03-02-2020 11:11 - Mauritanie: l'interdiction de la langue française au Parlement fait polémique

Mauritanie: l'interdiction de la langue française au Parlement fait polémique

RFI Afrique - La langue française est désormais bannie dans l’hémicycle du Parlement.

Un règlement intérieur, adopté en juillet dernier, interdisant aux députés de s’exprimer en français durant les débats parlementaires, a été mis en application durant les dernières séances de la première session ordinaire de 2019-2020 qui a pris fin vendredi soir. Les députés ne peuvent désormais s’exprimer qu’en arabe, la langue officielle, ou dans les langues nationales.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité. Elle est mal perçue, notamment, chez les députés négro-africains qui ne parlent pas l’arabe, même si le président de l’Assemblée nationale a soutenu avoir mis en place un système de traduction simultanée.

Le français, langue de travail selon la Constitution mauritanienne, n’a jamais été interdit dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. C’est une première qu'instaure son président actuel. Cheikh Ould Baya s’est voulu précis en s’adressant aux députés. « Si vous parlez aux Mauritaniens, vous avez quatre langues d’expression qui sont prévues dans l’Assemblée. Un discours en français n’a plus de sens dans l’Assemblée ici. »

Les 4 langues citées sont : l’arabe, le pular, le soninké et le wolof.

Ladji Traoré, un parlementaire de l’Alliance populaire progressiste, désapprouve l’absence du français. « La langue de travail, que ce soit dans le domaine privé ou public en Mauritanie, reste le français. C’est la langue de communication avec les pays périphériques, avec le monde extérieur. Par conséquent, on ne peut pas dire aux députés : "exprimez-vous dans votre wolof, pular ou soninké". En réalité, c’est pour faire en sorte que nous ne soyons compris que par nos communautés. C’est du communautarisme, pas de la politique. »

Entre 1992 et 2005, le Sénat était présidé par un négro-mauritanien, Dieng Boubou Farba. Ne parlant pas arabe, il faisait ses discours en français et cela n’a jamais posé problème, rappelle un ancien sénateur.

Avec notre correspondant à Nouakchott,
Salem Mejbour Salem





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Source : RFI Afrique
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Commentaires (10)

  • samba el bakar (H) 04/02/2020 12:31 X

    S’opposer à l’interdiction de l’usage du Français dans le parlement Mauritanien, encore un mauvais combat pour les négromauritaniens. Certes, la décision du Président de l’Assemblée est inique et hypocrite mais elle doit être transformée en tremplin pour exiger l’émancipation des langues nationales.L’IPN a été liquidée parce qu’elle avait démontré sa capacité à promouvoir l’éducation nationale au profit de tous les enfants de ce pays au grand dam des chauvins et leur système d’épuration ethnique. A mon avis, l’usage du Français se comprend dans des pays où prolifère une multitude de langues nationales. Voyons ce qui se passe chez nos voisins : Au Sénégal c’est le wolof qui est privilégié, au Mali c’est le Bambara et au Maghreb c’est la Darijya ( plus le berbère tout récemment).Non ne défendons pas le Non, ne défendons pas le Français ,car tous les malheurs des négromauritaniens -les Haalpulaar en particulier -ont pour origine la France et sa langue. Avec tous mes respects pour la position courageuse des 19 des années 60,leur combat aurait été plus pertinent s’il était posé en terme de valorisation des langues nationales.

  • FUnited (H) 03/02/2020 15:02 X

    Pourquoi tous les hypocrite de la terre sont en Mauritanie.En tous cas je dit une chose BAYA nous , on certes derrière mais on tout compris.Vous trompez vos frères beidanes qui dorment encore , des nationalisme qui pense qu’être mauritanien suffit pour entrer au paradis. Allez y a l’école française vers 13H - 14H pour voir qui étudie le français dans ce pays . S'il vous plait peut arrêter cette merde !!!!

