18-05-2022 11:20 - Violences basées sur le genre : Medicos del Mundo lance la campagne « Toutou est-elle têtue?» à Dar Naïm
L’ONG espagnole Medicos del Mundo a lancé mardi 17 mai, au Collège Dar Naïm 3 de Nouakchott, la caravane de sensibilisation sur les violences basées sur le genre dans le cadre du Covid-19 et du programme d’appui au système de santé.
Cette campagne «Alach ÇA? », qui veut dire « pourquoi ça » en hassanya, est une campagne initiée par l’Union européenne, pilotée par différents ministères mauritaniens (Education, Santé, Famille, Jeunesse et Sports, Affaires islamiques).
Cette caravane de sensibilisation sur les violences basées sur le genre intitulée « Toutou est-elle têtue ? » va se dérouler du 17 mai au 2 juin. En plus de Nouakchott, cette caravane va se déplacer à Sélibabi (Guidimakha), puis à Kiffa (Assaba).
Ouvrant le démarrage de cette caravane, la coordinatrice de Medicos del Mundo en Mauritanie, Emilia Marie Noel, a expliqué qu’elle fait partie des activités prévues dans le cadre de la campagne Nationale de communication «Alach’Ça ?» qui a débuté le 25 novembre 2019, à l’occasion de la Journée Internationale contre les violences faites aux femmes et aux filles.
« Elle vise à informer et sensibiliser, en particulier la jeunesse mauritanienne, sur les Violences Basées sur le Genre (VBG), en communiquant sur leurs causes et conséquences, ainsi que sur l’existence des Unités de Prise en Charge des Victimes de Violences Basées sur le Genre, à Nouakchott, Kiffa, Nouadhibou et Sélibabi ainsi que sur la Santé Sexuelle et Reproductive (SSR), pour promouvoir le droit d’accès et à l’information de cette thématique, et favoriser la prévention », a ajouté Emilia Marie Noel.
Cette campagne a pour but de faire évoluer les comportements et pratiques qui nuisent aux droits humains fondamentaux, en poussant au questionnement «Alach’Ça ?», a conclu la coordinatrice de Medicos del Mundo en Mauritanie.
Dans un discours prononcé à cette occasion, la Conseillère Technique chargée de la Réforme hospitalière au Ministère de la Santé, Mariam Kébé, a indiqué que la pandémie de covid-19 a aggravé le problème des violences basées sur le genre en permettant de confiner les victimes avec leurs agresseurs et entravant le recours aux structures sanitaires.
Elle a fait noter que les violences basées sur le genre apparaissent comme des points prioritaires dans le PNDS 2021-2030 et la SCAPP 2016-2030, notamment en matière de renforcement des capacités des décideurs, des prestataires et des communautés pour une meilleure prise en compte de la lutte contre les inégalités du genre et les pratiques néfastes.
Anne-Françoise Paradis, chargée d’affaires à la Délégation de l'Union Eeuropéenne en Mauritanie, a précisé, de son côté, que cette campagne menée en appui au Programme National de Développement Sanitaire (PNDS) du ministère de la Santé a permis, au travers de nombreux évènements tels que des concerts, des expositions photos ou campagnes d’affichage, de sensibiliser les populations mauritaniennes, en particulier des jeunes dès leurs enfance aux VBG et à la santé des femmes.
Cette campagne a permis, ajoute- t-elle, de mieux connaitre les Unités Spécialisées de prise en charge des femmes victimes de violences (USPEC) mises en place à Nouakchott, à Sélibabi, à Kiffa et bientôt à Kaédi. Et ce, grâce au soutien de l’Union européenne à travers ses membres notamment l’Agence espagnole de coopération et l’Agence française de Développement.
Au terme de son intervention elle a réaffirmé la détermination de l’Union européenne à contribuer à l’accès égal des femmes et des filles aux services de la santé, de l’éducation et à leur autonomisation économique.
En support à cette campagne de sensibilisation, un livre pour enfants intitulé «Toutou est-elle têtue?» a été édité. Ce livre raconte le parcours de vie d’une petite fille Toutou, entourée et soutenue par sa famille, qui fait face à des situations délicates et qui ose dire non quand elle juge la situation inacceptable ou irrespectueuse.
« Les jeunes s’accrochent à l’histoire. Pour concevoir ce livre, nous avons fait trois ateliers avec des jeunes, en collaboration avec SOS Pairs Educateurs. Nous avons travaillé dans une première phase avec un groupe de 46 enfants (Poulars, wolofs, maures, soninkés), entre 14 et 22 ans. On a travaillé sur les émotions, les stéréotypes, les jeux de marionnettes. Ce livre est basé sur leur vocabulaire, leurs histoires, leur culture. Petit à petit, le personnage de Toutou est construit, une fille qui dit non. Le livre est un plaidoyer pour les foyers », explique Hilde Baele-Binart, la conceptrice du livre « Toutou est-elle têtue ? ».
Par cridem.org
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