22-04-2025 02:10 - Les États-Unis veulent réformer leur diplomatie et réduire drastiquement leur présence en Afrique

RFI AFRIQUE - Alors qu’ils étaient jusqu’ici champions en « soft power », notamment grâce aux financements, les États-Unis chercheraient à réduire leur présence diplomatique partout dans le monde et particulièrement en Afrique.
Le quotidien New York Times a révélé un projet de décret présidentiel encore secret qui prévoit une « réorganisation structurelle totale » du département d’État américain. Le chef de la diplomatie Marco Rubio a toutefois nié ces préparations, qui pourraient chambouler l’ordre actuel.
Aux États-Unis, un projet de restructuration du département d’État est encore secret. Mais le quotidien américain New York Times a révélé dimanche 20 avril des détails de ce plan.
Premier point du projet de restructuration du département d’État : la suppression des bureaux du département d'État chargés du changement climatique, de la démocratie et des droits fondamentaux, des sujets que l’administration Trump attaque régulièrement.
Les coupes budgétaires vont entraîner des fermetures de bureaux à l’étranger. L’ambassade américaine à Ottawa serait « considérablement réduite ». Cela alors que Donald Trump continue de nourrir des visées expansionnistes envers le Canada, qu'il qualifie de « 51ème État » américain.
Une présence en Afrique qui n'est plus jugée comme importante
Mais là où les États-Unis vont réduire le plus leur présence diplomatique, c’est en Afrique. Car Washington juge qu'il n'y a que quatre zones du monde où sa présence serait importante : l’Eurasie, le Moyen-Orient, l’Amérique latine et l’Asie-Pacifique. Exit donc l’Afrique.
Le continent n’apparaît plus dans les quatre zones du monde qui comptent pour Washington, et l'actuel bureau pour l'Afrique serait ainsi supprimé et remplacé par un « bureau de l'envoyé spécial pour les affaires africaines. Ce dernier dépendrait du Conseil national de sécurité interne de la Maison Blanche, et non du département d’État.
Le projet indique aussi que « toutes les ambassades et tous les consulats non essentiels en Afrique subsaharienne seront fermés ». Enfin, toutes les missions restantes seront regroupées sous l'autorité d'un envoyé spécial.
Par ailleurs, plusieurs médias américains ont rapporté cette dernière semaine de potentielles coupes drastiques à venir dans le budget du département d’État, qui conduiraient à la fin du financement de l’ONU. Or, la majeure partie de l’agenda du Conseil de sécurité concerne le continent africain.
La mise en place de ces changements serait prévue pour le 1er octobre prochain, selon les révélations du quotidien.
Avec notre correspondante à New York, Carrie Nooten