20-03-2019 12:33 - Mauritanie: mouvement de protestation dans la filière de la pêche artisanale

Mauritanie: mouvement de protestation dans la filière de la pêche artisanale

RFI Afrique - Les 12 000 pirogues qui pêchent au large de Nouakchott sont immobilisées depuis lundi 18 mars en raison d’un mouvement de grève dans la filière de la pêche artisanale.

Les producteurs protestent notamment contre l’application d’une décision du gouvernement interdisant l’utilisation de la main-d’œuvre étrangère. Ces derniers jours les pirogues mauritaniennes ont été arraisonnées pour vérifier la nationalité des équipages et ordonner le débarquement de tous les pêcheurs étrangers. Ce sont pour l'essentiel des ressortissants sénégalais.

Moctar el-Bou, du regroupement des producteurs et exportateurs de la pêche artisanale, justifie le recours à la main-d’œuvre étrangère.

« Ils nous obligent à ce que tout notre équipage soit mauritanien, mais la réalité, qu’on le dise, c’est qu’on a pas une embarcation qui peut être 100% composée de Mauritaniens. Ils ne sont pas qualifiés. Il nous faut d’autre main-d’œuvre. Que ce soit un Malien, un Marocain, un Chinois… »

Le président de la Fédération nationale des pêches, proche du pouvoir, Mohamed Ould Saleck Baye Pékha, prône une solution durable et cela passe par la formation des Mauritaniens. « Il faut former une main-d’œuvre, créer une main-d’œuvre. Tu veux continuer à travailler en dépendant d’autres nations ? Ce n’est pas l’esprit d’un businessman. On a la mer, on a les humains. Il faut les former pour gagner de l’argent. »

Les responsables du mouvement de grève ont pris contact mardi avec le ministère des Pêches et de l’Economie maritime. Ce dernier leur a confirmé la nouvelle règle : seuls les Mauritaniens sont autorisés à embarquer pour pêcher.



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Source : RFI Afrique
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Commentaires (1)

  • ELVALLI (H) 20/03/2019 13:40 X

    Mohamed Ould Saleck a raison : il faut former les Mauritaniens aux métiers de la mer. Cependant au niveau de la pêche artisanale, il faut y aller surement car le marin acquiert une formation traditionnelle dans la durée sachant qu’il ne manipule pour naviguer qu’un compas magnétique, jamais compensé et, pour sa propulsion, un moteur hors-bord qu’il répare par coup de botte ou de marteau. Toutefois ce personnage a su s’adapter à la mer et aux embruns et quand il tient un poisson aussi gros soit-il, il vous l’amènera abord rien qu’avec une ligne à main. Le capitaine-pirogue connait le moindre relief côtier et peut atterrir, toujours en catastrophe, après une manœuvre dont lui seul détient le secret, sur notre rivage, en chevauchant la grosse écumeuse dernière vague. Il serait judicieux d’embarquer des apprentis-marins-pêcheurs avec des vétérans qui vont les former au lieu de faire arrêter toutes les 18.000 pirogues et entamer une discussion byzantine (est-ce que la poule est née de l’œuf ou est-ce que c’est l’œuf qui est né de la poule ? ça a duré 11 siècles) qui oppose les gens de la profession aux Autorités. Le métier de la mer se prépare sur plusieurs générations car en mer il faut travailler héroïquement dans un univers étrange et étranger apte à façonner, à lui seul, l’homme véritable qui pourra assurer une expédition maritime.