02-09-2020 09:12 - L’énigme de la succession des régimes militaires en Mauritanie (1ère Partie) / Par le Professeur El Arby Mohamedou

L’énigme de la succession des régimes militaires en Mauritanie (1ère Partie) / Par le Professeur El Arby Mohamedou

Kassataya - Le régime politique distingue la façon dont le pouvoir est structuré et exercé au sein d’une entité politique déterminée.

Une telle qualification fait référence aussi à la forme institutionnelle du pouvoir et la pratique résultant de cet acabit institutionnel. Ainsi, un regard rétrospectif, en la matière, permet de classifier les types de gouvernement en trois catégories principales : royauté, aristocratie et démocratie.

Cette dernière forme de régime a pu, tant bien que mal, s’imposer, au terme d’un long processus de quête et d’adaptation, en tant que système politique approprié pour répondre aux exigences de l’avènement de l’Etat de droit.

A cet égard, les régimes politiques des pays africains se sont distingués depuis l’avènement de leur indépendance et l’accès à la pleine souveraineté, par une instabilité récurrente et l’absence d’un système fortement institutionnalisé, capable de réguler l’exercice et le partage des pouvoirs au sein de l’Etat. Ainsi, ces régimes se sont particularisés par l’incarnation des systèmes personnifiés, encadrés lors des premières années des indépendances par l’institution du Parti unique, confinant les énergies politiques dans un cadre idéologique de pensée unique pour se maintenir au pouvoir.

Cet apanage politique a favorisé le développement clandestin de certains mouvements contestataires et progressistes qui ont réussi à mobiliser, autour de leurs revendications, un nombre considérable de sympathisants, défiant les préétablis politiques et brisant, à la circonstance, les murs du silence et de la complicité.

A défaut de voie d’alternance démocratique, cette configuration politique soutenue par un environnement socio-économique délétère a justifié, dès la fin des années soixante, la recrudescence de l’intervention de l’institution militaire dans le jeu politique, à travers des coups d’Etat dont l’ampleur ne s’est atténuée qu’au début des années quatre vingt dix avec le déclenchement du processus de démocratisation des systèmes politiques africains.

Cette atténuation des coups d’Etat fut éphémère et la résurgence est observée à bien des égards à travers une nouvelle vague des coups d’Etat militaires qui ont secoué et renversé des régimes pourtant issus des ‘’élections pluralistes’’. D’ailleurs, cette culture d’alternance anticonstitutionnelle est présentement vécue dans quelques pays du continent africain. Sous cette ombre, la Mauritanie n’a pas fait exception. Aussi, après une série de coups d’Etat militaires réussis et une multitude de tentatives avortées, le pays s’est engagé au début des années quatre vingt dix sur le chemin de la démocratie.

Ces successions de régimes opérées en dehors des urnes qui alternaient avec de brefs intermèdes de gouvernements civils, plaçait la Mauritanie à la croisée des chemins entre la perpétuation des coups des forces et la conquête d’un système démocratique stable. La recrudescence de ces coups d’Etat militaires n’induit-elle pas l’intérêt d’appréhender le rôle historique et politique de l’institution militaire ainsi que les expériences controversées des régimes démocratiques ?

(A suivre ….)





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Commentaires (6)

  • moulaye sidine (H) 03/09/2020 15:19 X

    Une exposé bien articulé, déjà publié sur le site francophone KASSA ATAYA, il pose un revue historique exhaustive et objective de l'exercice du pouvoir politique par les militaires en Mauritanie. Un travail à éditer, son ensemble reste une oeuvre importante pour la Mauritanie.

  • salemsalem (H) 03/09/2020 09:34 X

    Article plat,sans aucun intérêt. Il reflète la vacuité intellectuelle de l'auteur. Tout enfant africain de 10 ans africain frequentant l'école fondamentale en Afrique ou dans le monde arabe est en mesure de raconter cette histoire. Il n'y a pas d'analyse, il n'y a pas d"intellect , c'est du vide sidéral. Médiocrité absolue.

  • abdou rabbany (H) 02/09/2020 15:11 X

    Un diagnostic, qui vient au bon moment. Cette partie de notre histoire politique et militaire doit faire l'objet de concertation large pour comprendre le secret de la longévité de ce système militaire qui est toujours au pouvoir depuis 1978. Je pense que la contribution de notre professeur peut aider l'opinion à approcher cette phase sombre etde notre histoire politique. LA SUITE EST DETERMINANTE.? LE PEUPLE A LE DROIT DE SAVOIR ET ERTRE INFORME.

  • abidine ahmedou (H) 02/09/2020 14:40 X

    J'ai lu votre intervention Professeur, c'est un excellent article qui pose l'introduction d'un sujet qui intéresse, les mauritaniens : les coups d'états militaires. Ce travail mérite d'être encouragé et apprécié. Nous attendons la suite de cette analyse sur CRIDEM.

  • fournaise (H) 02/09/2020 12:49 X

    Article insensé, provenant d’un « prof »incompétent ou en difficulté. La baisse du niveau des élèves ne fait plus de doute.

  • sraghaa (H) 02/09/2020 11:09 X

    Belle analyse du docteur Arbi :ce genre d'intellectuel ne doit pas être mis au "chômage technique" appelé communément "garage" chez nous et laisser des Carents gérer les affaires de l'état .