27-02-2019 00:30 - Tourisme en Mauritanie, marcher dans le désert sur la piste des étoiles

Tourisme en Mauritanie, marcher dans le désert sur la piste des étoiles

La Voix du Nord - La réouverture aux touristes de l’Adrar, en Mauritanie, était attendue depuis dix ans par les amateurs de désert. Il est à nouveau possible d’y marcher. Accueillante et préservée, la région offre, à quatre heures de Paris, un dépaysement total, si rare, et le spectacle fascinant d’une force de la nature, le Sahara.

Paysage d’erg

Dix-sept heures au cœur du désert. La journée de marche est terminée. Le bivouac est monté. Les douze dromadaires sont déchargés. C’est l’heure du petit thé. Le premier. Deux autres vont suivre dans l’heure, plus sucrés, plus doux. Bienvenue en Mauritanie où le thé se déguste en trois temps.

Il est à nouveau possible d’y goûter dans l’Adrar, au cœur du Sahara. Les amateurs de trek reviennent fouler la terre des nomades depuis un an. Le Quai d’Orsay a permis ce retour, en circuit organisé, reconsidérant ses recommandations aux voyageurs après les mesures de sécurité prises par la Mauritanie. Un vol charter fait à nouveau la liaison entre Paris et Atar, capitale d’une région qui a souffert de la désertion des touristes.

Parmi les circuits emblématiques, celui qui relie les anciennes cités caravanières, Ouadane et Chinguetti. Plusieurs jours de marche sont nécessaires pour se rendre à pied d’une ville à l’autre, ou plus exactement de l’oasis de Tanouchert, proche de Ouadane, à Chinguetti. Bien sûr, on ne s’aventure pas dans le désert en complète autonomie, sans un guide expérimenté et une caravane de dromadaires portant nourriture, eau et matériel de bivouac.

Retour à l’essentiel

Peu de destinations offrent un tel dépaysement, une déconnexion totale. Ici, le téléphone n’est plus qu’un gadget. La douche se résume au seau d’un puits apparu comme un mirage. La lumière du soir se limite à une lampe frontale ou un feu de camp. Le ballet des étoiles fait danser le ciel, la nuit. Dans le Sahara, on retourne aux besoins essentiels : boire et manger. On savoure chaque jour les recettes miraculeuses d’un cuisinier du désert. On regarde chaque soir la cuisson d’un pain frais dans la braise et le sable.

Dans ce décor majestueux, la nature souffle à l’oreille du marcheur qu’il est minuscule face au géant de sable. Le haut de la dune lui montre qu’elle n’est pas seule. D’autres apparaissent dans l’erg, à perte de vue. Au milieu des grands espaces, la végétation surprend, le nomade impressionne.

Ce territoire est étonnamment préservé, entretenant le mystère. Le Sahara est un rêve de gosse. Le marcheur y prend parfois un plaisir enfantin, celui d’entendre l’argile qui craque sous son pied. Son pas ne laisse jamais de trace. Le vent de sable l’emportera toujours.

On a aimé. L’expertise de notre guide local, Salem, dont la richesse culturelle a éclairé notre séjour. La déconnexion totale, sans téléphone.

On a moins aimé. Le sable dans les chaussures après chaque dune. Pensez aux sandales ouvertes.

Sur la route des anciennes cités caravanières

Pendant des siècles, les commerçants s’y arrêtaient par milliers, chaque jour, avec leur interminable caravane de dromadaires. Ouadane et Chinguetti, villes de l’Adrar séparées d’une centaine de kilomètres, tentent aujourd’hui de se reconstruire. Avec le départ des touristes, elles ont perdu une économie essentielle à la région et elles se sont progressivement vidées de leurs habitants. Ils reviennent peu à peu. Ces villes, classées au patrimoine mondial de l’Unesco, gardent les traces d’un passé glorieux.

Déambuler entre les ruines

La vieille ville de Ouadane a été progressivement abandonnée à la fin du XIXe siècle. Depuis quelques années, un important programme de restauration est entrepris. Il permet de découvrir l’ancienne mosquée, les maisons des fondateurs et de déambuler entre les ruines des maisons de pierre, à la couleur ocre. Et la cité vient d’intégrer le festival des villes anciennes.

Chinguetti n’en est pas à sa première renaissance. C’est la ville des bibliothèques, qui a déjà disparu deux fois sous le sable. La première cité, construite en 777, n’en est jamais sortie, mais la deuxième, créée en 1264, est visible juste en face de la ville moderne fondée en 1917.

Au fil des rues étroites, on y découvre une douzaine de bibliothèques (il y aurait une trentaine de collections privées) et quelque 3 000 ouvrages sur l’astronomie, l’astrologie, la médecine, la botanique et surtout la religion. Car la cité est aussi la septième ville sainte de l’Islam. « Ce sont les livres qui ont fait la gloire de Chinguetti », éclaire Seïf Islam, le conservateur d’une très ancienne bibliothèque de la cité. Tout le monde vient à Chinguetti. Il insiste : « La ville a été le berceau de tous les Mauritaniens. »

Pratique

Comment y aller ?


Pendant la saison touristique, la compagnie Mauritania Airlines assure un vol charter tous les dimanches à partir de Roissy jusqu’à Atar, la capitale de l’Adrar. Les contrôles à l’arrivée sont renforcés. On ne voyage pas seul dans la région. Il faut faire appel à un voyagiste qui travaille avec les agences locales.

www.mauritaniaairlines.mr

Quand partir ?

La saison touristique dans la région de l’Adrar s’étend sur six mois, de fin octobre à fin avril. Les nuits dans le désert sont froides et les différences de température très importantes.

Quel circuit ?

Spécialiste de randonnée, le voyagiste La Balaguère propose plusieurs circuits en Mauritanie de niveau divers, pas seulement du trek. Le trek entre Ouadane et Chinguetti dure une semaine (à partir de 1 075 €), il est possible de prolonger le séjour d’une semaine jusqu’à Tergit (à partir de 1 345 €). Le vol est compris, pas le visa à payer sur place (55 €). Tél. : 05 62 97 46 46.

















www.labalaguere.com



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