22-10-2018 16:33 - Lettre adressée aux sénateurs américains à propos de Biram Dah Abeid

Lettre adressée aux sénateurs américains à propos de Biram Dah Abeid

Senalioune - Cher Sénateur,

En tant que vos électeurs, nous voudrions attirer votre attention sur le fait que le militant anti-esclavage et leader de l’opposition, Biram Dah Abeid, a été arrêté et détenu arbitrairement par le gouvernement mauritanien depuis le 7 août 2018, quelques jours après son retour d’un voyage aux États-Unis.

En tant que vos électeurs, nous voudrions également vous demander d’exhorter le gouvernement de la République islamique de Mauritanie à libérer immédiatement M. Biram Dah Abeid, le dirigeant de l’IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste), une organisation qui se bat pour mettre fin à l’esclavage et à d’autres violations des droits de l’homme en Mauritanie.

Ces dernières années, M. Abeid et l’IRA ont reçu plusieurs prix, dont le Prix des droits de l’homme des Nations Unies 2013, le prix 2016 du TIP Reports Heroes Award du département d’État des États-Unis, le prix Tulip 2015 du gouvernement néerlandais et le prix 2016 James Lawson de l’International Centre sur les conflits non violents, entre autres.

M. Abeid a également été nommé l’une des personnes les plus influentes au monde en 2017 par Time Magazine.

L’histoire de l’esclavage et de la discrimination des noirs en Mauritanie par le gouvernement est bien documentée.

La Mauritanie a été le dernier pays au monde à abolir l’esclavage en 1981, mais la loi n’a jamais été appliquée. Selon le rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage, Gulnara Shahinian, 10 à 20% des 3,4 millions d’habitants que compte la Mauritanie, en particulier des femmes et des enfants, sont toujours maintenus en esclavage.

Dans un rapport récent, Amnesty International confirme que les militants anti-esclavagistes sont harcelés et arrêtés par le gouvernement mauritanien. Les hauts fonctionnaires qui ont perpétré le nettoyage ethnique dans le pays à la fin des années 1980 et 1990 et qui ont déporté des milliers de leurs concitoyens au Sénégal et au Mali sont également des maîtres esclavagistes.

Pendant des décennies, les autorités ont mis en œuvre des politiques discriminatoires qui empêchent les Mauritaniens noirs de vivre dans le pays qu’ils aiment et chérissent, forçant nombre d’entre eux à migrer.

Le retard du système éducatif est conçu de manière à favoriser les citoyens arabophones. Les régions à majorité noire manquent d’écoles, d’hôpitaux et de systèmes d’approvisionnement en eau potable.

Lorsque la Mauritanie reçoit une aide étrangère, elle est destinée aux régions à prédominance arabes (également connue sous le nom de Beydanes). Les responsables gouvernementaux, les officiers supérieurs de l’armée, les cadres des agences appartenant à l’État et l’ensemble du secteur privé sont tous aux mains des Beydanes.

Encore une fois, le but ici est d’appauvrir la population noire déjà pauvre et de la forcer à quitter son pays. Comme ce malheur n’était pas suffisant, des milliers de Mauritaniens noirs sont maintenant apatrides. Le gouvernement a décidé de dépouiller leur nationalité. Une autre façon pour le président en exercice d’influencer le vote lors des élections législatives et de finalement briguer un troisième mandat présidentiel non autorisé par la constitution en vigueur en Mauritanie.

Plus récemment, M. Abeid et l’IRA se sont levés pour dénoncer les pratiques du gouvernement consistant à saisir les terres sur lesquelles les populations noires vivaient et travaillaient depuis des générations et les céder à des proches, des élites locales et des investisseurs étrangers. Ce faisant, M. Abeid et plusieurs membres de l’IRA ont passé des mois en prison. Pour cette raison et bien d’autres encore, nous aimerions avoir l’assurance que vous travaillerez à la libération immédiate de Biram Dah Abeid.

Cordialement,

Abdoulaye Sow

Coordinator IRA-OHIO

Cincinnati area.





