui pour certains postes, il y a un manque de joueurs de haut niveau, car nous avons eu beaucoup de départ et il ne reste plus grand chose localement.

Le Quotidien de Nouakchott : Le championnat démarrera incessamment et vous connaissez déjà votre adversaire de la première journée, en l’occurrence l’ASC Kédia que vous recevrez chez vous, comment voyez-vous déjà, ce derby nordique et cette entame de la compétition?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Les derbys du Nord sont toujours très intéressants. Ce n’est pas le match le plus facile pour aborder la compétition mais nous sommes prêts. Kédia a très bien fini le championnat l’année dernière et pour moi ayant un peu grandi à Zouerate c’est toujours un match particulier.

Le Quotidien de Nouakchott : Le retour de Mauril Njoya aux commandes de l’équipe a été décisif, il n’en a pas de même pour des renforts au vu de leur apport dont l’Ivoirien Dépode Ezechiel qui a manqué beaucoup de matchs du championnat et n’a pas joué contre le RAJA, du fait d’une suspension et le burkinabé Ousmane Nana que l’on a pas beaucoup vu, comment analysez-vous, cela ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Njoya est un compétiteur né, nous n’avions aucun doute sur les résultats avec sa venue. Quant aux joueurs étrangers que vous citez, ils ont été victimes du fait que nos joueurs nationaux ont pris le dessus. Mais c’est grâce à cette concurrence que nous avons eu des superbes performances d’Abdoulaye Silèye Guèye (Palaye), Ely Cheikh Voulani ( Etoo), Alassane, Yacine, qui étaient en concurrence. Autant ce n’est pas parce qu’un joueur est formé au Club qu’il a un passe-droit, autant c’est valable pour un joueur étranger, quel qu’il soit d’en avoir également. Le coach a l’obligation de faire jouer les meilleurs sans regarder la provenance.

Le Quotidien de Nouakchott : Vous êtes qualifié pour jouer la finale de la coupe nationale de football face à l’équipe de Nouakchott King’s, rêvez-vous d’un doublé et comment appréhendez-vous, son recul jusqu’en octobre?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Je ne rêve pas. Après 20 ans de compétitions je sais que seul le travail et le sérieux amènent les victoires. Je vous ai dit après quelques années sabbatiques nous avons décidé de remettre la Compétition comme priorité (sans délaisser l’Académie bien sûr). Nous voulons tout gagner…

Le Quotidien de Nouakchott : Votre club est surnommé la Locomotive du football national, est-ce vous y croyez ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : C’est la stricte vérité. FCN est la Locomotive du football Mauritanien. Depuis sa création en 1999 nous tirons le Football National vers le haut par nos investissements financier et humains. Nous travaillons tous les jours pour relever la barre de la concurrence inter club le plus haut possible. Certains Clubs ont pris le train en marche et notre motivation grandit à chaque fois qu’un club nous imite ou nous suit. Mais si vous avez observé le train de la SNIM (qui est le plus long et lourd du Monde), il n’y a pas qu’une seule locomotive qui tire tous ces wagons. C’est pour cela que j’encourage et je milite auprès de mes collègues Présidents de club de participer à cette concurrence afin de construire un football national solide et compétitif. Plus nous serons de Locomotive plus notre train sera fort!

Le Quotidien de Nouakchott : Les Mourabitounes "A" sont en course pour une qualification à la phase finale de la CAN 2019 au Cameroun, avec deux victoires, en autant de matchs, pensez-vous qu’ils peuvent arracher l’une des deux places qualificatives ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Comme l’a bien dit le Sélectionneur National, "il ne faut pas s’enflammer. Il faut continuer le même travail et l’améliorer". Nous devons être tous solidaires avec nos Mourabitounes, et chacun de nous faire son travail de son côté et à son niveau pour cette réussite.

Le Quotidien de Nouakchott : Si vous devez envoyez un message, à qui le destinez-vous ?

Moulaye Abdel Aziz Boughoubal : Je le destinerai à l’ensemble de la famille Football, particulièrement à ceux qui travaillent pour le Football dans des conditions difficiles : les bénévoles qui entrainent les équipes de quartiers, les présidents de petit club de quartier ou de petite ville, les arbitres bénévoles. Je voudrais les encourager, et que vous journaliste parfois vous alliez à leur rencontre, que vous les mettiez en lumière afin de les encourager. Certains font face à tant de difficultés qu’ils ont plus de méritent que nous club de D1 ou D2. Il est important que tous nous nous sentions dans le même train.

Propos recueillis par Hachim





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Commentaires (1)

  • TAHER2015 (H) 11/10/2018 19:17 X

    Merci de cette interv.nous n avons rien à reprocher à la FFRIM, sauf au niveau regionale surtout le brakna nous jouons sans regle, pas de statuts de la FFRIM, reglement ni celui de la ligue,nous sommes vraiment aveugler par le tord, pas de recourt comme vous savez que la region du brakna faisait partie des meilleurs sports, mais les sports joues sans regle,ni lois et la FFRIM fait la sourdes oreilles si elle est au courantes de ce qui se passe au Brakna. Par cette occasion, j'attire leurs attentions sur cette affaire le cas de Boghé est témoins.