22-11-2019 11:54 - Mauritanie: de retour au pays, l'ancien président Ould Abdel Aziz ne veut pas rester à l'écart de la politique

Mauritanie: de retour au pays, l'ancien président Ould Abdel Aziz ne veut pas rester à l'écart de la politique

Le360 Afrique - Visiblement piqué par le virus de la politique, l’ancien président de la République «veut garder la main» comme dirait l’autre. C’est dans cette dynamique qu’il a placé sa visite au siège de l’Union pour la République (UPR), un parti créé en 2009 pour appuyer sa candidature à l’élection présidentielle organisée le 18 juillet de la même année.

Ce scrutin est venu mettre fin à une période de rupture de la légalité constitutionnelle provoquée par le putsch du 6 août 2008, mené par le même Ould Abdelaziz, alors général de l'armée.

Ce parti a servi de fer de lance à la majorité présidentielle pendant les 11 années de magistère de Mohamed ould Abdel Aziz. Un passage au cours duquel l’ancien chef de l’Etat a tenu une réunion avec les responsables de l’UPR.

Des personnalités parmi lesquelles on peut citer Seyidna Aly Ould Mohamed Khouna, ancien ministre et président du Comité provisoire chargé d’administrer l’UPR jusqu’au prochain congrès, Bodiel Ould Houmeid, vice-président de l’UPR, ancien ministre sous les régimes de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya et Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, et Mohamed Ould Abdel Fettah, ministre du Pétrole, de l’énergie et des mines (un poste qu’il occupait également sous le règne de Mohamed Ould Abdel Aziz).

La réunion du mardi soir s’est déroulée également en présence de nombreuses autres personnalités politiques et cadres.

Au menu du conclave, «la clarification de la position du parti, en tant que segment essentiel de la majorité sous le pouvoir de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, prêt à accompagner pleinement à la mise en place de son programme pour aider au développement de la Mauritanie», souffle une source bien informée.

Par ailleurs, la réunion du mercredi soir a fixé l’organisation du congrès du parti à la date 20 février 2020.

La rencontre de la soirée du mercredi 20 novembre témoigne aussi de la détermination de l’ancien président à donner un nouveau souffle à l’Union pour la République (UPR), dont l’écrasante majorité des députés et maires du pays a été élue sous les couleurs de ce parti, pour qu’il reste la première force politique du pays.

Au-delà de cet épisode, on s’interroge sur ce que devrait être l’attitude des personnalités les plus proches du régime Ghazouani, dont certaines nourrissent un projet de création d’un parti, par rapport à la nouvelle donne d’un UPR décidé à conserver son leadership, avec un Mohamed Ould Abdel Aziz à la manœuvre.

Ghazouani et Aziz sont des compagnons et des amis depuis une quarantaine d’années. Une relation certes solide, mais qui risque de traverser de possibles turbulences dans ce cas de figure d’un ancien président, chef de parti, avec forcément une influence et des intérêts particuliers dans le jeu politique.

La vocation ultime de toute association à caractère politique n’est elle pas la conquête du pouvoir au-delà des alliances et coalitions toujours conjoncturelles? La réunion de l’UPR, tenue après plusieurs mois de léthargie, est intervenue quelques heures après la publication d’une déclaration de la Coalition des Forces pour un Changement Démocratique (CFCD) réclamant un audit des entreprises publiques nationales en grande difficultés et même «en quasi faillite».

Une situation imputée à la gouvernance du président Mohamed Ould Abdel Aziz et par rapport à laquelle les Mauritaniens sont invités à la mobilisation pour refuser l’impunité des présumés responsables.

Invité à donner son opinion par rapport à la rencontre entre l’ancien président et ses partisans, Moussa Ould  Hamed, ancien DG de l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), un organe du gouvernement, parle «d’un Mohamed ould Aziz mécontent du silence de ses partisans face aux attaques de l’opposition contre sa gestion et sa personne. Il cherche une tribune et un bouclier médiatique, dans l’objectif évident de continuer à exister sur le terrain politique».

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 4
Lus : 2362

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (4)

  • Ahmedabdallah (H) 22/11/2019 20:45 X

    Seulement 3 mois d'absence du palais ocre, et voilà que le dictateur Aziz s'ennuie à mort déjà! Quelle impolitesse et quel manque d'éducation de la part de cet homme ivre du pouvoir! Pourtant ton "ami" de 40 ans, Ghazouani, le taciturne impuissant et sans aucune ambition pour la patrie, t'a laissé piétiner les valeurs morales de cette même patrie, pendant 11 longues et interminables années, sans piper aucun mot! Aziz, toute la Mauritanie te sait traître et impitoyable, mais, quand même, tu ne vas pas faire ce sale coup au pauvre Ghazouani qui sait intimement que c'est à toi, aujourd'hui encore que tous les différents corps de l'armée obéissent au doigt et à l’œil! Aziz on comprend que tu as peur d'être poursuivi pour ta "gestion" désastreuse des affaires, mais tu devrais avoir le courage d'assumer tes responsabilités innombrables au lieu de pousser ton cynisme au paroxysme en humiliant publiquement ton modeste dauphin Ghazouani! Ce n'est pas normal! Ce n'est pas juste!

  • moukhabarat (F) 22/11/2019 17:13 X

    Azziz doit comprendre que sa page est tournée sinon ce sera par des moyens violents qu'il l'apprendra. Le fait de lui affréter un avion aux frais du contribuable pour le ramener de Las Palmas alors que le véritable président paye de sa poche son voyage privé montre qu'il y a un bicéphalisme au sommet de l'Etat qui va finir violemment entre les 2 hommes. Méfiez-vous des marabouts!

  • leguignolm (H) 22/11/2019 17:04 X

    Qu’ils sont ambitieux, Ould abdel aziz et le système, je vous l’avais dit non ! Qu’ils voulaient en certain moment mettre la valeur de cette élection présidentielle en cause mais heureusement qu’ils ont vite compris, qu’en ce moment qu’ils n’ont plus affaire avec les mauritaniens seulement, lui et le système mais alors au reste du monde. On allait les déloger ici par la force. Ould abdel aziz2 au cas où Ghazouni se laisse faire. Les conseils régionaux et les symboles qu’il avait forgé lui-même vont se mettre en évidence ou réactiver. Ould abdel aziz, ghazouani, ould khalil et bodiel, ils dansent tous le même son mais aux pas differents. Il n’est dit un langage maure « hartaninen » autre notre « malin hartani » !

  • Tetedautruche (H) 22/11/2019 13:03 X

    C’est du jamais vu dans les temps qui courent nos villes politiques, la capitale des hommes modernes et de la démocratie mauritanienne, est ce vrai ou un rêve, il faut choisir entre les deux qui veulent être un, pour faire des bruits de chaises et éviter des bruits de bottes, qui sait comprendre le jeu d’Aziz et Ghazouani, l’homme Ghazouani n’a aucune ambition politique ni de chef d’état, il veut laisser son ami reprendre la place et redevenir chef de l’état avec la complicité des arnaqueurs arnaqués, est ce possible, que Dieu nous en garde, l’impuissance de Ghazouani est tellement visible qu’il est incapable de dire non à son mentor.