21-06-2019 09:12 - Risquer une expulsion en protégeant son enfant

Risquer une expulsion en protégeant son enfant

Kassataya - Tel est le prix de l’audace ou plutôt de l’instinct maternel dont est victime une femme mauritanienne accompagnée de ses enfants.

Mme A.L.C a quitté son pays la Mauritanie afin de soustraire sa grande fille d’un mariage forcé, projeté et imposé par le père de sa fille. Fuyant ce fléau qui touche beaucoup de mauritaniennes mineures, la mère et ses enfants se sont rendus dans un pays européen où sa fille a obtenu l’asile après une procédure longue.

Durant la période procédurale ayant abouti à l’obtention du droit d’asile pour la fille, cette dernière est devenue entre temps majeure au sens de la législation du pays d’accueil. Cet état de fait (la majorité de l’enfant) entraine par conséquent la perte d’autorité parentale de la mère.

Par ailleurs, Mme A.L.C qui est en contentieux avec le père de la jeune fille pour avoir quitté le pays avec sa fille sans le consentement de son père encourt un risque sérieux sur sa vie et de lourdes peines.

Ainsi, cette situation met la mère dans l’impossibilité de revenir en Mauritanie où plusieurs plaintes ont été déposées contre elle par le père de sa fille pour enlèvement d’enfant mineur.

Le père réclame le retour de sa fille et pour la circonstance, il multiplie les plaintes et interventions auprès des autorités et depuis qu’il a appris que sa fille a obtenu le statut de réfugié, il ne décolère pas et exige des autorités mauritaniennes d’émettre un mandat d’arrêt international contre la mère qui elle, ne bénéficie pas de protection internationale et de surveiller sa maison familiale en cas de retour clandestin de la mère.

L’avocat que Mme A.L.C a consulté et qui s’était renseigné sur le Code pénal mauritanien est surpris par la sévérité des peines encourues notamment en ce qui concerne le chef d’accusation dont Mme A.L.C fait l’objet notamment celui d’enlèvement d’enfant mineur.

Il s’agit au sens du code pénal mauritanien d’un crime puni de la réclusion et sans tenir compte de la circonstance que l’accusé est l’ascendant.

Vu la sévérité de la peine encourue et l’impossibilité pour elle de rentrer dans son pays d’origine avec sa fille, son avocat se pose des questions si le code pénal mauritanien est d’application stricto sensu ou s’il dépend du degré d’influence et du pouvoir du plaignant.

Il faut rappeler que selon plusieurs sources, le taux de filles de moins de 15 ans mariées de force est très élevé en Mauritanie et en fonction des régions il peut varier entre 26% et 28% soit plus d’une fille sur quatre.

Ce phénomène est dû au poids de la tradition dans une société fortement conservatrice.

Kassataya



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Commentaires (2)

  • Mohamedene (H) 21/06/2019 11:05 X

    Ces histoires de la Fabrique-SA d'histoires pour les dossiers de demande d'asile sont très peu intéressantes en ces jours d'élections. Ce qui nous importe ce week-end c'est comment faire partir la clique dont le départ nous donnera envi de rester dans notre pays, au lieu d'aller inventer des récits rocambolesques sous tous les cieux du monde civilisé.

  • Bertrand (H) 21/06/2019 10:40 X

    Elle a tort. Si sa fille s'était livré à la débauche, personne ne lui accordera soutien parce qu'elle aurait alors été considérée par les défenseurs des droits humains comme une fille exemplaire cool, qui se livre sans tabou et qui est maître de son corps. Il vaut mieux un mariage précoce (c'est à dire quand la femme aura atteint sa puberté physique et que son corps puisse supporter une relation conjugale que de laisser ses enfants à la merci de milliers de prédateurs qui se déverssent chaque jour auprès des écoles et chauqe à tous les coins de rue pour assouvir leur besoins de débauche sur une population innocente que la société "moderne" voudrait soutirer à la protection des siens (pères, mères frères et maris).