Kassataya - La députée Khardiata Malick Diallo charge la barque UFP cette semaine dans une communication postée sur les réseaux sociaux. Il y a urgence. Urgence de changer le logiciel du parti en déphasage avec la réalité dans un contexte où la Mauritanie a besoin d’une force unitaire comme son parti l’a toujours incarné dans le passé.

C’est donc un message lourd de sens, une alerte remise à l’ordre du jour à cause des résultats humiliants de l’UFP à la présidentielle un peu plus de 2 pour cent des suffrages. Des résultats qui devaient secouer le Mammouth UFP mais il n’en est rien.

Au contraire la députée dénonce une fuite en avant des dirigeants du parti depuis ces dernières années. Elle avait pourtant averti que la candidature de Ould Maouloud était un suicide politique. L’histoire est avec elle.

La militante invétérée et très active à l’assemblée nationale comme au sein des instances dirigeantes n’est pas à sa première critique mais cette fois-ci c’est la goutte qui déborde le vase. La surdité des dirigeants est inquiétante.

L’explication des mauvais résultats par le hold-up électoral est insuffisante voire sans portée politique.

La députée s’attendait à une remise en cause de ses camarades, des méthodes et l’organisation du parti et surtout une révision de la ligne politique suivie jusqu’ici responsable de la chute de l’UFP, un des principaux partis d’opposition le plus important et le plus progressiste du pays.

La députée n’entend pas personnaliser le débat mais au contraire pointe des faiblesses qui pourraient se transformer en une crise profonde voire la scission du parti.

Des leçons n’ont pas été tirées des débats riches internes ces dernières années. Elle prévient que ce laxisme peut s’avérer plus dangereux que la candidature de Ould Maouloud. C’est toute l’opposition mauritanienne qui est appelée à son mea culpa.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 19 juillet 2019)