27-08-2020 09:54 - Vidéo. Mauritanie: 60 avocats pour la défense des intérêts de l’État, face à l'ex-président Aziz

Vidéo. Mauritanie: 60 avocats pour la défense des intérêts de l’État, face à l'ex-président Aziz

Le360 Afrique - L'Etat mauritanien a désigné un collectif de 60 avocats pour défendre ses intérêts dans le cadre des dossiers de corruption ayant marqué les mandats de l'ex-président Mohamed Ould Abdel Aziz. Hier, à Nouakchott, ils ont informé l'opinion sur les procédures judiciaires qui seront bientôt entamées.

Dans le traitement des dix années de gouvernance de Mohamed Ould Abdel Aziz, la bataille se poursuivra devant la justice mauritanienne. Un collectif formé d’une soixantaine d’avocats vient d'annoncer sa constitution pour défendre les intérêts de l’Etat dans les multiples affaires qui l'opposent à l'ancien président, Mohamed Ould Abdel Aziz, soupçonné de faits de corruption à très grande échelle.

Ce collectif a donné cette assurance au cours d’une rencontre avec la presse, organisée hier, mardi 25 août 2020, en début d’après midi, au premier Centre International des Conférences de Nouakchott (CICN-Palais des Congrès) de Nouakchott.

Le collectif des avocats de la défense a également assuré de la poursuite de l’enquête préliminaire, malgré la libération de Mohamed Ould Abdel Aziz, au terme d'une semaine de garde à vue prolongée.

Celle-ci avait été déclenchée suite à son arrestation, lundi 17 août dernier, après la transmission à la justice, le 5 août, du rapport d’une Commission d’Enquête Parlementaire (CEP), dénonçant la corruption dans l’attribution 109 marchés publics touchant à l’énergie, aux infrastructures et de nombreux autres secteurs de la vie économique pendant les deux mandats successifs de l'ex-président mauritanien, de 2008 à 2019.



Ce collectif de soixante avocats est conduit par maître Brahim Ould Ebety, récemment élu bâtonnier de l’Ordre National des Avocats (ONA). Il comprend de nombreuses figures historiques de la corporation, à l’image de maître Diabira Maaroufa, le bâtonnier le plus ancien encore inscrit au conseil de l’ordre et par ailleurs ancien ministre, mais aussi le très reconnu Me Yacoub Diallo, ou encore des avocats plus jeunes, dont les qualités sont connues, comme les professeurs Mohamed Mahmoud Mohamed Saleh et Lô Gourmo.

Au cours de cette conférence de presse dans la capitale mauritanienne, Maître Brahim Ould Ebety a expliqué la création de ce collectif et les objectifs qu'il poursuit, dans la défense des intérêts de l’Etat.

Maître Yarba Ould Ahmed Saleh, a justifié la constitution de ce collectif, né à la demande l’Etat et a évoqué «la complexité et l’importance du dossier, l’ampleur de la mission», qui consiste à aider au recouvrement des biens publics spoliés.

L’avocat est revenu sur l’enquête préliminaire menée par la police anti-corruption, conformément à une loi promulguée en 2016 «qui se caractérise par l’existence d’un pôle anti-corruption de trois magistrats au niveau du parquet, et un collège de 3 juges d’instruction».

Il a également évoqué les raisons de la libération de l’ancien président, intervenue au cours de la nuit de dimanche à lundi 25 août 2020, après une semaine de présence dans les locaux de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), «justifiée par l’expiration des délais légaux de garde à vue».

Pendant son interrogatoire par la police, Mohamed Ould Abdel Aziz a refusé de répondre aux questions des enquêteurs, considérant qu’il a été arrêté «en violation de l’article 93 de la constitution, qui confère une immunité absolue au président de la République».

Une thèse que réfutent maître Brahim Ould Ebety et ses confrères, qui soutiennent que «les faits [qui font] l'objet de l’enquête préliminaire menée par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique et financier, sont sans rapport avec la mission et les prérogatives constitutionnelles du président de la République».

Selon la thèse défendues par les avocats de l’Etat, les actes pour lesquels Mohamed Ould Abdel Aziz vient de subir une semaine de garde à vue, sont «détachables de la fonction présidentielle».

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




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Commentaires (5)

  • Stop voleur (H) 28/08/2020 08:26 X

    surtout aidez les gens du sud pour recupéré leurs terre. car le voleurs Aziz a beaucoup de Terre dans le Trarza .Dans la commune de jidrel mohguen. et environ.

  • MAROU2015 (H) 27/08/2020 12:12 X

    Ce proces historique dans son genre merite d'etre public pour que le peuple entende les differentes voix qui vont s'exprimer et qu'il juge lui meme le verdict qui sera prononce.

  • ELVALLI (H) 27/08/2020 12:08 X

    Maitre Ichidou, pour ne pas mal vieillir comme un avocat légume, pour ne pas mal conclure sa carrière d’avocat jusqu’ici «passable» et pour ne pas perdre mon estime d’ancien des Kadihines, doit revenir à la raison en refusant des honoraires payés par les biens mal acquis qui viennent de chez Aziz et rejoindre la totalité de ses collègues qui défendent l’Etat de la pauvre Mauritanie ruinée, sabotée, humiliée et ramenée 10 ans en arrière par des énergumènes qui faisaient pitié d’il y’a quelques années à notre Société...Maitre Rajou doit profiter de son séjour en Mauritanie pour mettre à jour le code de procédures civiles de Napoléon de 1806 (interprétation hâtive et douteuse du droit musulman que ce dernier a copiée lors de sa campagne d’Egypte). Takiyoullah ne sera pas payé car il ne fait que répéter : « Al Hamdoulillahi » à chaque fois que la police fait remonter les bretelles à Aziz. Trop facile comme ligne de défense ! Jamais la Mauritanie n’a eu plus besoin de ses avocats !

  • chos (H) 27/08/2020 10:33 X

    La Mauritanie peut engager en Adrar à un coût de 3.000.000 UM par commune le 1er Octobre 2020 un projet pilote d'enseignement gratuit à cursus réduit généralisable dans toutes les Régions du pays.cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

  • lass77 (H) 27/08/2020 10:17 X

    Il faut aussi ajouter l'affaire de l'accaparement des terres de la vallée qui fait polémique en ce moment avec la mobilisation des paysans concernés sinon on a droit de se douter de la sincérité de ses démarches quand bien louables.