  • foutatoro (H) 03/02/2020 14:05 X

    Mesurette d’un populisme sournois. Ce que j’aimerai qu’on m’explique c’est…prenons un exemple… si un député parle dans l’une des langues nationales, et en directe à la télé, il ne sera compris que par les locuteurs de cette langue. Tous les autres seront out. Les halpular’en parleront aux halpular’en, les wolofs aux wolofs, etc. Et vive le communautarisme ! Qu’on le veuille ou pas, le français est bien ancré en Mauritanie. Cette langue se renforce même... par les beïdanes eux-mêmes. Quel paradoxe ! Il suffit de voir les meilleurs institutions publiques ou privées de formation où quasiment seul le français est pratiqué. Ces institutions sont fréquentées à plus de 90% par des enfants beïdanes (lycée français, école polytechnique, fac de sciences, de médecine, etc, etc, etc, (ça alors !) Maintenant, ceci étant, je pense à certains pauvres ministres, comme Dr Néné Kane, formée en français, et PAS en Pular, sa langue maternelle, la pauvre, elle n’aura jamais assez de vocabulaire technique, elle l’économiste, pour bien exprimer ses idées en Pular malgré qu’elle soit halpular. Si on n’est pas formé dans une langue, on ne peut travailler avec cette langue. Dans ce cas on fait quoi ? Par conséquent, de fait, tous les négro-africains qui ne parlent pas arabes ne pourront plus jamais occupés des postes techniques comme ceux de l’économie, les finances, budget, parce qu’ils ne pourront rien expliquer ni dans leurs langues maternelles ni en arabe (officielle !). Ce qui est hypocrites, tous les ministères majeurs de l’Etat travaillent avec le français et il en sera ainsi pour des générations et des générations encore. Parce que la crème de la crème des étudiants mauritaniens (majorité écrasante : beïdane), toutes disciplines confondues, sont francophones ou en formation francophone. Ne vous laissez pas distraire, cette décision bidon, c’est pour renforcer l’élimination systématique des négro-africains, après que tout a été utilisé pour les éliminer ces 30 dernières années, y compris les massacres, sans succès. Mon vieux ! Le pays se dirige vers l’implosion. Chaque jour, les tenants du statu quo excellent dans l’art de frustrer les autres. Jusqu’à quand ?

  • leguignolm (H) 03/02/2020 13:56 X

    Ould baya cherche à étouffer ou mettre les soldats de l'enquête en difficulté, puisque ce rapport ne sera pas rédigé en arabe à ce que je pence.

  • serranus (H) 03/02/2020 12:21 X

    Le gouvernement mauritanien prépare sa population à une guerre civile inéluctable.

  • medabdul (H) 03/02/2020 11:45 X

    pourquoi les negros mauritaniens se focalisent sur le français? ils n'ont qu'a parler en poular soninke ou wolof;y'a une traduction simultanée très simple.

  • lass77 (H) 03/02/2020 11:41 X

    @moukhabarat (F@ Tu penses que parler arabe est compris par tous les Mauritaniens pour la simple raison qu'ils n'existent pas d'arabe en Mauritanie. Il faut s'en tenir aux quatre langues Mauritaniennes à savoir le Hassanyna, le pulaar, le soninke et le wolof. Sinon continuez à semer et à cultiver les Fitnas et les germes d l'intolerance, ça va mal finir. Il faut respecter la sensibilité et les droits des citoyens meme si ça ne vous plait pas.

  • chos (H) 03/02/2020 11:40 X

    Dans le souci de sortir de notre statut de pays pauvre réservé à l’enrichissement des pays riches et menacé par le terrorisme et extrémisme recherché par certains du systéme, j’ai l’honneur de vous rappeler ma demande d’audience au Président Ghazouany destinée à vous communiquer mon initiative novatrice d’engager dés le 1er Juillet 2020 un enseignement Cerveaux Oasis gratuit et intensif réducteur des cursus qui rattrape garant du Bac trilingue à 15 ans et ingénieurs et chercheurs scientifiques à 20 ans les « tigres asiatiques » et le temps perdu depuis le 28 Novembre 1960 et crée de facto un montant de 100 milliards UM/an aux Conseils Régionaux ou au secteur privé par l’Etat, objet de ma contribution jointe à l‘Atelier de Nouakchott du 13 Janvier 2020. cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

  • lass77 (H) 03/02/2020 11:28 X

    C'est une provocation. Je crois que la notion de députés et son pouvoir sont mal connus dans des démocraties bananières. Il va falloir que les députés se préparent au karaté pour se faire entendre.

  • moukhabarat (F) 03/02/2020 11:25 X

    RFI: la langue française n'est pas dans la constitution mauritanienne. Ceux qui désapprouvent cette mesure parmi les négro-mauritaniens sont hypocrites quand ils disent qu'ils ne seront compris que par leur communauté respective car en parlant en français qui les comprend alors?