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Commentaires (6)

  • Ana Hoor Finaf si (H) 22/10/2018 18:17 X

    Aucun secteur dans ce pays ne fonctionne correctement tout est en ralentit si ce n’est pas arrêter complètement, personne ne comprend quelque chose et personne et ne peut dire ce qui va se passer demain, la seule chose que les populations savent et ne comprennent pas pourquoi Biram Dah Abeïd est en prison, pourquoi le député Biram est en prison, pourquoi lui faire toute ses publicités jusqu’à la maison blanche chez Donald TRUMP, lui déjà il est connu dans les arcanes de la maison blanche, il a reçu un prix dans ce même lieu des mains du secrétaire général américain passé, aujourd’hui on vient dire aux américains votre prix 2016 du TIP Reports Heroes Award du département d’État des États-Unis est en prison pour rien, il est accusé de rien et il est maintenant élu député du peuple mauritanien, il est en prison sur des accusations fallacieuses parce qu’il défend les esclaves dans ce pays qui en compte 20% de la population, mais aussi il y’a 65% de la population noire entre harratine et poulaar qui est soumise et doit supporter (***).

  • Ana Hoor Finaf si (H) 22/10/2018 18:17 X

    L’économie du pays dégringole et tire plus que vers le bas, on parle de 114% de dette de notre PIB d’autres disent plus, mais ce qui est sur la vie des mauritaniens devient intenable depuis bientôt 4 mois et ne fait que s’empirer de jours en jours. Les droits de l’homme piétines parce que piétinés par les hommes du système esclavagiste qui cherchent par cette voie à mettre en mal Ould Abdel Aziz et le reste du monde, ce qu’ils ont réussi à faire en le rendant plus impopulaire au niveau national et africain. Les ministres attendent d’être changé et ceux qui seront changer prendront la route du chômage, dans les ministères, les bureaux sont vides personnes n’est présent sauf ceux qui veulent sauver leur affaire personnel, dans certains ministères les directeurs montent à 11 heures, les chefs de services suivent l’internet jusqu’à dormir sur leur clavier et peuvent rentrés chez eux en disant qu’il n’y a rien à tirer, les secrétaires ne viennent qu’à la fin du mois pour faire acte de présence et disparaitre encore, elles ne savent ni lire ni écrire mais elles gagnent leur salaire, mais il faut le dire une seule communauté bénéficie de cette privilège, les autres doivent être présent ou perdre leur poste.

  • rasshmar (H) 22/10/2018 18:10 X

    Le reste du discours de l’auteur de l’article, a été rabâché sur tous les toits, dans les quartiers des grandes agglomérations, et dans les villages de la vallée du fleuve, pendant toute la durée des campagnes électorales dernières. Il est évident que ceux qui l’ont tenu n’ont été ni entendus ni compris par ceux qu’ils prétendent défendre. Les résultats qu’ils ont obtenus sortis des urnes sont pitoyables tant l’humiliation a été forte. Ils ont été tellement laminés que leurs leaders ont perdu les mandats électifs qu’ils avaient depuis plusieurs années. D'autres voient leurs formations menacées de dissolution pour n’avoir pas pu engranger plus de 1% des suffrages exprimés.

  • ASSOCIATION MAIN PROPRE (H) 22/10/2018 17:58 X

    Nous croyons que Birame a besoin de repos surtout d’un repos au soleil (***) Ne croyez-vous pas qu'il a déjà assez de tourment à cause de sa maladie : la mythomanie? De tout les façons son masque est déjà tombé et personne n'y comprend rien surtout les harratines. Aujourd’hui, Birame est rattrapé par ses mensonges et ses grosses magouilles. VIVE AZIZ ET VIVE LA NOUVELLE MAURITANIE

  • rasshmar (H) 22/10/2018 17:42 X

    Ces incantations sont inutiles car, ni la rue, ni les Sénateurs américains, ni les autorités mauritaniennes ne peuvent tirer Biram Ould Dah Ould Abeidy des griffes de la justice. Il est le seul à détenir la clé de sa mise en liberté. Le journaliste Deddah Abdallahi, auteur de la plainte qui l’a conduit en prison a déclaré : « Recourir à la justice est l’unique moyen civil pour revendiquer son droit, face aux abus, aux insultes et à l'incitation à la violence et à la haine ». Il a , pour retirer sa plainte, affirmé : « Je n'exige aucune indemnisation et rien d’autre, à part des excuses pour les insultes tenues par Biram Ould Dah Ould Abeidy à mon endroit ».

  • sîdaty (H) 22/10/2018 17:19 X

    Assiki ka nedo. ..ya menne doule ciam !un discours Raciste et plein de haine...