23-06-2020 16:33 - Aissata Sow, les chemins de la lumière pour une femme battante

Aissata Sow, les chemins de la lumière pour une femme battante

Initiatives News - Assista Sow est une jeune femme malvoyante. Ce handicap, loin de la freiner, est « le moteur de sa vie. » Née en 1987 Aissata, a pu bénéficier d’une formation en braille dès 2004 à l’école de l’association nationale des aveugles à Nouakchott. De 2010 à 2011, elle fait une autre formation pour devenir gérante de Standard.

Ce qui lui permet de se doter de compétences en communication sur téléphonie mobile. Courageuse, Aissata continue de se former. En 2012, c’est la couture qu’elle ajoute à ses passions. Après s’être formée dans ce métier, Aissata Sow décide de voler de ses propres ailes.

Sur fonds propres, elle lance son projet de confection et vente de tenues traditionnelles. Elle achète des tissu et fait des modèles pour les revendre.

C’est dans ce parcours qu’elle est dénichée par des activistes de la société civile et des journalistes. « Femme, voix au chapitre », un projet très ambitieux de DJEINABA TOURE la Présidente de l’Association « Je m’engage ! » , a mis les projecteurs sur cette jeune dame « admirable dans sa capacité à assumer ce que le destin lui a réservé ».

« J’ai connu Aissata il y a bientôt cinq ans alors que je faisais la prospection pour mon projet Femme, voix au chapitre. Je voulais une inviter de femmes exceptionnelles et en échangeant avec mon ami Yéro Gaynaako, il m’a parlé de sa cousine.

On s’est parler au téléphone Aissata et moi puis on s’est retrouvées. Son profil m’a tout de suite séduit. » Dit DJEINABA TOURE qui avoue avoir été impressionnée « par ses capacités de faire de son handicap une force. » « C’est une femme toujours prête à relever les défis. Aissata est un modèle et une inspiration. Une battante qui n’est en rien différente de nous autres femmes et filles. » A affirmé Djeinaba Touré.

En effet, côté occupation, Aissata Sow s’occupe de ménage et d’autres activités génératrices de revenus. « Elle coud, elle sait faire passer le fils à travers le chas de l’aiguille » Rajoute Djeinaba Toure, admirative.

Journaliste, DIOP MOHAMED de l’agence ALAKHBAR rappelle les circonstances de sa rencontre avec la jeune battante : « J’ai connu Aissata lors d’un 8mars. Correspondant de medi1, il m’avait été demandé de préparer un article sur les femmes vivant avec un handicap. Je suis tombé sur son profil. Je suis allé directement chez elle pour voir comment elle vivait.

Jai trouvé une fille très brave qui arrivait vraiment à mener une activité je dirais lucrative. Elle faisait la couture, elle exposait ses modèles dans les réseaux sociaux. » Poursuit le journaliste avant de déplorer : « C’est grâce à une formation qu’elle a eu, mais malheureusement il y a aucun fond, aucun soutien financier de la part de l’Etat ou même de la part des communes pour lui permettre de valoriser cette formation. »

Pour Aissata, la condition de la femme doit être valorisée au-delà des commémorations du 8 mars. «Je lance un appel aux ONG, ou associations des personnes handicapées pour qu’elles intègrent dans les projets et que l’état puisse faire quelque pour nous aider à poursuivre nos rêves. »

Hawa Bâ



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 2
Lus : 2355

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (2)

  • mystere1 (F) 24/06/2020 09:36 X

    Bravo à cette consoeur et brave compatriote, un parcours touchant pour une aveugle, qui a réuni sa dignité et honneur pour se battre sans relacher, ni sombrer dans la paresse, pitance des gens en mendiant comme la plupart de ces autres consoeurs en pleine forme physique, mentale et sanitaire, bravo et bonne continuation seydi Sow.

  • Baalel (H) 23/06/2020 21:57 X

    Cette fille mérite une attention de la part de toute bonne volonte et aussi bien de l'etat mauritanien. C'est un fait très rare pour ne pas dire inexistant une fille dans cette situation déterminée à affronter son handicap avec tous les honneurs. Le courage et la détermination de cette fille sont point fort pour cet exemple exceptionnel l'etat via ses organisations qui ont en charge.